PIFFF 2024 : Le jeudi 5 décembre
La première journée du PIFFF permet de lancer la compétition avec deux œuvres proposées. Ces dernières alternent avec un film culte et un autre hors compétition, qui a parfois la particularité de n’être pas vraiment du fantastique. Une manière de procéder qui est identique aux autres jours que l’on peut avoir dans la semaine jusqu’à lundi soir.
Le public était bien présent dès 14h30 afin de découvrir les titres choisis qui ont offert une journée où les femmes ont pris cher, principalement à cause d’hommes toxiques, pas toujours vivants d’ailleurs.
Dès le début d’après-midi, c’est un shérif qui a choisi de jouer au chat et à la souris avec une femme traversant sa juridiction perdue au milieu du désert américain. Blood Star, de Lawrence Jacomelli, fait immanquablement penser à l’excellent Hitcher, qui a d’ailleurs été projeté l’année dernière en séance culte au festival.
Le long métrage met du temps à se mettre en place et propose un personnage féminin pas franchement sympathique. Ce qui fait qu’il est nettement moins percutant que l’autre œuvre suscitée. Toutefois, la partie finale est sympathique et a bien réjouit les festivaliers.
Avec Chair pour Frankenstein, de Paul Morrissey, la femme est sois objet, comme la créature que le docteur crée pour porter les enfants dont il rêve et qui n’obéiront qu’à lui, soit il s’agit d’une croqueuse d’hommes. Le long métrage a bien vieilli quand on aime les bizarreries bis. Et les longs passages avec des tripailles diverses et variées sont plus amusantes qu’horrifiques.
Les acteurs surjouent à mort pour la plupart entre eux et celui incarnant la créature arrive à être très mauvais, même dans ses regards et lever de sourcils. Toutefois, cela renforce l’effet kitch de l’œuvre et le final, particulièrement bien trouvé, l’achève en beauté.
Ce n’était sûrement pas voulu, mais la thématique de la misère faite aux femmes est bien présente dans The Wailing, de Pedro Martín-Calero, qui montre que même lorsqu’il ne s’agit pas d’un humain, l’homme, car c’est tel que l’on voit l’espèce de créature, continue d’être un harceleur de ces dernières.
En effet, le film suit plusieurs jeunes femmes à différentes époques et dans différents pays qui se sentent toutes observées par une présence de plus en plus menaçante. Le réalisateur joue avec les écrans, montrant l’apparence de cette entité uniquement à travers les écrans disponibles dans les différentes époques.
Ce qui donne l’occasion de jouer avec l’évolution technologique faite sur une trentaine d’années. Alors qu’une étudiante en cinéma joue aussi un rôle important et offre un personnage de femme ambiguë au comportement inquiétant.
L’œuvre sortira en salle en 2025. Le réalisateur et l’une des actrices principales étaient d’ailleurs présents et vous pouvez retrouver ci-dessous la vidéo de la présentation du film et de la session de questions-réponses qui a eu lieu à l’issue de la projection de celui-ci avec le réalisateur Pedro Martin-Calero et l’actrice Mathilde Ollivier.
Ce ne sera malheureusement pas le cas du très bon thriller Sew Torn, de Freddy Macdonald, qui sortira en 2025 directement en vidéo chez l’éditeur Koba Films. On y découvre une jeune femme devant faire des choix qui vont impacter d’une manière importante sa propre vie.
L’œuvre fait immanquablement penser à Cours, Lola, cours, alors que le spectateur peut découvrir qu’avec des fils et des aiguilles, on peut faire des choses dont on n’a jamais eu l’idée.
Le personnage principal, malgré ses choix moraux douteux, est très attachant et on espère qu’elle trouvera un chemin lui permettant d’être heureuse.
L’inventivité du long métrage est très grande et il force d’autant plus l’admiration qu’il s’agit d’une première réalisation, adaptant le court métrage de fin d’études du réalisateur.
C’est donc une belle première journée qui s’achève, en attendant les autres œuvres proposées, notamment les deux films en compétition du samedi qui ont déjà été multiprimés et ont de grandes chances de remporter un prix.
Shérif, science tordue, stalker et fil sont les mots-clés du jour.
Bande annonce du PIFFF 2024 :
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