Mémoires d’un escargot : La critique
MÉMOIRES D’UN ESCARGOT
Date de sortie : 15/01/2025 Titre original : Memoir of a Snail Durée du film : 1 h 34 Réalisateur : Adam Elliot Scénariste : Adam Elliot Interprètes : Jacki Weaver, Eric Bana, Sarah Snook, Kodi Smit-McPhee, Dominique Pinon, Magda Szubanski, Nick Cave, Adam Elliot
LA CRITIQUE
Mémoires d’un escargot est un véritable chef-d’œuvre de l’animation qui est réalisé en stop motion par un grand maître de cette technique.
Le scénario du réalisateur Adam Elliot tourne autour d’une jeune femme dont on découvre son enfance difficile et sa vie qui l’est tout autant. Cette dernière est passionnée par les escargots et ce sont ces derniers, et son frère chéri, qui vont lui permettre de surmonter les obstacles de son existence.
Le film d’Adam Elliot est magnifique, à la fois tendre et poignant, tragique et généreux. Toutefois, malgré les thématiques parfois extrêmement sombres qu’il traite, il possède une grande luminosité et ne tombe jamais dans le misérabilisme.
Le personnage principal est d’ailleurs particulièrement attachant et réussit toujours à rester à flot, malgré les coups du sort qui le frappe régulièrement. Sans compter que l’étonnante amie qu’il se fait est particulièrement truculente et vient régulièrement égayer la deuxième partie du long métrage.
L’œuvre parle avant tout de la famille et propose une histoire de frère et sœur vraiment surprenante et captivante. Elle va régulièrement droit au cœur et si l’on sourit parfois devant des situations ubuesques ou des répliques mordantes, les larmes ne sont jamais très loin non plus.
En effet, le film entraîne le spectateur dans des hauts et des bas émotionnels qui ne laissent pas indifférent. D’autant qu’à travers son récit, l’adoption, la maltraitance, l’emprise ou la toxicité sont finement évoqués et parfois balayés par des retournements de situation remarquablement écrits.
Le long métrage ne s’adresse d’ailleurs pas à un très jeune public, les sujets évoqués étant parfois très sombres. Néanmoins, il est extrêmement envoûtant et son charme décalé et original ne peut que séduire les amateurs d’animation et le public appréciant les très grandes œuvres qui sortent de l’ordinaire et proposent une immersion cinématographique d’exception.
Le doublage original est excellent et offre des protagonistes variés et surprenants que l’on prend beaucoup de plaisir à suivre dans leurs différentes péripéties. D’autant que les deux principaux sont vraiment fort sympathiques et que malgré leur vie extrêmement dure, ces derniers gardent en eux une très belle étincelle qui ne demande qu’à être rallumée quand leur existence se fait plus douce.
Il est d’ailleurs difficile de ne pas être bouleversé complètement à plusieurs moments, tant certains éléments inattendus surviennent régulièrement pour transformer l’avenir de quelques protagonistes.
Les marionnettes sont toutes impressionnantes et ont une véritable personnalité. Le travail extrêmement minutieux fait sur les décors, sur les costumes et sur les innombrables accessoires, ainsi que, évidemment, sur les escargots, est remarquable.
La musique d’Elena Kats-Chernin renforce d’ailleurs cette plongée au cœur d’un récit ciselé avec un grand soin, ne montrant aucune faille et sachant surprendre le spectateur avec sa grande inventivité, sa mise en scène brillante et la personnalité incroyable de ses divers protagonistes.
Mémoires d’un escargot est un film d’exception, et, assurément, l’une des très grandes œuvres d’animation de ces dernières années. Il ne faut d’ailleurs pas s’arrêter à cela si vous n’appréciez pas forcément ce type de cinéma. En effet, l’histoire extrêmement bien écrite, la réalisation incroyable et la personnalité de ses protagonistes en font vraiment une œuvre exceptionnelle, aussi bien intemporelle, qu’universelle qui reste longtemps en mémoire. Et qui sait rapidement faire oublier qu’il ne s’agit pas d’acteurs en chair et en os que l’on suit de près.
De plus, il s’agit, avant tout, d’une admirable histoire de famille montrant la relation très forte entre une sœur et un frère que les vicissitudes de leur vie ne peuvent empêcher de s’aimer et de se soutenir, envers et contre tous.
Sublime et exceptionnel.
IA
Mémoire d’un Escargot est un excellent film qui narre la vie de Grace Pudel, une jeune femme dont le chemin a été parsemé d’embûche.
Le film a obtenu le Cristal du long-métrage au festival d’Annecy. A cette occasion, Unification a rencontré le réalisateur Adam Elliot pour un entretien.
Le long-métrage est réalisé en Stop-Motion. Il bénéficie d’un graphisme très particulier propre à Adam Elliot. On retrouve la patte visuelle du réalisateur/scénariste de Mary et Max. La représentation visuelle est volontairement imparfaite : tout a été fait à la main et cela doit se voir selon le réalisateur.
Les décors sont très travaillés. Ils sont truffés d’une multitude d’objets à regarder de plus près. Il y a aussi beaucoup d’animaux. Les personnages sont très expressifs. Il y a un véritable jeu sur les couleurs qui sont assez ternes, sauf le rouge qui apparaît à certains moments cruciaux.
Le scénario est parfaitement mené. L’histoire nous est contée d’une manière passionnante. Les scènes s’enchaînent captant notre attention et nous faisant passer du rire aux larmes.
Tout au long du film, nous rencontrons une multitude de personnages qui chacun est décrit à travers ses petites manies. Nous croisons dans le film beaucoup de personnalités insolites parfois repoussantes souvent attachantes. Adam Eliot porte un regard très tendre sur des personnes un peu en marge de la société.
De nombreux thèmes parfois dérangeants sont abordés. Il y a à certains moments une vision assez cynique de la société. Les petits défauts et les gros travers sont montrés.
Le film oscille entre cynisme et tendresse, entre espoir et désillusion. Le personnage de Grace Pudel a traversé de rudes épreuves dans sa vie mais elle trouve la force de surmonter ces épreuves à l’aide de son entourage et de sa résilience.
Mémoire d’un Escargot est un excellent film d’animation très touchant, parfois grinçant et toujours terriblement humain.
G
SYNOPSIS
À la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s’enfonce dans le désespoir. Jusqu’à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Gerald Thompson Montage : Bill Murphy Musique : Elena Kats-Chernin Producteurs : Adam Elliot, Liz Kearney pour Arenamedia, Screen Australia, Snails Pace Films Distributeur : Wild Bunch Distribution
LIENS
GALERIE PHOTOS
© Arenamedia Pty Ltd
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.
