We Own This City : Critique 1.04 Part Four
WE OWN THIS CITY
Date de diffusion : 16/05/2022
Plateforme de diffusion : OCS
Épisode :1.04 Part Four
Réalisateur : Reinaldo Marcus Green
Scénariste : William F. Zorzi & Ed Burns
Interprètes : John Bernthal, Wunmi Mosaku, Jamie Hector, McKinley Belcher III, Darell Britt-Gibson, Josh Charles, Dagmara Dominczyk, Rob Brown, Don Harvey, David Corenswet
LA CRITIQUE
L’épisode 4 s’affranchit de The Wire. Cette dernière s’évertuait à retranscrire en image la réalité de la vie à Baltimore à travers une histoire fictionnelle – tandis que We Own This City met en scène une histoire vraie : la chute de l’équipe spéciale GTTF, porte étendard de la police dans la lutte contre les homicides au sein de l’agglomération.
Ici, l’épisode s’éloigne de sa dimension analytique et son style de docu-fiction qui reconstitue un énième scandale policier. La quatrième heure met en lumière une dimension majeure du travail de David Simon : l’humanité des personnages.
We Own This City est une série chorale. Néanmoins, l’essentiel de l’histoire est bâti de manière cohérente et organique autour d’une figure centrale : le sergent Wayne Jenkins.
Après avoir intégré la Police de Baltimore en 2003, Wayne Jenkins a gravi les échelons de la police de Baltimore en dépit des nombreuses bavures et incidents violents rapportés à son encontre.
Preuve qu’il symbolise le rejeton d’un système vicié, Wayne Jenkins bénéficiait d’un régime laxiste s’apparentant quasiment à un régime d’immunité à condition qu’il maintienne son redoutable efficacité statistique – en terme d’arrestations notamment.
En ce sens, Jenkins compris assez vite qu’à mesure qu’il performait en tant que policier, le système entier fermait les yeux, voire le protégeait, des conséquences de ses « excès de zèles » violentes et ses menus larcins. Il en nourrit un fort sentiment d’impunité voire une auto-justification de ses actes criminels. Il expliqua d’ailleurs à son procès qu’il ne détroussait que les « criminels » qu’il arrêtait.
La surperformance de l’unité spéciale qu’il dirigeait s’expliquait par les " trésors " qu’il pouvait tirer des nombreuses descentes et arrestations de criminels. A force, Wayne Jenkins était devenu un caïd à la tête d’un gang des bas-fonds bénéficiant d’une superbe couverture – celle de l’unité spéciale la plus efficace de la Police de Baltimore.
A noter que l’écriture de la série appuyée par le jeu tout en subtilité de Jon Bernthal permet à la série d’éviter l’écueil de la glorification de figures criminelles à l’instar des shows comme El Chapo ou Narcos.
Dans l’écriture du personnage, Wayne Jenkins concentre le coeur des messages que David Simon souhaite faire passer à son audience.
D’une part, en raison du format court impliquant des discours presque magistraux pour évoquer certaines thématiques, Jenkins est le principal porte-voix d’un discours assez crue et juste sur la brutalité policière. D’autre part, en terme narratif, il est aussi le personnage regroupant de nombreuses anecdotes scabreuses qui nourrissent l’épisode des nombreuses séquences de reconstitution d’évènements réels – Petite fausse note, la mise en scène parfois maladroite des reconstitutions donne l’impression de séquences tournées un peu à la va-vite, de manière efficace.
Enfin, l’épisode centré autour de Wayne Jenkins dévoile ce que We Own This City apporte à The Wire. Il démontre qu’à Baltimore, la police a un double visage à la Janus, une facette un peu Dr Jekkyl et M. Hyde qui implique que la frontière est ténue entre intégrité et impunité ; idéalisme et criminalité ; intérêt individuel et intérêt public.
SYNOPSIS
L’histoire de la "Gun Trace Task Force" de la police de Baltimore. Ce groupe de travail a été conçu pour éloigner les criminels violents des rues de Baltimore face à la recrudescence de meurtres dans la ville. L’unité a fini par fonctionner comme une organisation criminelle à part entière, avec des agents qui volent l’argent de personnes qu’ils prétendent suspectes, effectuent des perquisitions illégales, placent des preuves et extorquent de l’argent aux trafiquants de drogue.
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