Il était une fois les séries : Sherlock Holmes

Date : 15 / 01 / 2025 à 08h00

Par : Olivier T.

Sources :

Unification

SHERLOCK HOLMES

Type : Enquête
Titre Original : Meitantei Holmes
Diffusion JAP : TV Asahi (1984-1985)
1ère Diffusion France : C+ (1984)
Épisodes : 58 x 45 minutes
D’après : Arthur Conan Doyle
Production : Y. Fujioka, L. Scaffa
Réalisation : K. Mikuriya, H. Miyazaki
Studio d’animation : TMS / Rai
Musique : Kentarō Haneda
Character design : Yoshifumi Kondō

À la fin du XIX siècle, le détective conseil Sherlock Holmes et son acolyte, le docteur Watson, enquêtent pour déjouer les plans du professeur Moriarty, qui dupe la police londonienne Scotland Yard et le pauvre Inspecteur Lestrade.

Si les personnages sont largement issus de l’œuvre de Conan Doyle, les intrigues le sont beaucoup moins. Ingénieuses, tout de même, elles sont presque entièrement tournées vers le Pr. Moriarty, qui se trouve toujours derrière les sombres crimes à investiguer. Les plans de ce dernier seront toujours déjoués par la déduction et le courage de Sherlock Holmes (et un peu de Watson), surtout parce qu’il est entouré d’incapables, ce qui lui fera souvent passer ses nerfs sur ses sbires.

D’un être mystérieux et rare chez Doyle, le dessin animé nous propose plutôt un être omniprésent, dont le spectateur suivra souvent les péripéties, en parallèle de celles de Holmes (chose rare pour le genre, à ce point tout du moins).
Autre personnage mis en avant, Marie Hudson devient une héroïne à part entière, souvent bien plus efficace que Sherlock lui-même.

L’originalité du dessin animé tient bien entendu en l’utilisation d’animaux anthropomorphiques pour incarner les célèbres personnages.

Pourtant, le travail de character design de Yoshifumi Kondō (Lupin III, Conan le fils du futur, Tom Sawyer, Le Tombeau des lucioles, Kiki la petite sorcière, Porco Rosso, Pompoko, Princesse Mononoké) est formidable d’humanité, utilisant toutes les caractéristiques des animaux choisies pour appuyer la caractéristique principale du personnage auquel il est associé (Le loup Moriarty ourdit ses plans diaboliques, le bulldog Lestrade ne lâche jamais sa proie même s’il ne l’attrape jamais, la chienne Mme Hudson est attendrissante, et l’amitié de Watson se lie sur son visage).

Autre particularité, l’animation et les décors nous proposent des scènes splendides à la profondeur et au dynamisme très appuyés (sans avoir recours aux artifices de fond d’écran, une des marques notables de bien des anime, pour réduire les coûts et concentrer l’attention sur l’action du sujet).

Sherlock Holmes a pourtant connu un début de production chaotique.

À l’origine du projet, Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké, le Voyage de Chihiro... supervisa seulement 6 épisodes (3,4,5,9,10,11) et tout s’arrêta officiellement à cause de problème de droits, mais visiblement plutôt à cause du manque d’engagement de la Rai (et de ses représentants Marco Pagotto et Gi Pagotto, à qui l’on doit Caliméro), co-productrice de la série, avec la Tokyo Movie Shinsha.
Le futur co-créateur du Studio Ghibli quitta donc le navire pour laisser la place à Kyosuke Mikuriya (Lupin III), qui exploita tout de même tout ce que Miyazaki avait mis en avant, comme l’animation différenciée des personnages et les machines volantes (voir par exemple Nausicaä de la vallée du vent et Le château dans le ciel).