Black Mirror : La critique détaillée des 6 épisodes de la saison 7

Date : 10 / 04 / 2025 à 14h00
Sources :

Unification


BLACK MIRROR

- Date de diffusion : 10/04/2025
- Plateforme de diffusion : Netflix
- Épisodes : 7.01 à 7.06
- Créée par : Charlie Brooker
- Interprètes : Rashida Jones, Chris O’Dowd, Rosy McEwen, Siena Kelly, Peter Capaldi, Lewis Gribben, Emma Corrin, Issa Rae, Awkwafina, Cristin Milioti, Jimmi Simpson

Que valent les nouveaux épisodes de Black Mirror, série devenue culte par ses mini-films de SF ou d’horreur qui nous proposent, cette fois-ci, un mari désespéré prêt à tout, le retour d’une connaissance étrange du lycée, le remake high-tech et inhabituellement immersif d’un film britannique vintage, un suspect de meurtre excentrique lié à un jeu vidéo, un système révolutionnaire qui permet d’entrer dans de vieilles photographies et le retour de l’USS Callister...

LA CRITIQUE

Des gens ordinaires
(avec Rashida Jones, Chris O’Dowd et Tracee Ellis Ross) :

Une entrée lente pour cette dernière saison. La vie d’un couple qui a tous les problèmes habituels d’une famille américaine moyenne (argent, temps de travail, difficulté à concevoir...) se voit changée après une implantation neurale expérimentale.
Des petits airs de Total Recall, mais surtout une parabolle qui nous crie fort que nous sommes déjà dans un tel état, avec notre dépendance aux technologies et l’engrenage commercial que cela entraîne. Notez au passage que, avec humour, Netflix (le diffuseur de la série) n’est pas épargné par sa politique d’abonnement (même si les principales cibles sont les compagnies de smartphones).
L’épisode est traité avec humour, mais est glaçant, au fond, en nous montrant comment nous sommes esclaves de façon vitale. La réaction inhumaine mais cordiale de l’entreprise rappellera aussi bien des expériences actuelles avec les SAV que nous connaissons, ici, dans la vraie vie. Un bon épisode, mais dont on connaît très vite la finalité.

Et c’est quoi la prochaine étape, vous servir de mon trou de balle pour diffuser des jingles ?


Bête Noire
(avec Rosy McEwen et Siena Kelly) :

Dans un laboratoire où l’on développe les "réinventions" de recettes classiques de snacks (barre chocolatée au miso confit) et qui montre les pires horreurs à la mode actuelle (lait vegan, open space, les gens allergiques à tout, déplacement à vélo, pas le droit d’élever la voix...), on nous délivre clairement un message de départ, ces évolutions sociétales montrent que nous sommes déjà dans l’épouvante... (comme nous le montre aussi le petite virgule musicale d’orgue d’église qui égraine les jours de la semaine), quand arrive l’énigmatique Verity Greene, qui a connu la protagoniste au lycée. Elle était alors très renfermée et peu populaire, le contraire de la belle blonde qu’elle est aujourd’hui. Le titre, Bête Noire (en français dans le titre), dont on devine vite qui il désigne, est aussi bien trouvé, dans la veine : la méchante blanche qui menace les racisés ? Bien entendu, il y a plus... alors que des petites choses étranges s’ajoutent à l’intrigue, façon effet Mandela, mais la réussite de cet épisode est de nous montrer (en toile de fond) comment les évolutions "à la mode", conçues initialement pour améliorer la société, ont engendré des effets contraires. Dans ce monde, soit disant tolérant, la protagoniste semble ne penser qu’à son petit monde, et revoyons ensemble le nom de son antagonisme... Verity (magnifiquement incarnée par Rosy McEwen, dans un style Nicole Kidman prononcé).


Hôtel Rêverie
(avec Emma Corrin, Issa Rae et Awkwafina) :

On commence en pleine désillusion d’une actrice actuelle (dans tous les sens du terme), qui espère un grand rôle, comme le cinéma savait en faire avant, à la Casablanca... Notons, au passage, que la parodie de vieux films n’en fait pas que de grands chefs d’œuvres, mais aussi des moments surannés.
Alors que cette actrice noire désire le premier rôle masculin (et blanc) elle l’obtient, pour 2 heures, dans une sorte de simulation. Très subtilement, elle-même trouve cela complètement aberrant pour la compréhension et le réalisme. On pense immédiatement à la cancel culture et à cette mode de remplacer les personnages classiques par des versions wokisées à l’extrême. Ce point de départ changera toute l’histoire, et pas dans les bonnes proportions. Une critique sociétale très bien menée.
Les deux scènes finales qui s’enchaînent sont formidables.

Je vous appartiens, à jamais et pour toujours...


De simples jouets
(avec Peter Capaldi et Lewis Gribben) :

On rentre très rapidement dans un futur proche avec cet épisode et son histoire à mi-chemin entre 1984 et Minority Report et en même temps, tout semble lié à un jeu vidéo des années 90 (entre Populous et un Tamagotchi)... On nous plonge là dans le plus pur monde geek, plus hippie qu’autre chose, un bad trip technologique, comme un voyage dans les époques des jeux vidéo, et la folie qu’elle a toujours généré (le tout en rapport avec un épisode spécial de 2018).

Peter Capaldi, est, comme toujours, formidable de décalage. Mention spéciale à son homologue en plus jeune.


Eulogie
(avec Paul Giamatti et Patsy Ferran) :

Un homme un contacté pour rendre un hommage à une ancienne petite amie décédée. Pour se remémorer les bons souvenirs, on lui propose de rentrer dans les photos qu’il possède, afin de faire revenir les bons moments. Les bons, ou les mauvais... Pour l’aider, une guide, générée à côté de lui.
Cette histoire, très lente, prend son intérêt dans l’interprétation ciselée de Paul Giamatti (celui qui interprétera le méchant de Star Trek : Starfleet Academy), qui raconte ce qu’il a vécu (sa voix française est assurée par l’excellent Daniel Lafourcade, un must) car, au-delà du procédé pour rentrer dans les photos, pas grand-chose ne dépasse vraiment et l’on attend tout l’épisode un twist qui n’est malheureusement pas à la hauteur.


USS Callister : Au cœur d’Infinity
(avec Cristin Milioti et Jimmi Simpson) :

Bien que les épisodes soient, comme toujours, visionnables dans n’importe quel ordre car totalement indépendants, Netflix a stratégiquement placé cet épisode, très attendu, en toute fin de saison. On y retrouve l’équipage de l’USS Callister, que l’on avait laissé depuis le premier épisode de la 4ème saison, et l’histoire fait suite, 3 mois après ce qu’il s’y est passé.
Cet épisode étant un événement, il parait judicieux de ne pas trop rentrer dans les détails, mais sachez qu’il faut avoir vu le premier épisode, et que cette suite utilise le même élément de narration, à travers les deux mondes, réel et cloné, avec une intrigue croisée, comme il se doit. Très drôle, l’épisode exploite à fond le thème et s’inspire de Star Trek (bien entendu) mais aussi de Matrix et, plus étonnant, de Seul au Monde et d’un célèbre Pixar qu’il faut mieux ne pas citer ici.
Un point d’orgue fantastique pour cette grande série.

Comment on fait pour faire un bandage sur un téton ?


Et donc, pour toute cette saison ?

Bien entendu, vous le savez déjà, Black Mirror c’est le haut du panier. De fantastiques histoires anthologiques ancrées dans notre réel, dans la société actuelle, dans ses dérives et ses dangers. Humoristiques par moments, les épisodes sont toujours dans l’horreur de ce qu’est déjà ou pourrait être notre monde. C’est peut-être parce que l’on s’habitue à ses petits tours de magie et à son style, mais la finalité est presque toujours évidente dès les 10 premières minutes. Un peu trop prévisible donc, cette nouvelle saison (plus solide que la 6ème pourtant), mais très souvent pourvue de grands moments parfaitement écrits, interprétés et réalisés.

Note de la saison :

BANDE ANNONCE


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