L’assassin, le ronin et la catin : La critique du tome 5 de West Fantasy

WEST FANTASY
5. L’ASSASSIN, LE RONIN ET LA CATIN
Date de sortie : 19/03/2025
Éditeur : Éditions Oxymore
Scénario : J.L. Istin
Dessin : Nicolas Demare
ISBN : 978-2385610906
Nombre de Pages : 64
Prix : 16,50 euros
DESCRIPTION
La mort d’un client révèle l’existence d’un totem ancestral. trois chasseurs, un seul trésor, aucune pitié.
Au saloon de Deadhill, ville où la loi brille par son absence, Séréna y exerce ses talents de fille de joie. Un soir, l’un de ses clients rend l’âme en pleine affaire. Ennuyeux, sauf que dans ses poches, elle déniche une carte au trésor menant au légendaire totem d’Anumak. Ni une, ni deux, elle file avec la carte. Pendant ce temps, Otsuka, un ronin métissé elfe-japonais trouve enfin son maître : un adorable petit orc d’un an ! Le bambin ne parle pas encore, mais ses intentions sont claires : il veut le totem d’Anumak. Entre en scène Sœur M, une tueuse impitoyable, déterminée à détruire le totem pour préserver la suprématie de son dieu. Ces trois personnages fort singuliers vont se retrouver dans une danse endiablée mêlant vengeance et rédemption.
LA CRITIQUE
Soeur M, l’assassin, est, depuis la mort de Renfied (voir tome précédent), à la recherche du totem d’Anumak. Atsuka, qui est un croisement entre un japonais et une elfe Shawnee, est convoqué à Bloodwood pour une mission bien spéciale. Quant à Séréna, la catin, suite à la mort d’un client dans son lit, elle décide un soir, de reprendre sa liberté et de suivre cette carte trouvée dans les affaires du macchabé. Le sort réunira ces trois âmes pour une destinée commune.
L’assassin, le ronin et la catin conclu cette première saison de West Fantasy et présente en une double page, et pour notre plus grand plaisir, le tome 6, qui ne saurait tarder. Comme je l’indiquais dans ma critique du premier tome, il s’agit ici clairement du meilleur des deux mondes pour West Fantasy. L’univers créé par J.L. Istin et son compère Bertrand Benoit est un savant mélange de Western, et de fantasy, peuplé des races que l’on connait du monde d’Aquilon. L’intégration des deux dans cette série est juste parfaite, on plonge dedans avec un énorme plaisir et beaucoup de délectation.
Le principe reste le même dans ce tome 5, nous avons droit à un découpage en chapitres, dont un sera uniquement textuel, nous suivons 3 personnages dont un vient du tome précédent, mais j’imagine que si vous êtes là c’est que vous êtes quelque peu familiarisé avec le principe. Là encore les thèmes sont très adultes et la série n’est pas à laisser entre toutes les mains, on jure pas mal, certains dialogues sont assez crus, on défouraille pas mal aussi, mais on viole aussi et on massacre gratuitement... C’est une BD adulte sans concession.
L’assassin, le ronin et la catin est le point culminant de la série West Fantasy. Après les événements dramatiques du tome précédent, les destins de nos trois protagonistes, l’assassin taciturne, le ronin en quête de rédemption et la catin au passé trouble, se retrouvent plus que jamais liés. Cette fois, l’histoire atteint son paroxysme avec un affrontement final qui réunit tous les acteurs majeurs de ce tome. Les intrigues de pouvoir, les trahisons et les révélations rythment ce dernier acte à un rythme effréné.
L’auteur joue avec les attentes des lecteurs en nous livrant une conclusion à la fois brutale et poétique. Les dialogues ciselés et les monologues introspectifs apportent une profondeur supplémentaire aux personnages, rendant leurs décisions et leurs sacrifices encore plus marquants. Énorme homage à Star Wars au passage, et principalement au Mandalorian avec cet enfant Orc qui ne sera pas sans rappeler "l’enfant" alias Grogu, l’atou charme de la série Disney+
Nicolas Demare propose ici un travail exceptionnel. Dès le première image on est frappé par la qualité du dessin, aussi beau que détaillé. L’illustrateur est un collaborateur fréquent de J.L. Istin, ils ont oeuvré ensemble sur la série Merlin et de Nicolas Jarry sur la série des Nains. Visuellement, ce cinquième tome est un régal. Le trait précis et dynamique du dessinateur sublime chaque scène, qu’il s’agisse des duels au sabre sous un ciel rougeoyant ou des gunfights poussiéreux dans les canyons du Far West. Les compositions des planches alternent entre des moments contemplatifs, où le silence pèse aussi lourd que les mots, et des explosions de violence stylisée qui ne laisseront aucun répit au lecteur. Les tons ocres et sanguins dominent, renforçant l’ambiance crépusculaire de cette fin de saga.
ET FINALEMENT
Et finalement, L’assassin, le ronin et la catin, conclu brillamment ce polyptyque (mot savant pour parler d’une œuvre artistique composée de 5 parties distinctes) intelligent, avec une histoire solide, creusée, et qui nous ouvre sur un tout nouveau monde à découvrir, et donc à inventer et jusqu’ici c’est du très bel ouvrage qui nous est présenté. Ce tome arrive même en haut de la pile et nous espérons véritablement que la saison 2, en cours de préparation, nous proposera des histoires aussi palpitante que celle-ci.
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