For the Story : La critique d’Alibis
ALIBIS
Type : Narration
Auteurs : N. Dahan, M. Deschamps
Éditeur : For the Story
Illustrations : E. Denis
Nombre de joueurs : 3 à 6
Âge des joueurs : 14 ans et plus
Durée d’une partie : 45 minutes
Édition Française : Oui
Prix constaté : Moins de 30 euros
DESCRIPTION
" Créez des intrigues criminelles, sérieuses que loufoques, en donnant naissances à votre suspect au fil des questions Interrogatoire des autres joueurs et interagissez facilement avec eux sans qu’aucune connaissance de jeu de rôle ne soit nécessaire !
À tour de rôle, les joueurs introduisent des illustrations pour créer le contexte. Le premier révèle le lieu du crime. Le second l’identité de la victime. Le suivant, la cause du décès. Ensuite, chaque joueur introduit soit un indice soit un suspect jusqu’à ce qu’il y ait autant de suspect que de participants et trois indices. À chaque détails introduit, les joueurs introduisent librement ce que leur suggèrent l’accumulation des illustrations. Peu à peu, la scène de crime s’incarne devant leurs yeux.
Une enquête guidée par cartes Interrogatoire :
- La victime avait eu des propos très durs à votre encontre. Elle n’avait pas mâché ses mots. Pourquoi ?
Nous avons découvert cette reconnaissance de dettes au domicile de la victime. Vous lui deviez une sacrée somme…
Ce n’est pas la première fois que vous avez affaire à la police. J’ai demandé votre dossier. Gagnons du temps ! Jouez franc-jeu dès maintenant.
À tour de rôle, un joueur conduit l’interrogatoire d’un suspect interprété par un autre participant. Les autres joueurs participent à la scène en posant des questions ou en suggérant des éléments complétants l’intrigue.
Au terme de leur conversation, tous les joueurs à l’exception du suspect attribuent à ce dernier des jetons de Culpabilité de différentes valeurs dont le total n’est pas révélé.
Tour après tour, les suspects accumulent des jetons dont tout le monde ignorera la valeur totale jusqu’à la fin de la partie.
Quand tous les joueurs ont conduit un interrogatoire à deux reprises, il leur faut désigner le coupable. S’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord, le nombre de jetons accumulés sur les suspects indique alors qui est inculpé.
Les joueurs débattent alors de la qualification de ce crime. L’accusé peut introduire des circonstances atténuantes, avant que la Justice ne se prononce sur son cas.
Une fois un suspect inculpé. Les joueurs se glissent maintenant dans la peau d’un journaliste assistant au procès.
Chacun reçoit trois cartes, puis en sélectionne deux pour relater un événement survenu pendant le procès. Les cartes jouées sont alors révélées. La sommes des valeurs de ces cartes indiqueront la décision de la Justice.
C’est alors que les jetons attribués à tout les suspects seront retournés et que le jeu révèlera qui était le coupable. Celui-ci a-t-il été condamné ? Avait-il seulement été inculpé ? Ses réponse et son alibi avaient-ils convaincu les joueurs de son innocence ?"
LE CONTENU DE LA BOITE
6 Scènes de crime
15 Cartes Suspect
8 Cartes Causes du décès
16 Cartes Indices
12 Cartes Une de Presse
12 Cartes Tendance du Jury
25 Cartes Interrogatoire
3 Cartes Accusation/Défense
1 Carte Sentence
6 x 9 Jetons Culpabilité
10 Feuilles Dossier
50 Feuilles À la Une
1 Carte X
1 Règle de jeu
LA CRITIQUE
Alibis est un jeu narratif, où chaque joueur, à tout moment, va enrichir une histoire avec des éléments de son invention, en rebondissant verbalement sur des éléments du jeu (la situation initiale et les cartes qui suivent) et les éléments inventés par les autres joueurs.
Le système n’est pas neuf, aussi bien dans les jeux de société que dans les jeux de rôle, mais suscite souvent un effet d’intérêt immédiat par son décalage. On ne joue pas vraiment, on crée. On ne combat rien (les autres joueurs ou le système lui-même), on expérimente.
Pour ce faire, on va d’abord mettre en place le jeu avec les cartes Lieu, Cause du décès, et Victime, en précisant déjà des éléments fictifs ajoutés (localisation, état du corps, profession…). Tout ceci est complété par des suspects (autant qu’il y a de joueurs) et 3 indices (que le joueur qui l’aura tiré étayera de précisions de son invention, comme il se doit à chaque fois).
Les interrogatoires s’enchaînent alors, ou chaque joueur revêt le rôle d’investigateur ou de suspect, inventant ainsi une « pelote de laine » d’histoires imbriquées.
Et c’est là que la mécanique narrative est totale, car le seul but est d’inventer une histoire plaisante, en désignant les causes de l’accusation, puis en se mettant d’accord sur un ensemble de faits comme le perçoivent les enquêteurs.
Mais le jeu permet d’aller encore plus loin, en proposant une dernière phase, celle de la justice, en incarnant les journalistes qui traitent des rebondissements de l’enquête, poussant l’histoire encore plus loin, avec un verdict et une sentence.
Ainsi, d’innombrables possibilités sont offertes, dans d’infinis moments (de la mise en place, aux faux coupables, aux suspects multiples, aux acquittements…) sous couvert de votes secrets.
La partie qui en résulte est étonnante, sans temps mort (tout le monde participe tout le temps) et aux implications de récits qui font basculer l’histoire. Tout ceci dans des moments très différents.
C’est étonnant et terriblement addictif.
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.