Exposition Mr. Garcin à la galerie Arludik : Rencontre avec l’artiste

A l’occasion du vernissage de son exposition du 5 au 28 mars 2015 à la galerie Arludik (12-14 rue Saint Louis en l’île, 75004 Paris), venez découvrir l’artiste Mr. Garcin et ses œuvres.

L’artiste sera présent à la galerie le samedi 7 mars. Vous pourrez discuter avec lui de ses œuvres. N’hésitez surtout pas ! Mr. Garcin est un homme passionné qui vous fera vivre au plus près ses créations.

Comment vous est venu cette envie de réaliser des œuvres à partir de collage de dessins ?

J’ai commencé le collage à 5 ans. Je voulais faire un cadre avec les couvertures de mes comics préférés. Il y a quelques années j’ai réussi à retrouver tous les comics que j’avais enfant. J’ai découpé les couvertures et fait le cadre dont je rêvais (d’une taille identique à celui de son Batman, soit plus grand qu’un A3). Je me suis donc trouvé avec plein de comics sans couvertures. Je ne pouvais pas remettre ces derniers dans ma collection car ce n’est pas possible de mettre un comics sans couverture au milieu d’autres intacts. Je trouvais que c’était dommage de les jeter à la poubelle. J’ai donc fait une pile des comics utilisés dans ma chambre et je n’y ai pas touché pendant 1-2 mois. Puis je me suis dit qu’il y avait pleins de personnages dedans et que je pouvais faire d’autres collages avec, et réaliser de nouvelles compositions avec ce matériel. J’ai toujours eu l’esprit créatif et je ne voulais pas gâcher ces comics utilisés.
Je suis très porté sur l’iconographie pop et c’est ce que j’aime dans les comics. J’ai donc décidé de récupérer dans les comics tout ce que je trouve qui en fait son charme : les onomatopées, les voitures, la police, les femmes qui crient…
La composition m’est venue comme cela. Je n’aurais jamais commencé avec des fresques. J’ai tout d’abord fait de petites compositions avant d’en faire de plus grandes.
C’est le même principe que la mosaïque. De loin on voit l’ensemble du collage, mais quand on se rapproche on découvre les personnages.

Par exemple, prenez ma Statue de la Liberté. Mon collage original faisait l’équivalent d’un B5. Je l’ai scanné puis sorti en grand. L’intérêt de l’agrandissement et de montrer tous les défauts des comics de l’époque, ce qui donne une certaine texture à l’œuvre et tout son charme. On voit ainsi les aspérités du papier d’origine. Aspérités qui n’existent plus sur les comics actuels vu que ces derniers sont édités sur du papier glacé, et plus du simple papier comme avant. Ce rendu donne de l’épaisseur à la matière. Si on regarde le collage, on peut voir le rouge qui déborde du trait. Cet encrage qui dépasse est un autre défaut des comics que j’ai mis en valeur dans mon collage. Dans une autre partie de l’œuvre vous pouvez voir une tache. Cette dernière est aussi d’origine. J’aurais pu l’enlever sans problème avec Photoshop, mais j’ai préféré la laisser car elle est authentique et elle renforce le charme du tableau.

Détails du collage de la statue de la liberté :

Quel est votre processus créatif lors de la réalisation d’un de vos tableaux ?

Je fais du découpage sur une session d’une semaine. Cela me permet d’obtenir de la matière première. Si je travaille sur un tableau comme par exemple Spiderman, je sais ce que je vais découper.
Sinon je découpe et classe le tout dans différents classeurs. J’ai un classeur avec des femmes, un autre avec des hommes qui ont un pistolet, d’autres qui contiennent des animaux, des voitures…
Je peux ainsi les utiliser dès que j’en ai envie.
Je ne fais pas de session de découpage immédiatement suivi par du collage.

Est-ce que vous pensez longtemps à un tableau avant de le réaliser ? Est ce que vous vous décidez sur une thématique, sur un coup de cœur, ou cela dépend-il de l’occasion et de votre envie ?

Je me décide plus par envie ou sur un coup de cœur. Par exemple pour l’œil de Spiderman. J’ai eu un flash en voyant le dessin d’un artiste qui avait représenté uniquement l’œil de Spiderman. Je me suis tout de suite dit que je pouvais réaliser la même chose avec un collage. J’ai réalisé l’œil et je l’ai mis sur Internet. L’image a circulé et j’ai été surpris de recevoir un coup de téléphone de Marvel. J’ai tout de suite craint qu’ils veuillent des droits d’auteurs, mais en fait ils voulaient l’image pour en faire la couverture du numéro 700 de Amazing Spider-Man.
Pour ce tableau j’ai utilisé le blanc des comics en noir et blanc que j’avais, le noir correspond à Venom, l’ennemi juré de Spiderman, le rouge, c’est le masque du personnage que j’ai découpé, quant au bleu, il s’agit du costume du super-héros.

Parfois j’ai des envies qui me viennent, d’autres fois des idées qui me trottent dans la tête. Par exemple je pense à faire un Dark Vador depuis plus d’un an, et je sais que je finirais par le réaliser. J’ai déjà fait Hulk et Batman. Mais les collages que je réalise dépendent aussi des expositions et des travaux que l’on me demande, ce qui fait parfois passer mes envies au second plan.

Comment se passe votre recherche de matériel pour vos œuvres à venir ?

Je cherche mon matériel un peu partout. J’essaye d’acheter des comics d’occasion car c’est pour les découper. Il y a plusieurs librairies sur Montpellier qui font de l’occasion. Je vais aussi sur Le Bon Coin et fais des vide-greniers. Mais comme c’était difficile d’avoir de l’occasion, je n’ai acheté que des comics neufs pour réaliser mon Batman.
Par contre, il y a des sujets qui ne sont pas possibles car il n’y a pas de BD. Je pense notamment à certains films, à Southpark... Pour les Simpson, ça a été possible car il existe des comics dessus.
Mais évidemment mes œuvres dépendent des artistes qui dessinent le matériel que j’utilise.

Est-ce compliqué de travailler avec des maisons d’édition de comics américains ?

Non, j’ai principalement travaillé avec une personne : Stephen Wacker. Je me suis très bien entendu avec lui. C’était plutôt cool.
Quand j’ai été à New York, j’en ai informé Marvel et on m’a proposé de visiter le siège de Marvel. Ce dernier m’a commandé plusieurs couvertures. J’ai toujours eu une grande liberté pour leurs réalisations car Marvel ne me donnait aucune indication. Ils m’ont fait confiance et c’est très agréable.

Avez-vous des commandes d’œuvres spécifiques et si oui, avez-vous une certaine liberté quant au temps de création ?

Cela m’arrive d’avoir des commandes comme des couvertures pour Marvel. Dernièrement un particulier m’a demandé de lui créer une œuvre portant sur les X-men, ce que je n’avais jamais fait jusqu’à présent.
Marvel me laisse une grande liberté. Ils savent que j’ai besoin d’un mois à un mois et demi pour réaliser une couverture et ils l’intègrent dans leur planning, car ils connaissent la durée de la création. Mais c’est compliqué en effet s’il y a une deadline qui se rapproche. Cela m’oblige à passer des nuits blanches sur mon travail.

Vous avez touché à tous les types de BD pour faire vos œuvres. Envisagez-vous un tableau à partir de photographies ?

Je ne peux pas dire non. Il y a deux ans j’avais répondu à une personne qui me demandais si je ferais un jour un collage à partir de la bande dessinée franco-belge et je lui avais répondu non. Et deux ans plus tard, vous pouvez voir mon Astérix. Je n’ai pas prévu de faire une œuvre à partir de photographie, mais je pourrais être inspiré par un acteur.

Ce masque que vous portez, est-ce pour préserver votre anonymat, pour renforcer votre aura d’artiste ou pour vous amuser ?

C’est clairement pour renforcer mon aura d’artiste. Je suis fasciné par les gens qui cachent leurs visages comme les Daft Punk. Cela fait partie du show. De plus, je fais des collages en découpant des super-héros et ces derniers sont souvent masqués.
Porter un masque à un lien direct avec ce que je fais. En plus, c’est intéressant de créer un personnage.
Il y a quelques années mon cousin m’a offert un masque de catcheur mexicain car il savait que j’aimais ce qui se rapportait au Mexique. C’était avant que je commence à faire mes collages. J’aimais bien le masque mais je ne l’avais jamais utilisé. Lors de mon premier vernissage, je me suis dit que ce serait fun que je porte un masque. Mais maintenant c’est vrai que je suis un peu prisonnier de mon personnage.

Avez-vous quelque chose de particulier que vous voudriez dire ?

Faire du collage est un travail de patience. Commencer un tableau, c’est facile. Mais ça l’est nettement moins de le finir. Les finitions sont très difficiles à faire. Parfois je me dis pendant plusieurs jours à la suite « aujourd’hui j’ai fini ». Et le lendemain je continue encore.
La fin est dure, mais comme je suis ensuite content du résultat c’est encourageant pour moi et ça me pousse à continuer le collage.

Découvrez la présentation de l’auteur par lui-même et le détail de quelques œuvres de ce dernier en vidéo.

Je tiens à remercie la galerie Artludik d’avoir permis à Unification de rencontrer l’homme passionné et passionnant qu’est Mr. Garcin. L’artiste est très naturel et prend grand plaisir à répondre aux questions. Sa vitalité et l’amour qu’il porte à ses œuvres permettent de l’écouter parler sans jamais en être lassé. L’ensemble, lesté par une pointe d’humour, rend la rencontre fort agréable.

De plus les œuvres présentées sont très belles et bluffantes. La minutie du travail, la composition générale et le rendu final sont fantastiques. Si les super-héros sont mis à l’honneur, c’est un véritable plaisir de découvrir une œuvre dédiée au grand Stan Lee.
Il ne faut pas manquer non plus le très bel Astérix présenté qui fait honneur à Uderzo.

Etant moi-même passionnée de manga, j’ai beaucoup apprécié le tableau dédié à Ken le survivant qui est magnifique. Sans compter mon très grand coup de cœur qui va à la vague d’Hokusai réalisé à l’aide d’environ 500 mangas. Superbe !

Encore bravo à la galerie Artludik de promouvoir des artiste français et des œuvres issues de l’entertainment, qui montrent que l’art peut se conjuguer avec la culture populaire et cela pour le plus grand plaisir des yeux.

« Artiste autodidacte et visionnaire, Mr. Garcin met en images sa passion des personnages iconiques de l’Entertainment avec une telle virtuosité, qu’elle a impressionné les dirigeants de Marvel eux-mêmes : lorsque ceux-ci découvrent en 2011 les œuvres de ce jeune artiste Montpelliérain, il lui commanda aussitôt une couverture pour le mythique numéro 700 de Amazing Spider-Man. L’œuvre réalisée par Mr. Garcin, intitulée Spider-Eyes devient la couverture du tout dernier numéro, qui clôture 50 ans de la saga de Spider-Man, et deviendra l’une des plus vendue de l’histoire de ce magazine culte !
Cette œuvre fut notamment exposée lors de la grande exposition sur L’art des Supers-Héros Marvel à Art Ludique-Le musée en 2014.
La compagnie Marvel continue depuis lors à commander à l’artiste des couvertures pour ses titres prestigieux, notamment pour Iron Man, Captain America, Thor, etc.
L’éditeur DC Comics se passionne également pour son travail et édite à l’occasion des 75 ans du super héros un poster collector réalisé à partir d’un somptueux collage de l’artiste.
Dans un style figuratif, dense et coloré tout à fait unique, les collages de Mr. Garcin, composés de myriade de papiers découpés, rigoureusement sélectionnés et parfaitement composés, à l’instar d’un Erro, ou d’un Liechtenstein, rendent hommage aux icônes de la culture pop.
Ajoutant le défi au talent, l’artiste décide par exemple pour réaliser son collage en hommage à Astérix, qui lui demandera plus d’un mois entier de travail, que l’œuvre serait composée de l’intégralité des 700 personnages imaginés par Uderzo en 50 ans.
Pour son collage représentant la grande vague de Hokusai, ce n’est pas moins de 500 mangas différents qui la composent afin de résumer (aussi fidèlement que possible) l’histoire du manga. Pour chacune de ces œuvres, il collecte des parutions et des albums de toutes les époques afin d’être le plus exhaustif possible. La recherche de matières premières de qualité constitue donc également une étape clé dans la réalisation de ses collages.
La galerie Arludik est très fière d’exposer, du 5 au 28 mars 2015, et pour la première fois au monde, une rétrospective des œuvres phares de l’artiste dans laquelle on retrouvera notamment des hommages à : Stan Lee, Avengers, Batman, Simpsons, Hulk… »

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