D-Day Normandie 1944 : la soirée de lancement du film
La géode a mis en place une soirée spéciale pour la sortie de son dernier film : D-Day Normandie 1944. Une jeep était garée dans l’entrée de la Géode et des mannequins étaient disposés dans le hall intérieur illustrant un campement et un saut en parachute. Deux personnes encadraient l’entrée habillées en soldat de la deuxième guerre mondiale.
A l’entrée de la salle de la Géode, d’autres soldats nous attendaient sous une estrade montée pour l’occasion. Cette estrade permet aux membres de l’équipe du film d’être suffisamment en hauteur pour être vus de toute la salle. En effet pour ceux qui ne connaissent pas la Géode, il s’agit de la plus grande salle hémisphérique d’Europe.
A l’issue de la projection, les personnes ayant participé au film sont venues répondre aux questions du public.
Laissons-leur la parole.
Tout d’abord Pascal Vuong le réalisateur nous parle de son film.
D-Day a pris naissance il y a 3 ans lors de l’avant-première de son dernier film OcéanoSaures 3D. Il voulait montrer l’ingéniosité humaine utilisée pour le D-Day.
Sa femme Catherine Vuong la productrice du film nous explique qu’il s’agit de la dernière production de la société N3D LAND qu’ils ont créée il y a quelques années. Elle tient à souligner le soutien normand dont le film a bénéficié. Ils sont actuellement en train de vendre le film à l’étranger.
D-Day c’est un travail d’équipe qui sort aussi à Washington et à Ottawa.
Le film a été fini 3 semaines plus tôt avec pour contrainte de sortir en 2014, soit pour les 70 ans du débarquement.
Le Colonel Peter Herrly le consultant expert du film nous dit que la grande difficulté était de ne pas donner trop de chiffres ce qu’il a imposé comme conseil au réalisateur.
Quelle a été votre plus grande difficulté lors de la réalisation de votre film ? Les images de synthèse, les reconstitutions historiques ?
Pascal Vuong : Ma plus grande difficulté a été de trouver un financement car il s’agit d’un film en IMAX 3D. Quand je rencontrais des gens et que je leur parlais de mon projet, ils me disaient que c’était bien et me souhaitaient bon courage. Nous avons eu de la chance que la Géode soit intéressée par le projet.
L’autre difficulté est de tout concentrer en 43 minutes tout en gardant une vision large et complète sans oublier personne.
C’est aussi un combat pour laisse de la place à la musique. Il faut trouver un équilibre entre l’image et le son.
De plus la majorité des écrans sont plats, mais la Géode est le plus grand écran du monde. Il y a aussi le défi d’une projection d’images sur un dôme.
Colonel Peter Herrly Il y a aussi la difficulté de tout montrer. Cela nécessite une bonne maîtrise technologique. Nous n’avons pas oublié l’humain en utilisant la lecture de lettre et des reconstitutions. Il y a aussi deux anciens combattants dans la salle qui appartiennent à la même association d’anciens combattants que moi, l’un français, l’autre américain.
Celui qui s’exprime avoue être très heureux de voir le film. Il lui a fait revivre cette journée. Les soldats s’étaient levés de très bonne heure le matin et l’attente de la marée basse avaient été longue. Il se souvient que la seule chose qu’il a vue de Saint-Lô (ville martyr de la guerre détruite à 95 %) est la pancarte de la ville car la ville était entièrement détruite. Il se rappelle aussi de ses camarades. Il se souvient qu’à bord de la barge un soldat qui n’avait pas l’habitude des nouvelles armes a déclenché la gâchette de son fusil et a touché le soldat de devant dans la tête. Tout le monde pensait qu’il allait mourir lorsqu’il a été rapatrié sur le bateau. Mais quelque mois plus tard il s’en était sorti…
Pascal Vuong Le débarquement n’a pas concerné que les plages mais toute la Normandie. Lors des commémorations, c’est toute cette région qui organise différents évènements autour du débarquement car les gens ont beaucoup de gratitude pour ceux qui ont donné leur vie pour la libération de la France.
Le film va sortir à l’étranger. Quels sont les pays qui l’ont déjà acheté ?
Pascal Vuong Il y a plusieurs grandes salles aux États-Unis. Nous avions amené des américains il y a deux ans sur les plages de la Normandie et ils avaient été séduits par le projet.
Il y a aussi Copenhague, le Danemark, La Haye, Sydney. En fait les pays qui ont participé au débarquement. Les anglais attendent de voir la réception du public avant de l’acheter. Nous sommes aussi en négociation avec l’Allemagne. Singapour est intéressé mais plutôt du point de vue technique de la réalisation.
Avez-vous retrouvé en Normandie beaucoup de gens qui ont vécu le débarquement ?
Pascal Vuong Nous avons trouvé beaucoup de gens dans la population, principalement des personnes qui étaient enfants à l’époque. Ces rencontres ont nourri le scénario du film.
Colonel Peter Herrly Il ne faut pas oublier que la campagne de Normandie ne s’est achevée que par l’entrée des alliés dans Paris !
Qu’en est-il de la musique ?
Pascal Vuong La musique créée par Franck Marchal a été enregistrée par le London Symphony Orchestra. Le travail a duré 2 jours et le chef d’orchestre était Paul Rouget. Les musiciens ne savaient pas ce qu’ils devaient jouer. Quand ils ont su que c’était de la musique pour un film sur le débarquement, ils se sont tous sentis concernés car beaucoup avaient des parents qui ont participé au D-Day et ils se sont beaucoup donnés dans leur interprétation.
Au début du film, il y a la lecture de la lettre d’Eisenhower qui a été donnée à chaque soldat la veille du débarquement. N’y a-t-il pas eu de problème de sécurité ?
Colonel Peter Herrly Non les soldats étaient isolés dans leurs camps. Les américains jouaient le rôle des gardiens. Le débarquement devait rester secret et la sécurité des camps était renforcée. Distribuer la lettre la veille du débarquement ne laissait pas assez de temps à l’information pour avoir la possibilité de se répandre.
Il y a eu un travail qui a été réalisé dans une cave. Pouvez-vous nous en parler ?
Pascal Vuong La cave a été aménagée, avec de la moquette entre autre, pour permettre à des animateurs de faire les animations au sable. Ce travail a pris plusieurs mois. Ce choix artistique a été fait pour masquer certaines parties violentes du débarquement et permettre un accès au film aux plus jeunes spectateurs. Nous avons pu représenter par exemple la mort des soldats sans montrer de sang (l’animation rend un effet en noir et blanc). Nous voulions faire un film tout public mais qui montre quand même les horreurs de la guerre.
Il s’agit d’un énorme travail qui a nécessité 24 images par seconde. Le sable a été poussé au pinceau.
Quel sera votre prochain film ?
Pascal Vuong Il s’appelle vacances !
Nous tenons à remercier la Géode pour avoir invité Unification à assister à cette soirée riche en histoires et en émotions. L’équipe du film est constituée de passionnés qui ont su nous enthousiasmer de leur propos et anecdotes.
N’hésitez pas à aller voir un film très intéressant qui s’adresse à tous. Vous pouvez en trouver la critique sur notre site ICI.
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