Rabia : La critique
RABIA
Date de sortie : 27/11/2024
Titre original : Rabia
Durée du film : 1 h 34
Réalisateur : Mareike Engelhardt
Scénaristes : Mareike Engelhardt, Samuel Doux
Interprètes : Megan Northam, Lubna Azabal, Natacha Krief, Klara Wöedermann, Maria Wöedermann, Lena Lauzemis, Andranic Manet, Lena Urzendowsky
LA CRITIQUE
Rabia est un très bon film s’inspirant d’une histoire vraie et montrant fort bien la manière dont des jeunes femmes peuvent être manipulées et embrigadées.
Le scénario de la réalisatrice Mareike Engelhardt et de Samuel Doux tourne autour d’une jeune française qui, dans l’espoir d’une nouvelle vie, va être accueillie, avec sa meilleure amie, dans une maison d’hébergement des futures femmes de combattants. Elle va alors tomber sous l’emprise de la directrice des lieux.
Le film de Mareike Engelhardt est remarquable et particulièrement glaçant. En effet, passée l’euphorie d’un nouveau départ, une réalité sordide va rattraper le personnage principal qui va se retrouver prise au piège dans un lieu qu’elle ne peut plus quitter.
L’œuvre se déroule d’ailleurs en très grande partie dans un grand bâtiment sans fenêtres où les jeunes femmes sont parquées en attendant de se marier et ne peuvent découvrir l’extérieur qu’en montant sur le toit.
Le très beau travail fait sur le décor par Daniel Bevan renforce l’effet anxiogène du récit. Ce qui instille directement une horreur qui ne va faire que croître tout le long de l’histoire. Les différents éléments montrés sont très vraisemblables. Ils brossent avec acuité la vie de nombreuses jeunes femmes, provenant de dizaine de pays, qui croient trouver une existence fantasmée dans un pays en guerre. La manière dont elles sont traitées est souvent effroyable, d’autant qu’une fois en Syrie, il n’y a plus de retour en arrière possible.
Megan Northam est époustouflante en jeune femme voulant prendre un nouveau départ. La comédienne est très à l’aise dans son rôle peu causant et insuffle une grande personnalité à celle qu’elle incarne. Lubna Azabal est éblouissante en tenancière d’une maison particulière qu’elle tient d’une main de fer. Elle campe avec aisance une femme manipulatrice sachant parfaitement comment trouver les faiblesses des jeunes femmes qu’elle reçoit et les utiliser contre elles.
La belle musique de David Chalmin accompagne fort bien la descente aux enfers d’un personnage principal en quête de sens, tout en montrant les étapes d’un conflit dont on entend parler indirectement.
Rabia est un très bon film permettant d’évoquer d’une manière vivace le sort de jeunes femmes aveuglées par des promesses d’une nouvelle vie et d’un mariage fantasmé. À travers une histoire très bien écrite, et particulièrement réaliste, une mise en scène immersive et une interprétation magistrale, cette plongée au cœur d’une maison bien angoissante laisse des traces indélébiles. D’autant que l’horreur, tant physique que psychologique, est bien présente et reste longtemps en mémoire.
Important et dérangeant.
SYNOPSIS
Poussée par les promesses d’une nouvelle vie, Jessica, une Française de 19 ans, part pour la Syrie rejoindre Daech. Arrivée à Raqqa, elle intègre une maison de futures épouses de combattants et se retrouve vite prisonnière de Madame, la charismatique directrice qui tient les lieux d’une main de fer. Inspiré de faits réels.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Agnès Godard
Montage : Mathilde Van de Moortel
Musique : David Chalmin
Costumes : Catherine Cosme
Décors : Daniel Bevan
Producteurs : Lionel Massol, Pauline Seigland pour Arte France Cinéma, Films Grand Huit, Starhaus Filmproduktion, Kwassa Films
Distributeur : Memento Distribution
LIENS
GALERIE PHOTOS
©Omar Rammal ©Films Grand Huit
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.