Petites réflexions en forme de séries (9)
NuqneH !
Après notre petit voyage dans l’univers de la S.-F. déjantée, tournons-nous maintenant vers des petites pépites inconnues… Le Voyageur des Siècles en est une !
Tiré d’un roman de l’écrivain et acteur Noël-Noël, Le Voyageur des Siècles est une mini-série française (et re-cocorico !) d’Août 1971 qui retrace les aventures d’un jeune homme de 1981 (ce qui pour 1971 était un lointain avenir) qui découvre le moyen de retourner dans le passé pour y retrouver son oncle en 1885 et lui demander de retourner plus loin dans l’Histoire. En effet, en explorant les images d’antan avec les techniques révolutionnaires de 1981 (!), il y a découvert une femme dont il est tombé amoureux, et qui a été guillotinée pendant la Révolution. Et notre amoureux de vouloir partir en 1788, afin d’empêcher la Terreur et de sauver la Belle !
Marqué par son époque, cette série a peut-être un peu vieilli de par la faible qualité de ses (rares) effets spéciaux, mais n’a pas pris une ride quand au scénario, au jeu savoureux des acteurs, servi par des dialogues parfois très drôles, surtout lorsqu’ils partent dans le thème de l’anachronisme…
L’auteur surfe sur le principe du paradoxe temporel car, en empêchant la Révolution, il empêche Napoléon (joué par le merveilleux Roger Carel, voix de tant de séries télé : Alf, Kermit la grenouille du Muppet Show, Hercule Poirot, Benny Hill, etc.) d’accéder au pouvoir. Ce dernier se retrouve donc marchand de bonnets, et est incapable de défendre la France menacée par la Prusse, l’Autriche, l’Angleterre et nombre d’autre pays avides de s’emparer des technologies nouvelles du XXème siècle que notre voyageur a généreusement donné au roi Louis XVI pour le bien de ses sujets et calmer les esprits.
Décision va être prise d’annuler le détour du temps, afin de sauver la France… mais de condamner la belle.
La série est plus noire que le roman, dans lequel il revient à son époque et découvre une descendante de sa belle, son portrait craché. Dans la série, il veut tout recommencer et est tué involontairement par son oncle qui tente de l’en empêcher…
La quasi-absence d’effets spéciaux prouve une fois de plus que point n’est besoin de 3D et d’artifices spectaculaires - et coûteux – pour faire une bonne série. Le talent des acteurs, de l’auteur et du réalisateur – ici Jean Dréville – suffisent à proposer une histoire passionnante, rafraîchissante, amusante…
Grâce à un amateur anonyme (pas tant que ça), cette série longtemps oubliée a pu ressurgir grâce à la défunte chaîne Festival et entamer une nouvelle jeunesse. Son succès – et sa reprise sur plusieurs chaînes câblées – ont été au rendez-vous !
De retour dans mon lit, je repenserai à toutes ces anciennes séries de S.-F. qui n’ont pas eu la chance d’être "cultes" et qui portant le mériteraient !
Et comme disait Khaless : « Le v’là fouilleur d’archives, maintenant… »
Qapla’
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