2024 : L’année noire des films de super-héros
Les films de super-héros ont dominé le paysage cinématographique depuis 15 ans, avec les productions de l’Univers Cinématographique Marvel (MCU) en tête du box-office mois après mois. Cette ère semblait éternelle, à l’image des westerns dans les années 1950-1960, avec des profits sans cesse grandissants. Cependant, en jetant un regard rétrospectif sur 2024, il est indéniable que l’année a été désastreuse pour le genre. Plusieurs films de super-héros ou anti-héros sont sortis, et, à quelques exceptions près, la majorité a été un échec retentissant, tant sur le plan critique que, plus important encore pour les studios, financier.
Ces échecs ont conduit certains à parler de "lassitude des super-héros," suggérant que le public serait lassé du genre. À l’instar des westerns, ces films pourraient être voués à disparaître. Mais cette analyse passe à côté d’un enseignement crucial : ce n’est pas le genre qui est en cause, mais la qualité des productions. Oui, des films comme Venom : The Last Dance ont fait un flop financièrement, bien que leurs prédécesseurs de qualité similaire aient engrangé bien plus d’argent. Cela ne signifie pas pour autant que les spectateurs refuseront de voir un film de super-héros prometteur et de qualité. La leçon pour les studios en 2024 est claire : produire de meilleurs films et ne plus se reposer uniquement sur l’attraction du genre.
En 2024, presque tous les films de super-héros ont échoué à séduire le public et la critique. Voici quelques exemples de scores désastreux sur Rotten Tomatoes :
- The Crow (22 %),
- Joker : Folie à Deux (31 %),
- Hellboy : The Crooked Man (39 %),
- Kraven the Hunter (16 %),
- Venom : The Last Dance (41 %),
- Madame Web (11 %).
Même les fans des personnages originaux ont eu du mal à défendre ces productions, souvent jugées médiocres. Non seulement elles ont été mal reçues, mais elles ont aussi été des fiascos financiers. Par exemple, Joker 2 a généré 206 millions de dollars pour un budget de 200 millions, et Madame Web a rapporté seulement 100 millions, alors qu’elle nécessitait 200 millions pour atteindre le seuil de rentabilité.
Pourtant, parler de "lassitude des super-héros" ne serait pas totalement exact. En 2024, certains films ont prouvé que le genre pouvait encore séduire, comme Deadpool & Wolverine, bien accueilli par la critique et ayant rapporté 1,3 milliard de dollars. Mais ce succès reste l’exception : un seul film parmi sept a été un véritable triomphe. Ce contraste met en lumière une tendance : la qualité des productions baisse, et le public ne sauve plus systématiquement les films médiocres au box-office, comme ce fut le cas pour Venom (800 millions de dollars) par rapport à The Last Dance (167 millions).
Les grands studios, comme ceux dirigés par Amy Pascal ou Kevin Feige, doivent reconnaître une vérité incontournable : le genre des super-héros ne peut plus se suffire à lui-même pour garantir le succès. L’époque où ce simple label attirait les foules est révolue. Les spectateurs exigent désormais des films de qualité, à la hauteur de Avengers : Endgame ou de la trilogie Batman de Christopher Nolan. Comme pour les comédies, les drames ou les documentaires, ils attendent un contenu engageant et soigné pour justifier leur investissement en temps et en argent.
2024 pourrait bien être l’année la plus difficile pour les films de super-héros, mais aussi celle qui consolide le genre en le poussant vers une exigence accrue. Bien que presque tous les films aient échoué cette année, cela ne traduit pas une lassitude généralisée du public envers le genre. Si tel était le cas, même des films de qualité seraient boudés. Or, ce n’est pas ce que montrent les chiffres de Deadpool & Wolverine.
La conclusion est simple : de bons films, soutenus par des studios et un marketing adéquat, continueront à générer des revenus. En ce sens, 2024 est une année pivot qui rappelle l’importance de la qualité dans un marché où la nouveauté ne suffit plus.
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