House of the Dragon : Critique 1.02 Le Prince rebelle
HOUSE OF THE DRAGON
Date de diffusion : 29/08/2022
Plateforme de diffusion : OCS
Épisode :1.02 Le prince rebelle
Réalisateur : Greg Yaitanes
Scénariste : Ryan Condal
Interprètes : Emma D’Arcy, Paddy Considine, Matt Smith, Milly Alcock, Rhys Ifans, Olivia Cooke, Steve Toussaint, Eve Best
LA CRITIQUE
Un générique iconique
A l’issue d’un magnifique prologue d’ores et déjà historique avec son score d’audimat (10 millions de spectateurs), House of dragon marque les esprits avec un générique d’ouverture si familier et symboliquement nouveau, à la fois.
Le caractère épique et le statut iconique de la musique de Ramin Djawadi demeurent intacts.
Surtout, le générique annonce déjà symboliquement l’histoire qui nous sera contée durant au moins 2 saisons – la seconde venant d’être officiellement commandée. Celui-ci laisse entrevoir la généalogie du sang du dragon en prise avec des rouages tentaculaires, qui traverse l’ensemble des maisons ouestriennes avant de finir sa course en se déversant dans la fosse des dragons.
Une histoire de familles
Dans House of Dragon, les familles sont à l’honneur. Si les Targaryens ne sont plus à présenter, d’autres familles – en particulier les Hightower et les Velaryon – commencent à tirer leur épingle de l’adaptation pour s’enrichir grandement vis-à-vis de leur alter ego livresque.
A mesure que les familles se mettent en lumière et prennent vie, les petites intrigues au sein de la cour royal – genre littéraire incarné par les écrits de St Simon – se révèlent passionnantes à regarder. Sur ce point, elles le sont aussi bien pour les non-initiés que les lecteurs du livre.
Gare, néanmoins, à ceux qui ne sont pas adeptes des longues séquences de discussions et de têtes à têtes jonchés de non-dits, lourds de sens. House of Dragon prend son temps pour le meilleur et non le pire.
Structuré et agencé très intelligemment, l’épisode met une scène l’intime et le public, la vie privée et la politique, l’aspiration individuelle et le devoir envers le groupe, la famille, le royaume.
Un roi sans divertissement
Dès le prologue, l’adaptation télévisuelle a su démontrer combien l’adaptation télévisuelle pouvait beaucoup apporter aux matériaux d’origine Feu et Sang.
La première grande satisfaction est la fidélité à la chronique contée par les 3 voix de G.R.R Martin dans Feu et Sang – en particulier les personnages comme en témoigne le quasi-respect de l’âge des personnages féminins. Ainsi, le second épisode témoigne d’un véritable travail d’écriture et d’acteurs pour donner corps, âme et une épaisseur quasi-réelle aux personnages afin de créer un véritable attachement – ce qui ne peut qu’accentuer l’impact émotionnel des événements à venir.
Ne tarissant pas d’éloges à l’égard de la série, G. R. R. Martin fait remarquer que le Roi Viserys est celui qui bénéficie le plus à ce jour de l’adaptation. Si le prince est dans le titre, c’est bien le roi qui concentre le plus la lumière sur lui.
Le jeu d’acteur de Paddy Considine apporte de l’humanité et surtout beaucoup de nuances dans les motivations de ce Roi Targaryen, que rien ne destinait à régner et soumis à des choix impossibles par son entourage. N’aspirant à rien d’autres qu’à étudier l’histoire, il ne doit sa place sur le trône qui le repousse et le lacère, qu’à sa masculinité. Toutes les nuances dans le jeu de l’acteur montrent le poids de l’immense solitude et les blessures du pouvoir que Viserys et tous ceux qui aspirent aux trônes, doivent supporter jusque dans leur chair.
A sa façon, l’écriture de Viserys met en lumière l’humaine condition des héritiers du sang du dragon. Toutefois, tout humain de chair qu’ils sont, les Targaryens chevauchent des dragons. Pour régner, comme l’indique Machiavel, à défaut d’être aimé, mieux vaut être craint. Néanmoins, le second épisode indique que la frontière ténue entre la crainte et la haine – ce dernier étant un poison mortel pour la légitimité d’un Roi aussi puissant, soit-il.
Fort de sa mise en scène, sa composition visuelle et la performance hors norme de ses acteurs, la chronique Feu et Sang prend les atours d’un slow burner à huis clos dans les décors somptueux du donjon rouge et de Peyredragon.
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