We Own This City : Critique 1.03 Part Three
WE OWN THIS CITY
Date de diffusion : 09/05/2022
Plateforme de diffusion : OCS
Épisode :1.03 Part Three
Réalisateur : Reinaldo Marcus Green
Scénariste : Dwight Watkins
Interprètes : John Bernthal, Wunmi Mosaku, Jamie Hector, McKinley Belcher III, Darell Britt-Gibson, Josh Charles, Dagmara Dominczyk, Rob Brown, Don Harvey, David Corenswet
LA CRITIQUE
Cette troisième heure de We Own This City cristallise l’essentiel de l’analyse des conséquences de l’après-Freddy Gray sur la société et la ville de Baltimore – en particulier sa politique sécuritaire. Ainsi, à mi-parcours, David Simon et son équipe livrent les minutes les plus instructives et les plus éclairantes de cette chronique sur la chute de la Gun Trace Task Force.
Le générique évolue, d’ailleurs en ce sens, en dévoilant de façon brutale et crue, le visage des véritables protagonistes de cette triste chronique. Plus qu’un coup de projecteur, ces visages jetés en pâture au public s’apparente a priori à une véritable sentence de justice privée d’un autre temps – ce qui témoigne d’un profond ressentiment des auteurs, voire de la population de Baltimore, à l’égard de ceux qui trahissent certains codes et principes fondamentaux de la société américaine.
Passé ce générique à l’effet cathartique, l’épisode décortique méthodiquement avec une écriture objective et quasi-pédagogique l’ensemble des points de vue permettant d’appréhender les raisons de la déliquescence de la moralité et de la déontologie de certains policiers de Baltimore.
Preuve que rien ne change vraiment à Baltimore depuis The Wire, l’institution policière est fragilisée à deux niveaux dans We Own This City.
D’un côté, l’institution et les policiers qui la composent, font face à une immense défiance de la population.
D’un autre côté, ils sont oppressés par les injonctions contradictoires d’une gouvernance politique pour qui ne comptent que les résultats statistiques sans égards pour la qualité du travail – ce qui vide la fonction de policier de son sens.
Dans ce contexte, il suffisait d’une étincelle pour rompre l’équilibre fragile sur lequel repose la paix sociale et la confiance dans l’écosystème institutionnel de Baltimore.
Cette étincelle survint à la mort de Freddy Gray à la suite de son arrestation en possession d’un couteau à ressort, dont l’épisode rend un hommage plus qu’appuyé.
En substance, le point de bascule est l’instruction expéditive de la mort de Freddy Gray qui s’est soldée par la mise en examen de policiers sur des motifs moins juridiques que politiques. Cette bascule a mis à terre l’intégrité morale et déontologique de certains membres de la Police.
Plus que l’appât du gain, les visages dévoilés du générique sont ceux d’hommes ayant initialement fait vœux de protéger et de servir la population. Toutefois, pris en tenaille entre une population défiante et un soutien hiérarchique et politique défaillante, ces hommes ont basculé dans le crime en s’appuyant sur un sentiment d’injustice, leur besoin de reconnaissance ainsi qu’une profonde
conviction de vacuité de leur fonction – le tout étant exacerbé par un système corporatiste , facteur d’omerta, et un usage dévoyé du 4 ème amendement de la Constitution américaine.
Au niveau du meilleur de The Wire et plus proche de la docu-fiction, le troisième épisode est le pivot de la mini-série évènement de HBO. Il constitue surtout le money-time qui amorce les connexions entre les intrigues et les sous-intrigues.
SYNOPSIS
L’histoire de la "Gun Trace Task Force" de la police de Baltimore. Ce groupe de travail a été conçu pour éloigner les criminels violents des rues de Baltimore face à la recrudescence de meurtres dans la ville. L’unité a fini par fonctionner comme une organisation criminelle à part entière, avec des agents qui volent l’argent de personnes qu’ils prétendent suspectes, effectuent des perquisitions illégales, placent des preuves et extorquent de l’argent aux trafiquants de drogue.
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