True Detective - Night Country : L’analyse des réussites et des écueils de la série HBO (SPOILERS)
TRUE DETECTIVE - NIGHT COUNTRY
Diffusion : Du 15/01 au 19/02/2024
Plateforme : Prime Video (Warner)
Épisode : 4.01 à 4.06
Réalisateur : Issa López
Scénariste : Issa López
Interprètes : Jodie Foster, Kali Reis, John Hawkes, Christopher Eccleston, Fiona Shaw, Finn Bennett, Anna Lambe, Aka Niviâna, Isabella LaBlanc, Joel Montgrand
L’ANALYSE SPOILANTE
En préambule, vous pouvez consulter les critiques de chaque épisode :
E1 - E2 - E3 - E4 - E5 - E6.
Après la bande-annonce et le premier épisode, les spectateurs étaient ravis.
On retrouvait tous les éléments qui font une bonne saison de l’anthologie policière créée par Nic Pizzolatto, et que l’on espérait être du niveau du fantastique premier volet. L’attente était donc forte, et quelques doutes pouvaient poindre. En effet, le créateur original avait pris du recul, en passant conseiller et producteur, et en laissant la réalisatrice et scénariste Issa López pour la première fois.
On reconnaissait immédiatement la charte graphique et la photographie si spéciales, même si l’on se retrouvait dans un tout autre environnement, l’Alaska.
Un endroit extrême pour l’homme, plongé dans une longue nuit.
Les rôles du couple de flics étaient très bien écrits et incarnés par de formidables actrices contrastées, mais misent au même niveau d’importance (un peu comme dans la saison 2).
Les inspirations étaient clairement annoncées dès les débuts. La saison 1 tout d’abord, avec, très vite, l’apparition du signe du "Roi en Jaune" tracé sur le front des victimes retrouvées gelées, ou, plus tard, sur les murs. En relation avec cela, on pense au Mythe de Cthulhu, surtout que le carton d’entrée, et sa phrase énigmatique, attribuée (faussement mais qui s’en est aperçu ?) à Hildred Castaigne, personnage romanesque qui s’était frotté au Roi en Jaune, pour finir fou.
On ignore quelles sont les bêtes auxquelles la nuit rêve quand ses heures s’étirent trop longtemps et que même Dieu n’est plus réveillé.
On pense aussi aux Montagnes hallucinées de HP Lovecraft, pour son ambiance sur la glace, et qui avait été un temps envisagé à l’adaptation cinématographique par Guillermo del Toro, le mentor d’Issa López, et mexicain, comme elle.
L’amas de corps, collés ensemble par le gel, fait aussi penser à ces monstres difformes qui peuplent les caves ou les greniers dans les œuvres tournant autour du Mythe de Cthulhu.
La station scientifique fait bien entendu référence à celle du film The Thing de Carpenter, et au roman d’Edgar Allan Poe, Histoire d’Arthur Gordon Pym de Nantucket, dans son nom, Tsalal. Et une silhouette qui passe devant la caméra alors que les couloirs de la station devraient être déserts, nous rappelle une célèbre séquence du film Alien.
Tout était réuni pour faire de cette histoire un grand moment, avec une ambiance fantastique, et un casting de personnages secondaires remarquable.
On y parle religion, lourds secrets, symbolisme, corruption de l’élite...
Le début fut un peu lent, et il faudra attendre le 4ème épisode pour monter en puissance. On aura au moins le temps de s’habituer au générique par Billie Eilish.
Mais, au rayon des déceptions, on ne retrouve pas les scènes mythiques de fusillades, ni la vision de l’histoire sur plusieurs époques, et les discussions philosophiques (en voiture, des scènes que l’on retrouve dans toutes les saisons) sont un peu plates.
De plus, le fantastique, souvent évoqué, tombe à l’eau, avec le signe du Roi en Jaune, transformé en simple cercle infini pour évoquer que les morts ne nous quittent pas vraiment (surtout dans la ville d’Ennis).
Et surtout, cette fin, dans laquelle on se sent un peu flouée par l’explication que l’on sentait poindre depuis longtemps, n’est pas à la hauteur du reste.
Pour moi, cette saison est bonne, mais un peu déceptive par rapport à ce que l’on pouvait en espérer de par ses références. S’il y a peu de chances que l’on retrouve, un jour, le niveau exceptionnel de la première saison, la confiance a récemment été renouvelée à Issa López, qui sera au cœur du projet de la cinquième saison, déjà commandée, grâce au succès sans précédent jugé à l’once du nombre de visionnages.
Pour moi, cette saison sera à voir un cran en dessous de la saison 1, plus proche de la qualité de la saison 3, et supérieure à la saison 2.
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