House of the Dragon : Critique 1.09 Conseil des Verts
HOUSE OF THE DRAGON
Date de diffusion : 17/10/2022
Plateforme de diffusion : OCS
Épisode :1.09 Conseil des Verts
Réalisateur : Clare Kilnerl
Scénariste : Sara Hess
Interprètes : Emma D’Arcy, Paddy Considine, Matt Smith, Milly Alcock, Rhys Ifans, Olivia Cooke, Steve Toussaint, Eve Best
LA CRITIQUE
Par tradition, le neuvième épisode de la saga Game of Thrones constitue toujours un tournant majeur. L’épisode de la semaine ne déroge pas à cette règle bien que la réalisation soit inégale.
Encore une fois, la mort et la trahison vont de pair pour lever le rideau sur la grande guerre qui verra danser les dragons dans les cieux de Westeros.
Vive le roi, Viserys le paisible
G. R.R Martin n’exagère pas en écrivant que le Viserys incarné par Paddy Considine « est meilleur que son Viserys » - celui des livres.
Dans la série, le cinquième roi de la dynastie Targaryen bénéficie d’une écriture et d’une exposition très bien charpentée pour légitimer son qualificatif de « paisible ». A chacune de ses apparitions transparaît une personnalité qui depuis sa tendre enfance, préférait les livres d’histoire aux leçons d’épée et ne s’intéressait guère davantage aux pratiques des dragonniers. A son accession au trône, il revendiqua symboliquement Balérion, la terreur noire du Conquérant qui s’éteindra de vieillesse, un an plus tard.
A maintes reprises, Paddy Considine peint un homme, d’un côté, respecté par ses vassaux et son peuple, dont le souci premier était d’organiser maints festivals, banquets et tournois plutôt que de se lancer dans des grands élans réformistes. D’un autre côté, il peignait un roi laissant beaucoup de place à son conseil et préférant la solitude de sa maquette de l’antique Valyria.
Plus particulièrement, Viserys aimait profondément sa famille recomposée dont il était à la fois le pilier, le point d’équilibre et la lumière qui les gardaient sur un chemin pacifiste.
Clairement, la série et son acteur aiment le personnage de Viserys en le gratifiant d’un esprit éclairé et d’une grande force de caractère pour obtenir un consensus entre les maisons ouestriennes ou la réconciliation de ses proches durant ses 26 ans de règne.
En ce sens, il parait étonnant qu’un roi si avisé et conscient des manœuvres et intrigues à l’œuvre autour de sa personne, ait pu laisser pousser les germes de la danse des dragons. A la lecture de la série, les germes de la guerre ont deux principaux fondements qui tiennent à deux qualités majeures de Viserys : Le rejet du trône et son amour pour sa famille.
Le trône Unique
Le premier facteur revêt à la fois une part de réalité, de symbolique et de mystique : le poids du pouvoir.
De manière réaliste, la série montre que le mal qui ronge le corps du roi peut s’expliquer par les entailles des « épées » constituant le trône de fer - comme si les milliers d’âmes qui hantent le siège macabre, surtout ceux d’Harrenhal, se plaisaient à torturer, dévorer et corrompre les esprits des rois. Ainsi, comme doté d’une conscience malsaine à l’instar de l’anneau unique de Tolkien, le trône dévore et corrompt plus particulièrement les personnes qui n’étaient pas à l’origine destinée à siéger sur celui-ci comme Maegor le cruel, Robert Barathéon, l’Usurpateur ou Daenerys Stormborn, mère des dragons.
Symboliquement, en vertu de la théorie des deux corps du rois, la décrépitude physique de Viserys marque symboliquement, l’immense poids du pouvoir monarchique de droit divin qui pèse sur le corps du roi.
Dans tous les cas, L’aversion était réciproque entre le trône et Viserys. Et cet état psychique et physique affaiblissait le roi et son autorité laissant toute latitude aux intriguant d’œuvrer à l’encontre de la famille dominante.
House of Hightower
Une fois n’est pas coutume, l’épisode se concentre sur la maison Hightower qui a su admirablement profiter du crépuscule du règne de deux rois successifs : Jaehaerys 1 er et Viserys 1 er .
Tout l’intérêt de l’épisode ne se situe pas seulement dans son déroulement étonnement très politiques, mais également dans la construction de celui-ci, notamment les choix opérés par les scénaristes qui se trouvent face à un vrai défi. En effet, dans l’épisode, la série joue sur le fil du rasoir pour sortir de l’épineux piège du manichéisme.
Autrement dit, tout le problème et l’intérêt de l’épisode, sont de voir comment les scénaristes s’efforcent de dépeindre les Verts, autrement que comme les « méchants » de l’histoire. Malheureusement, la tâche est difficile dans la mesure où ce qui est discret dans les livres, est flagrant une fois mis en images : Alicent est entourée de vils opportunistes, de lâches, de mâles éconduits revanchards et d’enfants déviants et sociopathes. Tout de suite, le groupe des Noirs de Rhaenyra paraissent sympathiques. Une limite de l’adaptation est peut-être ici touchée du doigt.
Toutefois, l’épisode parvient parfois à trouver cette ligne de crète qui apporte un peu d’ambivalence à la position des Hightower qui incarnent symboliquement la résistance face à un envahisseur surpuissant et dominant toutes les couches de la société.
Avec ce point de vue, la ficelle scénaristique autour des Hightowers et tous ses alliés, a comme schéma directeur la destruction des Targaryen de l’intérieur au moyen de l’archetype de l’Inside man (l’infiltré). Classiquement, ce dernier a pour mission de se hisser suffisamment haut dans le camp ennemi pour y distiller tous les terreaux de la division et de la destruction de celui-ci.
Parfois, Aimer tue.
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