Petites réflexions en forme de séries (13)
NuqneH !
Revenons un peu aux BD. Nous avons vu Yoko Tsuno, voyons maintenant Valérian, S.-F. à mi-chemin entre le sérieux et le pas-très-sérieux…
Commencée en 1967 dans le journal Pilote, sous la houlette du scénariste Pierre Christin, le dessinateur Jean-Claude Mézières et la coloriste Évelyne Tranlé (sœur du précédent), la volonté du début était de narrer une histoire fantaisiste, plus "Héroic-Fantasy" que réellement S.-F. : les dessins étaient du style "Spirou"…
C’est peu à peu que les auteurs vont devenir plus sérieux. Dès la deuxième histoire (et premier album), les dessins se veulent plus réalistes et l’on part dans la vraie S.-F. avec un New-York futur envahi par les eaux. Les récits suivants s’ancreront de plus en plus dans le réalisme tout en gardant un brin de fantaisie rafraîchissante.
Ce n’est que bien plus tard que la première histoire, "Les mauvais rêves" sera enfin reconnue par ses auteurs et publiée en album.
Les deux protagonistes sont Valérian, agent spatio-temporel aux ordres de Galaxity, sorte de "gendarme du temps", courageux, mais souvent peu réfléchi, assez naïf et surtout décontenancé par sa partenaire, Laureline, sauvageonne rencontrée lors de la première histoire, devenue sa compagne, et qui va bientôt le surclasser. C’est une sorte de garçon manqué, bien que très féminine, astucieuse et débrouillarde. Son importance grandira tant qu’elle finira par quasiment devenir l’héroïne de la série.
Les personnages sont souvent hauts en couleurs, et parfois assez comiques, tels les shingouz, trio mercantile capable de procurer n’importe quoi pourvu qu’on y mette le prix ; le goumoun, sorte de gros chienchien alien ; le Transmuteur grognon de Bluxte, sorte de synthétiseur ambulant animal.
Les histoires, bien que souvent "one-shot", gardent un fil conducteur, surtout lors d’un cycle temporel suffisamment complexe pour que cela vaille la peine de s’atteler à une lecture suivie, afin d’en goûter tous les entremêlements, qui se termineront avec le dernier album, en 2010. Il est à noter qu’une série de dessins animés a tenté avec une qualité très inférieure, à étendre cet univers.
Si vous aimez les grandes sagas élaborées avec de l’humour, des décors somptueux, un zeste de critique sociale... ne vous retenez pas de sauter sur cette merveille de série BD qui ne vous laissera pas indifférents !
Pas besoin de saut temporel pour rejoindre le plumard : il m’attend à côté !
Et comme disait Khaless : « Il a oublié le schniarfeur… »
Qapla’
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