Pastorius Grant : La critique de l’incroyable BD de Marion Mousse

Date : 14 / 05 / 2024 à 08h00
Sources :

Unification


PASTORIUS GRANT

- Date de sortie : 24/05/2024
- Éditeur : Dargaud
- Scénario, Dessin, Couleurs : Marion Mousse
- ISBN : 978-2205206296
- Nombre de Pages : 116
- Prix : 21 euros

DESCRIPTION


Pastorius Grant est un vieux chasseur de primes sans pitié, désabusé et mourant. Alors qu’il tente de capturer un hors-la-loi qui s’est réfugié dans une réserve indienne, il croise la route d’une gamine aveugle et de son cochon. Avant de mourir, son père lui a dit de trouver Grant, et de l’engager pour le venger de son meurtrier... Pour son premier roman graphique chez Dargaud, Marion Mousse a choisi la couleur directe pour retranscrire la beauté formelle de la nature et faire ainsi écho aux tourments de son protagoniste. Un western psychologique intense, brutal, en cinémascope.

LA CRITIQUE


Sur la piste de Big Hand, Pastorius Grant est un vieux chasseur de primes fatigué et souffrant. A tel point que malgré Tavez et Porti, deux autres chasseurs de primes à ses trousses, il est prêt à se mettre une balle dans la tête pour en finir avec une existence déprimante. Alors qu’il a trouvé, et puis perdu aussi vite sa proie, il va rencontrer sur son chemin la jeune Annabelle Hope, qui va bouleverser son existence en lui proposant un contrat.

Il y a énormément de poésie et d’originalité dans cet ouvrage. Les couleurs éclatantes, la manière de croquer les décors et les personnages. On est en présence d’une oeuvre véritablement incroyable, qui donne envie de s’immerger dedans. Beaucoup de planches et de cases muettes, que l’on traverse aux côtés des protagonistes. Les dessins sont très simples mais à la fois très beaux et très expressifs, et aussi d’une incroyable fluidité.

Pastorius Grant est un bel hommage au "far west" violent, où s’affrontaient cow-boys et indiens, un petit rappel historique aussi de comment les seconds ont été traités par les premiers. C’est aussi une belle histoire de rédemption, et la BD traite aussi de manière intéressante Dieu et la foi de manière plus générale. Qu’attend-on de la vie et qu’attend-on de la mort ?

Pastorius Grant est un peu comme un vieux Lucky Luke, d’une réalité parallèle, vieillissant, désabusé et au bout du rouleau. Il va rencontrer cette petite fille qui porte bien son nom et qui va bouleverser la fin de son existence. Cette bande-dessinée nous montre les relations attendrissantes entre un vieux ronchon en fin de vie, qui n’a pas envie de se coltiner une enfant, qui plus est aveugle, et de cette pauvre petite fille qui ne « voit » en lui que celui qui sera l’outil de sa vengeance.

ET FINALEMENT ?


Finalement, ce Pistorius Grant de Marion Mousse est un incontournable de ce milieu d’année. Déjà, parce que c’est un western très différent, très beau, très poétique, mais aussi très dur, violent et attendrissant. Chapeau bas, c’est une très belle réussite qui donne envie d’en découvrir plus de Mme Mousse.


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