MuseoParc Alésia : La visite de la nouvelle muséographie
Le MuséoParc Alésia nous a invité pour découvrir son nouveau parcours permanent de visite qui a entièrement été refait.
En effet, après presque 10 ans d’existence, et environ 80 000 visiteurs par an, le site s’offre une nouvelle jeunesse. Il a entièrement fait table rase du passé et propose un nouvel espace interactif permettant de remonter le temps, car Alésia existait avant, et a continué de le faire après, l’histoire de ce siège et de cette bataille qui a changé le destin de la Gaule.
C’est l’agence Clémence Farrell, qui est déjà intervenue sur plusieurs sites du monde entier, qui a été nommée en charge du projet. Cette dernière, spécialisée dans la muséographie, a travaillé sur le parcours, son éclairage et a fait le choix de redonner un sens à l’histoire des lieux.
Ce sont donc 650 objets archéologiques et 250 fac-similés que l’on peut découvrir dans une architecture de forme de circulaire se nichant au cœur d’un site de toute beauté. Ce bâtiment sortant de l’ordinaire permet aussi, grâce à sa terrasse, d’avoir une vue sur l’ensemble du site d’Alésia.
Trois millions d’euros qui ont été nécessaires pour cette nouvelle présentation d’un lieu qui a marqué l’histoire de la Gaule. Un endroit emblématique où Jules César a vaincu Vercingétorix, quelques décennies avant la naissance de Jésus-Christ, et a ainsi contrôlé le pays, menant à la civilisation gallo-romaine.
La Côte d’Or, première destination nature entre Paris et Lyon, espère donc attirer de nouveaux visiteurs et faire revenir les anciens qui se sont déjà exprimés à 72 % pour revoir le site et le conseillent d’ailleurs à 97 %, tout en entretenant notre mémoire collective sur le passé de notre histoire. En effet, cet investissement dans les territoires permet la valorisation d’un patrimoine historique qui se trouve en grande partie au cœur de la ruralité.
Il faut d’ailleurs signaler qu’un très gros effort a été fait dans l’aménagement du site pour tous les handicaps. Et que le MuséoParc a d’ailleurs reçu le Trophée association tourisme et handicap. La scénographie intègre ainsi des éléments que l’on peut toucher, des panneaux en braille et une accessibilité parfaite pour des fauteuils roulants.
La nouvelle scénographie permet de remonter de l’histoire la Préhistoire à aujourd’hui. Afin de capter l’attention du spectateur, elle s’est beaucoup modernisée et utilise des technologies actuelles pour la rendre encore plus immersive et interactive.
En effet, de nombreux espaces permettent d’assister à des petits films. Il est d’ailleurs parfois possible de s’asseoir pour prendre un temps de pause au sein des objets qui se dévoilent devant nos yeux. Il est possible aussi de toucher certains d’entre eux, ou de participer à des quiz interactifs rendant ludique la façon dont on découvre l’histoire. D’autant que des petites bandes dessinées se retrouvent régulièrement au sein du parcours. Alors que de nombreux artefacts se dévoilent derrière des vitrines. Ceux-ci sont souvent issus de fouilles locales et parfois restaurés quand leur état initial était trop dégradé.
La réalité virtuelle est aussi employée avec des projections sur les murs et de nombreuses vitres animées racontent des histoires faciles à comprendre et mettent en valeur les objets se trouvant derrière. Trois statues, représentant les trois hommes qui ont eu de l’importance en ce lieu, Jules César, Vercingétorix et Napoléon III sont représentés au fil de l’exposition. Leurs bustes sont animés par mapping, et à l’aide d’un faisceau directionnel, on peut entendre un certain nombre de choses qu’ils nous racontent.
La coursive circulaire de plus de 100 m de longueur est très belle et ponctue le temps à l’aide de grandes dates que l’on retrouve sur les murs. Des dates un peu moins célèbres sont aussi insérées dans des textes pas trop longs, en français et en anglais, permettant de brosser l’histoire de la région. De nombreuses alcôves, plus ou moins grandes, retracent chacune un événement important.
Le spectateur est d’abord accueilli par une fresque géante qui permet de resituer le site dans son environnement et de localiser les différents sites importants qui l’entourent. Un plan en relief permet aux malvoyants d’apprécier aussi cette localisation du site.
Le premier espace est une salle fermée en demi-cercle avec un écran à 120°. Il y a la projection sur un verre transparent de personnalités s’exprimant sur les idées préconçues sur Alésia. Le fond illustre les questions-réponses posées aux intervenants et le film est projeté toutes les cinq minutes.
Des dispositifs pédagogiques ont été intégrés dans l’exposition. La présentation épurée met vraiment bien en valeur les différents objets qui sont présentés. Le MuséoParc est donc accessible dès cinq ans et permet selon sa propre culture, son âge et ses centres intérêts de parler à tous les visiteurs.
Au milieu de la visite, on peut découvrir un livre interactif contenant des annotations qui mettent en valeur le texte. Un dispositif sympathique que les visiteurs peuvent manipuler et qui s’anime devant nos yeux. Il se base sur la nouvelle traduction de La guerre des Gaules écrit par Jules César et publié à nouveau en 2020.
Une zone est dédiée à la martyre locale, Alise Sainte-Reine, qui a généré beaucoup de pèlerinages. Alors qu’une autre partie se concentre sur Napoléon III qui a retrouvé le site à l’aide de fouilles et y a fait ériger la statue de Vercingétorix en 1865 à la fin des fouilles qui avaient commencées en 1861.
Juste à côté du MuséoParc, on peut visiter une reconstitution des fortifications des Romains. Une partie abritée permet d’assister à un spectacle qui a lieu l’été, permettant de reconstituer la vie du camp.
Tous les ans, on peut aussi découvrir une exposition temporaire. Ainsi, du 4 septembre au 30 novembre 2021 ce sera l’exposition Construire romain, construire malin qui sera proposée.
À l’intérieur du MuséoParc, on retrouve une belle boutique et un restaurant, Le Carnyx donnant l’occasion aux visiteurs de passer une journée agréable en ce lieu.
Un peu plus loin, on peut visiter les ruines gallo-romaines. Un site sur lequel n’existe plus que les fondations des bâtiments, mais, grâce à des tablettes fournies à l’accueil, permet sur chaque zone d’intérêt d’avoir une reconstitution en 3D des bâtiments, visible à 380 degrés, et des explications parfois en musique qui redonnent de sa majesté aux lieux.
Un escape game de 90 minutes est aussi possible sur le site. Je n’ai malheureusement pu tester que la première partie de celui-ci. À l’aide d’une tablette, sur les différents points d’importance du site, on doit découvrir les lieux en 3D et des personnages importants qui s’y nichent. Un tableau de bord pose un certain nombre de questions sur ceux-ci et les bonnes réponses permettent d’accéder au reste du site. On apprend ainsi un de nombreuses choses sur l’époque. Une aide plus pointue permet d’avancer quand on est bloqué.
Le site est accessible en un peu plus d’une heure par train de Paris. Il est ensuite facile d’arriver du village au musée à pied. On peut aussi venir en voiture.
Le billet d’entrée coûte entre 6 euros pour les enfants, 8 pour les tarifs réduits et 10 euros pour les adultes. Il peut être couplé avec la visite de la villa gallo-romaine qui n’est pas très loin et qui vaut vraiment la peine. Cela ajoute un supplément de 3 à 4 euros. Il faut aussi penser à rajouter 5 euros au ticket pour pouvoir la faire en mode escape game. Mais ce dernier peut être joué par plusieurs en même temps, car il est lié à la tablette que l’on prête à l’accueil.
Aussi, si vous aimez l’histoire ou la nature, n’hésitez pas à passer une journée sur le site et à en découvrir ses nombreux trésors. La beauté des paysages environnants renforce le plaisir de la balade entre les différents lieux.
Je tiens à remercier Michel Roger, le directeur du site, Clémence Farrell la responsable de l’agence ayant fait la muséographie, tous les intervenants qui nous ont fait faire une visite privée passionnante et l’attachée de presse Christine Müller-Wille qui a rendu cette journée possible.
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