Tusk : La critique
TUSK
Date de sortie : 09/10/2024 Titre original : Tusk Durée du film : 1 h 59 Réalisateur : Alejandro Jodorowsky Scénariste : Alejandro Jodorowsky, Nicholas Niciphor, Jeffrey O’Kelly d’après l’œuvre de Reginald Campbell Interprètes : Cyrielle Clair, Anton Diffring, Serge Merlin, Christopher Mitchum, Michel Peyrelon, Sukumar Anhana, Oriole Henry, Andy Jenny
LA CRITIQUE
Cette nouvelle version de Tusk proposée est le director’s cut d’Alejandro Jodorowsky qui, 44 années après la sortie du film en salles, réussit enfin à approcher du long métrage qu’il avait en tête lorsqu’on lui avait proposé ce tournage à l’époque.
Le scénario tourne autour d’une jeune fille qui est née le même jour qu’un éléphant. Leur destinée vont alors s’entremêler, alors que de nombreuses personnes voudraient bien mettre la main sur ce pachyderme particulier.
Le film d’Alejandro Jodorowsky est très coloré et offre quelques séquences magnifiques. Toutefois, entre l’histoire datée et le manque de moyens de l’époque, par exemple, exit les centaines d’éléphants promis, il accuse son âge.
Néanmoins, la seule œuvre destinée à un jeune public d’Alejandro Jodorowsky fonctionne et on prend plaisir à suivre les tribulations des personnages. Même si les nombreuses coupes créées par ce nouveau montage donnent l’impression de voir quelques séquences qui ne semblent pas toujours entièrement finies.
Le tournage ne s’est vraiment pas bien déroulé à l’époque. Le budget a été progressivement réduit. Le réalisateur s’est vu confisquer ses papiers lors de son arrivée en Inde pour filmer l’histoire et il devait absolument terminer son film pour pouvoir rentrer chez lui. Les acteurs ont été imposés et le montage a été fait sans l’aval du réalisateur qui a découvert la version finale en même temps que les spectateurs. Alejandro Jodorowsky en a été traumatisé pendant des décennies, d’où cette nouvelle version permettant d’effacer un peu cette blessure qu’il porte en lui depuis tant de temps.
C’est d’ailleurs parce qu’il a, enfin, pu récupérer les droits du film et mettre la main sur des rushs non montés qu’il a réussi à créer cette nouvelle version, qu’il a recolorié.
Elle est énormément raccourcie, ayant perdu 50 minutes, ce qui lui fait gagner un certain dynamisme qui n’efface pas une certaine critique de la société anglaise installée en Inde. De plus, une notion écologique, déjà présente à l’époque, permet de réfléchir sur l’impact de l’humain sur la nature et sur les animaux.
Si le film parle de la famille, il évoque surtout la liberté. Il y a tout d’abord l’éléphant qui donne son nom à l’œuvre et qui veut vivre dans la nature et ne plus être exploité par les hommes pour leurs travaux. Il y a ensuite la jeune fille qui lui est liée et qui veut s’émanciper de son rôle de femme de bonne naissance. Il y a aussi son père qui n’a plus envie de suivre les règles d’une société anglaise figée.
Le long métrage montre aussi la manière dont les éléphants étaient utilisés pour faire un grand nombre de travaux et comment ils étaient traqués pour permettre d’augmenter les cheptels domestiqués.
Cyrielle Clair est sympathique en jeune fille courageuse. Anton Diffring est bon dans le rôle de son père. Et Christopher Mitchum est intéressant en chasseur américain qui devient leur ami. Le casting est plus ou moins convaincant et offre une vision très coloniale du début du XXe siècle en Inde.
Tusk est un bon film, ayant pris de l’âge, qui possède des passages spectaculaires et sert aussi de documentaire sur une époque surannée. Avec son histoire pas toujours très convaincante, sa mise en scène intéressante et ses personnages caricaturaux, l’œuvre est une vraie curiosité qui mérite d’être découverte dans cette nouvelle version.
Surprenant et intéressant.
SYNOPSIS
Le destin d’Elise, une jeune orpheline vivant en Inde et d’un éléphanteau né le même jour qu’elle.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Jean-Jacques Flori Montage : Alejandro Jodorowsky Musique : Jean-Claude Petit, Guy Skornik Costumes : Jean-Claude Petit, Guy Skornik, Martin St. Pierre Décors : Philip King Producteur : Eric Rochat pour Les Films 21 Distributeur : Nour Films
LIENS
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