Petites réflexions en forme de séries (4)
NuqneH !
Passons maintenant à une autre série, qui bien que postérieure à Star Trek Classique, reste une vieille série du siècle dernier… Mais qui n’a pas pris une ride ! Voici venir Cosmos 1999, avec sa Lune éjectée de l’orbite terrestre, projetée vers un inconnu "où l’Homme n’est jamais allé" ! Non pardon, je me suis trompé de série…
"L’épopée de la Blancheur", comme l’avait surnommée Pierre Fageolle dans son livre paru aux éditions DLM. Un parti-pris de propreté absolue, de fonctionnalisme omniprésent. Des personnages peut-être un peu trop "clean" et donc moins attachants… Si l’on excepte le Pr Bergman joué par le regretté Barry Morse.
Mais une ambiance suffisamment dépaysante pour permettre de s’évader au moyen d’une épopée qui ne dura hélas qu’une saison (on ne peut pas considérer la saison deux autrement que comme un ramassis de cartons-pâtes jetés ça et là pour satisfaire la ménagère de moins de 50 ans…).
Les thèmes abordés sont souvent mystico-humanistes, comme la plupart des séries de S.-F. de qualité. Il faut dire que ce genre littéraire est une voie royale pour permettre d’étudier l’humanité au travers de civilisations aliens bien souvent créées à partir de particularités humaines exacerbées.
Gerry et Sylvia Anderson, qui avaient déjà à leur actif les "Thunderbirds" ont créé avec Cosmos 1999 toute panoplie de décors de rêve avec des formes souvent carrées aux coins arrondis pour la base lunaire Alpha donnant un côté fonctionnel où rien n’est laissé au hasard renforçant l’aspect "sérieux". Ce parti-pris contraste avec les paysages extraterrestres bien plus "ronds", plus chaotiques et déroutants.
Autre aspect du côté fonctionnel de la base, les Aigles, navettes permettant d’aller explorer les planètes près desquelles passe la Lune. Loin des formes fuselées et aérodynamiques (un peu inutiles dans un espace où nul frottement d’air ne les nécessite) on trouve un assemblage de poutrelles que les stations spatiales inventées bien plus tard dans notre monde ont mises à l’honneur (voyez Mir ou l’ISS).
Les aliens eux-mêmes sont très rarement horribles, souvent amicaux, eux aussi loin des clichés véhiculés par les "serials" fantastiques des années 50.
Cosmos 1999 a souvent été taxé de plagiaire de Star Trek et de nombreux fans des deux séries se sont affrontés par diatribes interposées lors d’épiques joutes verbales. Il n’en est rien. Cosmos a sa propre ligne d’histoire. Les habitants d’Alpha sont des exilés involontaires, incapables d’agir sur la trajectoire de la Lune, à la merci totale des éléments, des phénomènes spatiaux qu’ils vont devoir traverser. Alors que les explorateurs de Star Trek savent où ils vont, même si des surprises les attendent à leur lieu de visite. Il y a dans Cosmos un danger omniprésent, une fragilité inhérente à leur situation qui change tout.
Voilà. Et pas besoin pour moi de navette pour rejoindre la Lune de mon lit.
Et comme disait Khaless : « Y a vraiment pas que les Alphans qui sont dans la Lune… »
Qapla’
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