Il était une fois les séries : Le Club des Cinq

Date : 20 / 09 / 2023 à 08h00

Par : Olivier T.

Sources :

Unification

LE CLUB DES CINQ

Type : Aventures
Titre Original : The Famous Five
Diffusion UK : ITV (1995-1997)
Diffusion France : France 3 (1996)
Épisodes : 26 x 25 minutes
Créée par : Enid Blyton
Interprètes : Jemima Rooper, Marco Williamson, Paul Child, Laura Petela, Christopher Good, Mary Waterhouse

La jeune Claude (de son véritable prénom Claudine), garçon manqué et bornée, fille de 11 ans, a un rapport difficile avec son père, grand savant, sous les yeux embêtés de sa mère. Heureusement, lors de ses nombreuses bouderies, elle peut compter sur son fidèle et intelligent chien (qui semble comprendre ses ordres), Dagobert.

À la faveur de vacances, elle fait la rencontre de ses 3 cousins, François (12 ans), Mick (11 ans) et Annie (10 ans) qui réussiront à l’amadouer. Ils vivront dès lors de magnifiques aventures, résoudre des mystères de train fantôme, suivre des passages secrets, chercher des trésors, parcourir la lande, faire barrage à des bandits ou des naufrageurs, quand ils seront réunis, à chaque vacances.

La série a l’énorme avantage de présenter les aventures de ses héros à l’époque d’écriture (l’après-guerre), avec de formidables costumes et accessoires (ah, les vieux vélos, les pulls en laine et les culottes courtes !) posant directement une ambiance qui colle avec les romans pour enfant. Le jeu affecté des cousins (surtout de François, encore plus autoritaire) fait merveille, par rapport au jeu de Claude.

Celle-ci est interprétée par la fantastique Jemima Rooper, un peu perdue de vue par la suite, mais que l’on voit dans Le Dahlia noir (The Black Dahlia) de Brian De Palma en 2006, dans les séries Barnaby ou Hercule Poirot, et dans un rôle principal dans Orgueil et Quiproquos en 2006, et dans Et alors ? (As If) de 2001 à 2004.

Le Club des Cinq (1996) est une vraie merveille, pour les enfants, certes, mais qui peut se regarder avec des yeux d’adultes nostalgiques. Elle transpire un temps ancien avec bonheur et application, et des aventures sans violence, mais avec de vrais dangers.

Les histoires sont toutes très différentes, avec des rebondissements et des structures non figés.

La série est bien entendu adaptée de la saga best-seller pour les enfants, écrite par Enid Blyton (à qui l’on doit aussi Oui-Oui, Le Clan des 7 et des centaines d’autres unitaires). Sa vie fut narrée dans le téléfilm Enid, pour la BBC en 2009, avec Helena Bonham Carter (Retour à Howards End, Fight Club, Harry Potter, Le Discours d’un roi, Les Suffragettes, Merlin, The Crown, Frankenstein, La Planète des Singes, Big Fish, Charlie et la chocolaterie, Sweeney Todd, Enola Holmes…) dans le rôle titre.

S’il vous venait à l’idée de relire les livres de votre enfance, ou de les faire lire à vos enfants, sachez que les éditions récentes ont été passées à la moulinette successive des pires des censures. En effet, on a soigneusement (et sournoisement) enlevé tous les propos tangents, jugés racistes aujourd’hui (les avis sur les gitans notamment), puis commencé à moderniser leur façon de parler pour coller avec l’époque (on remplace nous par on, et tout un tas d’âneries de ce style), voir même de changer le temps de narration au passé simple, pour employer le présent ! C’est bien simple, il s’agit de la plus grande réécriture d’une œuvre de fiction jamais réalisée, dénaturant totalement le sens et le charme de celle-ci, marquant (pour un temps que j’espère le plus court possible) toute la cancel culture. Honteux…

Je vous encourage donc énergiquement à jeter tout cela au feu et de privilégier les éditions Bibliothèque Rose, illustrées par Jean Sidobre (le meilleur illustrateur réaliste de son époque) ou celles qui les précèdent (illustrées principalement par Simone Beaudoin et par Jeanne Hives).

Le style, coulant naturellement, inspirera grandement JK Rowling pour écrire Harry Potter, mais là où le petit sorcier et ses amis évolueront au rythme des années scolaires, Enid Blyton les figera à tout jamais au même âge, lors des vacances. Les rendant éternels, comme la joie des enfants lors de ces périodes bénies.

Le Club des Cinq avait connu une autre série TV, toujours par ITV, en 1978, moins réussie, car interprétée par de jeunes acteurs moins convaincants et surtout transposée dans les années 70. La traduction des titres en français ne reprenait même pas leurs homologues en romans.

Mais la toute première fut produite en 1957 et fut nommée Five on a Treasure Island (8 épisodes en N&B de 16 minutes), qui adaptait la toute première aventure (Le club des cinq et le trésor de l’île) et dans laquelle l’auteure Enid Blyton pu s’investir. Dans la même veine Five Have a Mystery to Solve (Le Club des Cinq et le vieux puits, en français) - (6 épisodes en N&B de 16 minutes) adaptait Le Club des Cinq et le vieux puits en 1964.

Une série de dessins animés, Le Club des 5 : Nouvelles Enquêtes, proposa une transposition moderne avec la fille de Claude (malicieusement appelée Jo, comme l’amie de Claude), Allie (la fille d’Annie), Max (le fils de Mick), et Dylan (le fils de François).
L’idée est intéressante, et le fait de proposer des aventures modernes, avec le même rapport des personnages, sans altérer la série originale, est louable.

On peut trouver, dans le commerce, des BD de toutes ces différentes adaptations, des livres jeux, des parodies, sans intérêt, à part pour le collectionneur. Les jeux Point & Click (Le Mystère des Catacombes, en péril, joue et gagne, Le Trésor de l’île) sont vraiment bons par contre. Enfin, des pièces de théâtre, ainsi qu’une comédie musicale tourna en Angleterre dans les années 50 et 60, puis à la fin des années 90.

Depuis 2012, une série de films de production allemande, a également été lancée : Le Club des 5 - le film, Le Club des 5 en péril, Le Club des 5 - l’île des pirates, Le Club des 5 et le Secret de la Pyramide, Le Club des 5 et la vallée des dinosaures. D’abord, adaptés de plusieurs romans, les films s’en détachent vite. Ils n’ont d’intérêt que pour faire découvrir les personnages aux plus jeunes.