Daredevil - Born Again : Critique 1.07 L’art pour l’art

DAREDEVIL - BORN AGAIN
Date de diffusion : 02/04/2025
Plate-forme de diffusion : Disney+
Épisodes : 1.07, L’art pour l’art
Réalisateur : David Boyd
Scénariste : Jill Blankenship
Interprètes : Charlie Cox, Vincent D’Onofrio, Ayelet Zurer, Margarita Levieva, Zabryna Guevara, Michael Gandolfini, Hunter Doohan, Nikki M. James, Genneya Walton, Arty Froushan, Clark Johnson, Camilla Rodriguez, Hamish Allan-Headley, Katherine Lanasa
LA CRITIQUE
Le septième épisode de Daredevil - Born Again est à mi-chemin entre ce qu’on attend tous depuis plusieurs semaines et ce qu’on n’a plus envie de voir. Si L’art pour l’art nous donne enfin du Daredevil à quelques étages, l’épisode prend également son temps en la matière et s’enferme presqu’entièrement dans ce format "procedural" qui l’éloigne énormément du genre super-héros.
La série est-elle dépendante de ce qui avait été prévu au départ ?
On en a énormément parlé avant la diffusion de la série sur Disney+ : les scénaristes Chris Ord et Matt Corman avaient mis au point un retour de Daredevil qui ne correspondait pas vraiment à ce que Marvel Studios attendait. Décrit à l’époque comme un segment de type "procedural", Daredevil - Born Again se bornait à montrer Matt Murdock dans son rôle d’avocat alors que son costume de Daredevil restait la plupart du temps au placard.
Et voilà qu’au bout de sept épisodes de la série, on a cette désagréable impression que ce que Ord et Corman avaient prévu est encore au menu. Émaillé de bla-bla stériles, d’un peu de sexe et de bons sentiments, L’art pour l’art ne va pas dans la direction qu’on aurait aimé la voir prendre. Au lieu de cela, Matt Murdock est un bien gentil avocat qui se fait diagnostiquer des troubles psychologiques en lien avec sa situation de mal-voyant vivant dans la terrible ville de New York. On le voit négocier pour obtenir un peu d’assistance (sans recevoir le petit coup de main tant espéré). Pire encore, il est pris de haut par ceux qui furent autrefois ses amis.
Et depuis les sept épisodes - à part leur courte apparition au début de la saison, on est complètement dans ce que Ord et Corman voulaient faire : on n’a pas la moindre trace de Foggy ni de Karen, que Charlie Cox appelait pourtant le coeur de la série. On ne parle même pas du Punisher qui, pourtant pas si loin, pourrait sortir facilement de son trou pour désinguer quelques vilains méchants...
Y a-t-il vraiment eu une refonte créative ?
Puis, profitant que les tournages étaient en suspens à cause de la grève des scénaristes et des acteurs, Kevin Feige et ses acolytes ont eu cette idée faramineuse de jeter un coup d’oeil à ce qui avait été produit et - soit disant - tout mettre à la poubelle. Et quand les scénaristes se sont finalement remis au boulot, la Maison des Idées a fait appel à celui qui a revêtu son habit de sauveur, Dario Scardapane, pour redonner à Daredevil un peu de son aura Netflix. Le showrunner de The Punisher semblait être la personne dont Born Again avait besoin, mais on se rend compte que ce qui devait mis à la poubelle ne l’a absolument pas été.
Au lieu de cela, on dirait plutôt que ce qui a été tourné avant la pseudo refonte a été saupoudré de ce que Scardapane a apporté : une petite bagarre par ici, quelques gouttes de sang, un membre brisé, et quelques dialogues qui font mouche par là (et il n’y en a pas tant que ça). Bref, de refonte, Marvel a plutôt appliqué ce qu’il fait avec ses derniers films sortis au cinéma : des tournages supplémentaires, qui sont rajoutés à ce qui existe déjà, en espérant que le téléspectateur ne s’en rendra pas compte, et s’il devait par malheur s’en rendre compte, espérer que ce sera suffisant.
On a d’autant plus cette impression que Matt Murdock ne semble pas être convaincu que remettre son costume de justicier est la meilleure solution, et on ne peut pas lui en vouloir. Si la mort de son meilleur ami dans le premier épisode devait être le fil rouge de la saison, on n’a absolument pas la trace de cet élément narratif dans les épisodes. Alors, bien sûr, Matt a perdu son pote, Matt est triste, Matt a du mal à se remettre de ce choc, mais les scénaristes ne lui donnent même pas une raison pour qu’il prenne ce fil rouge à pleines mains et à faire ce qu’il faut.
Et l’épisode de cette semaine alors ?
Si L’art pour l’art reste regardable, si L’art pour l’art donne du Daredevil, L’art pour l’art est bien loin de ce dont Netflix nous avait abreuvé entre 2015 et 2018. On a bien une petite bagarre à un moment donné, mais celle-ci est bien loin de rivaliser avec les standards qui avaient été mis en place par la série originale. L’épisode prend néanmoins une allure de promesse à tenir. Le némésis du Diable de Hell’s Kitchen lui avait fait cette promesse que son retour ne sera pas sans conséquence, on verra donc si les prochains opus de Born Again signeront le retour du Caïd.
Notons cette semaine également que le Buck Cashman de la série se rapproche beaucoup plus de ce qu’il est dans les bandes dessinées, et que le Maire Fisk s’est également fait un nouvel ennemi(e). Une dynamique intéressante que Scardapane et ses sbires devraient pouvoir exploiter dans les deux prochains épisodes qui scelleront le sort de la saison 1 de Daredevil - Born Again.
Un tout petit bilan...
Daredevil - Born Again, le compte n’y est pas.
NOTE EPISODE
BANDE ANNONCE
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