Le Dossier Maldoror : La critique
LE DOSSIER MALDOROR
Date de sortie : 15/01/2025
Titre original : Maldoror
Durée du film : 2 h 35
Réalisateur : Fabrice Du Welz
Scénaristes : Fabrice Du Welz, Domenico La Porta
Interprètes : Anthony Bajon, Alba Gaia Bellugi, Alexis Manenti, Sergi López, Laurent Lucas, Guillaume Duhesme, Béatrice Dalle, Mélanie Doutey, Jackie Berroyer, Félix Maritaud, Lubna Azabal
LA CRITIQUE
Maldoror est un film revenant sur la tragique affaire Dutroux qui a défrayé la chronique en Belgique et mis en lumière les difficultés liées à la mauvaise communication entre les différentes polices, en pleine restructuration à l’époque.
Le scénario du réalisateur Fabrice Du Welz et de Domenico La Porta revient d’une manière très véridique sur les événements qui se sont déroulés à l’époque, avant d’offrir un deuxième film plus fictionnel qui vient se coller au premier et qui part dans une direction nouvelle en suivant le personnage principal.
En effet, celui-ci, formidablement interprété par Anthony Bajon, est un jeune policier qui va s’investir complètement alors qu’il est à la recherche de jeunes filles enlevées dans la région où il travaille. Il va avoir rapidement dans le viseur un coupable potentiel, mais sa hiérarchie et des problèmes institutionnels entre les polices qui sont en train de fusionner, et qui n’apprécient pas de collaborer ensemble, vont entraver ses actions.
Alexis Manenti est très bon en collègue du personnage principal. Alba Gaia Bellugi est sympathique dans le rôle de son épouse. Béatrice Dalle fait un petit rôle marquant en tant que mère de celui-ci. Et Sergi López est impeccable en terrible prédateur s’en prenant aux petites filles.
Le film de Fabrice Du Welz revient, pendant 1h30, sur une affaire particulièrement tragique que la mise en scène met puissamment en avant. Un véritable suspense s’installe et les événements dramatiques, malheureusement réels, font immerger encore plus le spectateur dans une histoire parfois éprouvante.
Toutefois, le parti-pris de la deuxième partie, qui monte la lente descente en enfer du jeune policier, est beaucoup moins convaincant et propose une variante de la réalité qui l’est aussi bien moins.
D’autant que si certaines longueurs et redondances passent bien en début, elles deviennent progressivement moins faciles à accepter et on voit clairement les 2h30 du long métrage passer.
L’œuvre montre parfaitement comment des discordances entre les trois polices belges de l’époque ont créé des failles qui ont bénéficiées au criminel. Sans compter que l’impact politique n’a pas non plus été négligeable, alors qu’un ensemble de défaillances, très bien montrées, ont conduit à un drame atroce qui est toujours fort vivace en Belgique.
La reconstitution est bien faite et on a l’impression de se retrouver plongé à la fin du siècle précédent. Une époque où que la technologie n’était pas assez puissante pour faire ressortir certains éléments.
De plus, le long métrage interroge sur le bien et sur le mal, sur la justice et sur ce que l’on est prêt à faire quand on pense être dans son bon droit.
Maldoror est un film qui démarre très fort et s’amoindrit au fur et à mesure de son avancée, notamment à cause d’une deuxième partie fictive très longue qui ne m’a pas convaincue. Malgré le traitement palpitant d’une affaire horrifique qui a fait beaucoup parler d’elle, si la mise en scène est très réussie, la construction de l’histoire l’est beaucoup moins. Et bien que l’interprétation soit convaincante, l’œuvre laisse une impression mitigée. Aussi,si vous appréciez ce type de récit et avez du temps devant vous, vous serez peut-être captivé que je ne l’ai pas vraiment été.
Inégal et déséquilibré.
SYNOPSIS
Belgique, 1995. La disparition inquiétante de deux jeunes filles bouleverse la population et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Paul Chartier, jeune gendarme idéaliste, rejoint l’opération secrète « Maldoror » dédiée à la surveillance d’un suspect récidiviste. Confronté aux dysfonctionnements du système policier, il se lance seul dans une chasse à l’homme qui le fera sombrer dans l’obsession.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Manuel Dacosse
Montage : Nico Leunen
Musique : Vincent Cahay
Décors : Manu de Meulemeester
Producteur : Jean-Yves Roubin, Cassandre Warnauts, Manuel Chiche pour Frakas Productions, The Jokers Films
Distributeur : The Jokers Films
LIENS
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