Utopiales 2021 : Les expositions
Le visiteur des Utopiales avait l’occasion de découvrir de nombreuses expositions toutes plus belles les unes que les autres et passionnantes à voir. Vous pouvez retrouver ci-dessous l’ensemble des expositions que j’ai visité, mon avis sur ces dernières et un portfolio associé.
LE CHÂTEAU DES ÉTOILES
De Alex Alice
Alex Alice nous invite en un parcours à une visite intime de son Château des étoiles, l’oeuvre majeure qu’il commence à publier chez l’éditeur Rue de Sèvres en 2014.
Aujourd’hui, au gré de six tomes publiés, Le Château des étoiles nous convie à un voyage dans le merveilleux scientifique digne des plus beaux textes verniens, dont la poésie est mise en couleur directe par la technique de l’aquarelle et ses couleurs chatoyantes.
Créateur passionné, Alex Alice nous prend par la main pour nous amener des châteaux du XIXe siècle jusqu’à une conquête spatiale féérique et débridée où la créativité de l’artiste explore les théories scientifiques les plus folles pour nous en livrer sa version poétique, pleine d’élans romantiques.
Les six tomes de son univers sont présentés au gré des planches originales mises magnifiquement en valeur par la mise en scène de l’exposition voulue par l’artiste et par la présence d’objets, de maquettes, de croquis, de textes qui nous dévoilent l’univers d’Alex Alice dans un cabinet de curiosités hétérogène et riche de la passion de cet artiste pour un passé sans cesse revisité pour le plus grand bonheur de ses lecteurs et des amoureux de beauté.
Cette série a obtenu de nombreuses distinctions (Prix Diagonale 2015 du meilleur album, Prix BD de l’Aube 2015, Prix ActuSF de l’Uchronie 2015, Grand Prix du festival BD de Palavas 2015, Prix Jeunesse du festival Puteaux BD 2016) et nul doute que ce voyage continuera encore longtemps.
Alors, vous embarquez ?
Avis : À l’entrée des Utopiales se niche la magnifique exposition d’Alex Alice qui a réalisé non seulement l’affiche de cette année, mais aussi celle de l’année précédente qui a malheureusement été annulée 12 heures avant son ouverture. Elle était constituée de six espaces différents mettant en scène les différents tomes qui constituent actuellement la saga de bandes dessinées de l’artiste, Le Château des étoiles. De très nombreuses planches et illustrations se trouvaient un peu partout, alors que de véritables espaces composés d’objets, de documents et de meubles anciens donnaient l’impression d’être transporté dans l’univers créé par le dessinateur. Une pièce spéciale permettait de voir un petit film passionnant montrant la manière dont l’artiste a créé la planche qui était accroché à l’entrée. Un véritable moment de grâce donnant l’occasion de comprendre le travail d’un dessinateur et de voir comment celui-ci réussit à donner vie à l’une de ses planches. Le parcours de l’exposition était de toute beauté avec cette magnifique planète Mars surplombant les lieux et changeant d’apparence selon la luminosité du moment.
GOLDORAK
De Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac et Guillo d’après l’oeuvre de Gō Nagai
Parution le 15 octobre 2021 aux éditions Kana.
Été 1978 : Un robot géant japonais prend d’assaut la télévision et envahit l’imaginaire des petits Français. Il est partout, dans les cours de récréation, dans les magasins de jouets, chez les marchands de journaux, sur les pots de moutarde… Son nom ? Goldorak ! Certains des enfants de 1978 sont devenus depuis des auteurs de bande dessinée reconnus, mais n’ont jamais oublié les héros de leur jeunesse.
Avec l’accord de Gō Nagai, le créateur japonais de Goldorak, ils se sont lancés dans une aventure folle : ajouter un ultime épisode à la saga culte, ressusciter Actarus, Vénusia, Alcor, Phénicia mais aussi les envahisseurs de Véga et leurs terrifiants golgoths. Les cinq auteurs, s’ils rendent un vibrant hommage plein de nostalgie au plus célèbre des robots de l’espace, ne manquent pas de poser les questions d’aujourd’hui aux héros d’hier. Quand la survie de tous est menacée, il est temps de savoir mettre fin à la guerre.
L’exposition présente de nombreuses planches et illustrations de la bande dessinée en très grand format. Elle offrira surtout aux visiteurs une immersion dans les coulisses de la renaissance de Goldorak : recherches préliminaires, croquis, scénario, story-boards, versions provisoires et parfois abandonnées… Un travail de titan à la hauteur du robot géant !
Avis : Une magnifique exposition Goldorak occupait une grande partie de l’espace des Utopiales. En effet, des artistes français ont décidé, en accord avec le créateur original de la série Gō Nagai, de mettre à nouveau en valeur les personnages qui ont bercé l’imaginaire des petits Français dans les années 80. L’exposition montre de nombreuses planches de l’ouvrage, des extraits d’entre eux agrandis et parfaitement mis en valeur et des différents croquis et esquisses permettant de voir comment la bande dessinée a vu le jour. Envoûté par ces magnifiques éléments, aux dessins soignés et à l’atmosphère captivante, il faut avouer qu’il était difficile de résister à l’achat de l’ouvrage qui est sorti aux éditions Kana. Si vous aimez Goldorak, restez donc à l’affût pour voir si les dessinateurs ne dédicacent pas près de chez vous. Je n’ai pas encore eu l’occasion de lire l’ouvrage qui est un magnifique objet.
SATOSHI KON - RÊVER LA RÉALITE
De Julien Sévéon
Satoshi Kon - Rêver la réalité est le premier livre en France à explorer la carrière de ce cinéaste majeur qui a notamment influencé Christopher Nolan et Darren Aronofsky. Toutes ses oeuvres sont évoquées, à la fois sous un angle factuel (production, tournage, sortie) et analytique, avec la volonté première de toujours rester proche des concepts, idées et ambitions de leur créateur.
À livre unique, concept unique : afin de rester dans la dynamique de l’un des thèmes favoris de Kon, la contamination de la réalité par la fiction, Satoshi Kon – Rêver la réalité sera édité avec six couvertures différentes. Trois illustrateurs internationaux (l’Anglais Marc Aspinall, la Chinoise Kumorri et le Belge Christian Heymans) ont ainsi été invités à imaginer des couvertures d’oeuvres de fiction évoquées dans diverses créations de Kon.
Satoshi Kon – Rêver la réalité bénéficie aussi d’une iconographie soignée, constituée de documents et de photos rares et inédites.
Plongez dans l’univers créatif et thématique de cet ouvrage signé Julien Sévéon dans la collection CinExploitation.
Avis : Les amateurs d’animation japonaise d’un certain âge ont pu avoir l’occasion de découvrir le premier long métrage de Satoshi Kon, Perfect Blue sorti en France en salle en 1999, première œuvre cinématographique de la carrière trop courte d’un réalisateur qui nous a quitté tellement jeune. Néanmoins, celui-ci a laissé une empreinte durable dans le monde de l’animation et dans celui du cinéma en inspirant, notamment, nombre d’autres artistes et réalisateurs. Un excellent documentaire, Satoshi Kon : l’illusionniste, lui est d’ailleurs consacré. Les Utopiales ont invité Julien Sévéon, qui a sorti un ouvrage sur celui-ci, Satoshi Kon - Rêver la réalité, et lui a permis de mettre en place une très belle exposition permettant de parcourir les longs métrages, la série et les mangas de l’artiste. Certains objets rares pouvaient aussi y être visibles. Si vous ne connaissez pas ce réalisateur, n’hésitez pas à découvrir les films qu’il a faits et qui sont tous des chefs d’œuvre. C’est pour ma part l’un de mes réalisateurs d’animation préféré.
SCALL
De Pascal Michon dit Scall
« Du chaos des décharges, des allées des ressourceries, des offrandes des proches, naissent mes O.G.M. (Objets Généreusement Métamorphosés). »
Créateur autodidacte depuis une dizaine d’années, Scall travaille à l’intuition, dans le geste de l’instant, sans idée préconçue, laissant son imagination aborder la genèse de l’objet assemblé et en gardant en ligne de mire une ébauche de silhouette diffuse qui se précise au fur et à mesure de la création.
Son imagination guide ses mains afin d’extraire tout ou partie des objets qu’il récupère et trouve ainsi résonnance avec la transformation nécessaire évoquée cette année aux Utopiales.
Déambuler, fouiller, découvrir des objets que d’autres abandonnent fait partie intégrante de sa démarche.
Avis : Les visiteurs avaient aussi droit à une superbe exposition steampunk de Scall. De nombreux éléments étaient exposés, tous plus beaux les uns que les autres. Chacun de ces objets était vraiment superbe. Ils étaient de véritables appels à voyager dans le monde imaginaire. Leur mise en valeur était impeccable et il était impossible de parcourir l’allée où ils étaient exposés sans s’arrêter pour les regarder de plus près. Constitué de différents éléments, chaque objet a une grande puissance évocatrice et un véritable impact visuel.
« ON DIRAIT QUE JE SERAIS UN ASTRONAUTE... »
Du Musée Jules Verne
Le musée Jules Verne met à l’honneur une sélection de jeux et de jouets sur le thème de l’exploration spatiale provenant de la collection de M. André Martin. La collection comprend environ 400 pièces, datant des années 1950 à nos jours, notamment des ensembles de robots, de soucoupes volantes et de fusées, de maquettes et d’installations, de jeux de sociétés et de revues spécialisées.
Avec ses romans De la Terre à la Lune (1865) et Autour de la Lune (1869) qui mettent en scène la propulsion et la mise en orbite autour de la Lune d’un projectile habité, Jules Verne donne à imaginer les modalités techniques de l’exploration spatiale. Visionnaires, ses récits préfigurent les missions lunaires du XXe siècle.
En cela, il peut être considéré comme « l’un des grands pionniers de l’ère spatiale » (Frank Borman, astronaute).
Avis : On pouvait découvrir une sympathique petite exposition du musée Jules Verne. En effet, la ville de Nantes est très liée à ce grand auteur de l’imaginaire. Sur la thématique de devenir un astronaute, on peut découvrir de nombreux objets et de très beaux petits robots montrant la manière dont les enfants d’une autre génération pouvaient entretenir leur espoir d’aller dans l’espace.
SENS-FICTION - QUAND LA FICTION AUGURE DES USAGES
Proposée par le studio de design français RF Studio
L’exposition met en lumière, avec un regard de designer, les fictions et les récits d’anticipation de l’ère industrielle qui ont forgé nos usages quotidiens. Oeuvres littéraires, cinématographiques et projets de designers sont mis en relation et agissent sur les visiteurs comme des révélateurs de notre rapport au monde, notamment face aux innovations technologiques.
Avis : Le lieu unique, endroit formidable de la cité de Nantes, est à la fois centre culturel, librairie, bar et restaurant. C’est aussi un endroit dans lequel des spectacles ont lieu, ainsi que des expositions. Dans le cadre des Utopiales, c’est ici qu’a été organisé un événement autour de la science-fiction. L’exposition est vraiment très belle. Elle permet de voir de nombreux éléments et propose des espaces bien définis avec de grands écrans et des transats pour pouvoir tranquillement apprécier les extraits des textes et des œuvres qui sont proposés sur ceux-ci. Un immense espace passe en revue de multiples couvertures de différents magazines de science-fiction du siècle précédent, ce qui permet aussi de revenir sur Hugo Gernsback qui a beaucoup œuvré pour la science-fiction. Ainsi, de nombreuses inventions présentées dans le magazine ont fini par voir le jour, parfois des décennies plus tard.
L’exposition est immersive, bien équilibrée et remplie de textes et d’anecdotes passionnants à découvrir. Elle est visible à Nantes jusqu’au 2 janvier 2022. Quant à ceux qui n’ont pas l’occasion de visiter cette très belle ville, vous pouvez la retrouver en ligne ICI et l’apprécier tranquillement chez vous.
EXPOSITION PÔLE LUDIQUE
Présentée par le Pôle ludique
Avis : Une exposition sympathique du pôle ludique mettait en avant des images extraites de différents jeux vidéo. Cela permettait d’appréhender la qualité de certains d’entre eux, de découvrir leurs personnages et leurs mondes très travaillés.
Crédit Photos Isabelle Arnaud et Emmanuelle Tesseron
© Alex Alice
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