Salem : Le roman de Stephen King qui inspira 3 adaptations et une suite
SALEM
Genre : Horreur
Année de sortie : 1975
Titre original : ’Salem’s Lot
Éditeur original : Doubleday
Auteur : Stephen King
Version Française : Oui
Note préliminaire : Cet article lance la nouvelle rubrique U-Files sur Unif’. Par un cheminement de 5 articles, la suite de ce premier dossier consacré à Salem’s Lot, vous mènera petit à petit à acquérir les connaissances qui pourraient vous manquer jusqu’à son point culminant, la critique de la nouvelle adaptation pour Max.
Après son premier roman, Carrie, Stephen King, qui est alors encore jeune professeur, touche ses premiers cachets d’auteur, et son premier éditeur, Doubleday, lui fait signer un contrat qui l’engage pour 5 romans. La famille de King déménage alors à Bangor où sa mère décède. La ville sera d’ailleurs souvent citée dans ses romans alors qu’il n’y passa que quelques mois. Il y écrit le roman Salem (qu’il nomme tout d’abord Second Coming) avec un parallèle troublant par rapport à son deuil récent, qui voit la volonté de revoir l’être aimé, même sous une forme altérée (thème qu’il reprendra, entre autres, dans Simetierre par exemple). Face au succès de ses premiers écrits, et des avances conséquentes qui remplissent son compte en banque, il abandonne alors le métier d’enseignant.
Dans ce second roman, Salem, le lecteur suivra Ben Mears, un jeune auteur ayant écrit deux romans et cherchant l’inspiration pour un troisième. C’est bien entendu lui-même qu’il évoque, ou tout du moins une version fantasmée.
Ayant mise en scène une jeune femme dans Carrie, il met beaucoup plus de sa propre vie dans ce roman. Il met ainsi en place de nombreux éléments qui seront repris dans bon nombre de ses prochains ouvrages : Une petite ville et ses notables, le monde de l’enfance bien séparé de celui des adultes (les enfants ont beaucoup d’imagination, mais les adultes ferment les yeux pour se consacrer à leur petite vie quotidienne), le monde de l’éducation, les légendes issues des premiers colons en réaction aux catastrophes qui jalonnent l’histoire de la communauté, la violence de ceux qui se pensent plus fort mais finissent par succomber d’une façon ou d’une autre, le déclassement social et la misère humaine.
Pour tout cela, il s’inspirera des romans Peyton Place, de Grace Metalious (et ses séries adaptées), qui décrivaient parfaitement les ambiances des petites villes.
Le roman Salem traite d’une invasion de vampires dans une petite ville du Maine, sujet qu’il imagine en se souvenant du grand intérêt de ses élèves pour le Dracula de Bram Stoker. Il construit alors une sorte de suite qui met en place son voyage vers les Etats-Unis, délaissant la foule des grandes villes pour l’installer dans une petite communauté tranquille. En référence à l’auteur classique, le serviteur humain de Barlow (le Dracula moderne) se nommera Straker.
Délaissant le côté gothique de son château, il l’installe à Marsten House, un manoir typique de la région, avec toujours une position dominante sur le village, exploitant le mythe de la maison hantée, celle dont ont peur les enfants de toute ville.
Ainsi, il commence à désincarner le mal en commençant une longue liste de lieux ou objets ayant une volonté propre, poussés par le mal qui les habite.
Étrangement, Stephen King s’inspira aussi du scandale du Watergate dont il fait apparaître la peur du gouvernement et de ses manipulations (tout comme L’Invasion des profanateurs de sépultures).
Plus qu’une histoire de vampires bien rendue, le mystère a largement le temps de s’installer dans les très nombreuses descriptions sociales des personnages, faisant passer le mystérieux longtemps au second plan avant de finir en apothéose.
Avec son effet "mèche-longue" tellement apprécié de l’auteur, cette histoire est d’ailleurs l’une des préférées de Stephen King. Il arrive à y faire revivre un mythe éculé tout en ne le dénaturant nullement.
Vous pouvez écouter un extrait du Livre Audio chez Audible.
Notez qu’il existe une version augmentée et illustrée du roman, avec des extraits inédits et que les nouvelles Celui qui garde le ver et Un dernier pour la route, qui figurent initialement dans Danse macabre, sont respectivement un prologue et une suite de Salem.
Dans le suite de ce premier U-Files, vous découvrirez :
Lundi 23 : Les Vampires de Salem, la première adaptation télévisée de 1979.
Mardi 24 : Les Enfants de Salem, la suite.
Mercredi 25 : Salem, la nouvelle adaptation de 2004.
Jeudi 26 : La critique de la dernière adaptation de Salem’s Lot sur Max.
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