Euphoria : Critique de la saison 2

 Date de diffusion : 9 janvier 2022
 Plateforme de diffusion : OCS
 Episodes :2.01 à 2.08
 Titres : Essayons d’aller au paradis avant qu’ils ne ferment les portes, Hors de portée, Ruminations : Petites et grosses brutes, Vous, qui ne pouvez pas voir, pensez à ceux qui peuvent voir, Aussi stable qu’un Colibri, Mille petits arbres de sang, Le Théâtre et son Double, Le Théâtre et son Double, Partie 2 - La confusion de masse
 Réalisateur : Sam Levinson
 Scénariste : Sam Levinson
 Interprètes : Zendaya, Hunter Shafer, Nika King, Eric Dane, Angus Cloud, Jacob Elordi, Sydney Sweeney, Alexa Demie, Barbie Ferrera, Maude Apatow

Lorsque nous avions fait la critique des premiers épisodes d’Euphoria, nous concluions la critique en disant que nous étions persuadés que la série allait faire parler dans les semaines suivant sa diffusion. Le succès critique et public s’étant confirmé, la création de Sam Levinson allait malheureusement mettre un long moment avant de revenir à cause de la pandémie de Covid 19. Ce temps aura sans aucun doute permis à la série de se faire connaître par un public encore plus large et après deux épisodes spéciaux, cette tant attendue saison 2 aura débarqué en ce début d’année 2022 face à un public largement conquis et prêt à découvrir la suite des aventures des personnages les plus toxiques du petit écran.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette suite ne déçoit absolument pas et s’est même permise semaine après semaine de nous surprendre en proposant des intrigues et une évolution de ses protagonistes assez inattendue. Si Rue et ses problèmes d’addiction constituent le cœur de la série, on a l’occasion de voir ses amis évoluer également, tout comme la relation dysfonctionnelle entre Nate et son père.

Ainsi, en revenant lors de l’épisode d’ouverture sur le passé Fezco et les origines de son monde de violence, la série nous prépare, à son final déchirant alors qu’il n’était qu’un personnage très secondaire dans la première saison. De même, le père de Nate bénéficie aussi d’une mise en avant majeure lors d’un long passage relatant passé et expliquant tout de son comportement déviant et de sa relation avec les membres de sa famille. L’épisode consacré s’achèvera d’ailleurs avec le coming out le plus trash de l’histoire de la télévision et qui marquera définitivement la mémoire de tous les téléspectateurs.

C’est aussi le cas d’un épisode centré sur Rue et qui semble être une réponse définitive à tous ceux qui voit dans Euphoria une glamorisation des substances illicites. Zendaya est tout simplement incroyable dans l’incarnation de cette adolescente mis à terre par la drogue et qui va en l’espace d’une journée sans fin détruire tout autour d’elle. Si cet épisode complètement fou constitue l’un des sommets de cette saison, on pourrait même aller plus loin en affirmant que c’est l’un des épisodes les plus intenses jamais diffusés à la télévision tant on en ressort rincé après l’avoir regardé.

Alors que cette saison démarre sur les chapeaux de roues en multipliant les scènes trash où violence, pénis, violence sanglante et scènes de sexe se succèdent, les deux derniers épisodes font place à un certain apaisement en faisant de Lexi le personnage central et la spectatrice de tout ce qui s’est passé dans son entourage depuis le début de son adolescence. La pièce de théâtre qu’elle présente à son lycée devient une mise en abîme aussi incendiaire que libératrice qui va, grâce à un montage des scènes particulièrement chiadé, nous faire ressentir toute l’émotion qui rend ces personnages d’apparence détestables si attachants.

Même si on peut tiquer sur le fait qu’il puisse exister une telle concentration de personnages et de relations aussi toxiques liés entre eux, cela n’enlève rien au plaisir qu’on a à suivre leur évolution. En effet, la direction artistique, impeccable à tous les niveaux, que ce soit au niveau de la réalisation, de la photographie, de la bande son, des costumes, le tout étant rehaussé bien entendu par le talent de ses interprètes, ne peut convaincre qu’un public très large de les suivre. Le seul regret que l’on peut avoir arrivé à la fin de la saison, est de voir certains protagonistes comme Kat ou Chris mis de côté, mais peut-être que nous les reverrons dans d’autres saisons à venir.

Que ce soient les adolescents, auxquels la série s’adresse bien évidemment avec toutes les précautions explicatives qui s’imposent, leurs parents, le grand public ou l’amateur de séries pointues, chacun trouvera dans Euphoria une source de plaisir qui en fait une œuvre aussi universelle qu’indispensable : la marque indiscutable des grandes œuvres.

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