
La leçon du handicap
NuqneH !
Nous, Klingons, sur notre planète mère Qo’noS, n’avons pas de handicapés. Si un guerrier est trop gravement blessé, il se suicide rituellement pour sauvegarder son honneur. Nul enfant ne naît avec un handicap, il est tué à la naissance…
Si je désapprouve ces pratiques avec la dernière énergie, c’est que j’ai beaucoup appris des handicapés que j’ai rencontrés chez vous, sur votre Terre, que j’apprends peu à peu à aimer de plus en plus, même si vous me déconcertez souvent toujours autant…
En effet, ces personnes que l’ont dit diminuées, mais qui sont en fait bien plus "complètes" que beaucoup de valides, m’ont fait découvrir des trésors d’humanité, d’humilité, de courage, de patience… et d’iniquités lorsqu’il s’agit de la façon dont ils sont souvent traités par la société.
N’ayant pas la jouissance de tous leurs sens, de tous leurs membres, de tout leur temps de vie, parfois, ils n’ont pas de temps à perdre en paraître, en faux-semblants. Ils se doivent d’aller à l’essentiel.
L’amitié, la fraternité sont pour eux l’occasion de tout donner, même si le risque d’être trahis est parfois très grand. Ils sont vrais, avec leurs malformations, leurs mouvements désordonnés, leur spasmes crispés. Tout est à visage découvert. Pas de fausse pudeur, ni de chichis…
Il n’y a qu’à voir les sourds (je n’ai pas dit les non-entendant, mais les sourds, car qu’on les appelle d’une façon ou d’une autre, ils n’entendent toujours pas. Ayons le courage de les appeler par ce qu’ils sont puisqu’ils le font eux-mêmes). Ce langage initié par l’Abbé de l’Épée, créé par les membres sourds de son institution est d’une simplicité et en même temps d’une force qui redonne un sens nouveau à votre bon vieux français dont le sens des paroles bien souvent s’engourdit sous les mots fréquemment galvaudés Ce langage est clair, et revient à la source du sens des idées.
Pour les autres handicapés, apprenez donc à les connaître, à ne pas en avoir peur, (rassurez-vous, ils ne mordent pas, même s’ils rugissent parfois contre notre bêtise de valides). Vous découvrirez le vrai sens de la vie, celle pour laquelle ils luttent chaque jour, et la plupart avec une joie de vivre incroyable, car leurs victoires quotidienne les remplit bien souvent d’une fierté bien légitime.
Ceux qui n’ont plus la force attendent de nous le courage de les aider, celui de dépasser l’aspect physique déconcertant pour aller jusqu’à leur cœur, qu’ils ont bien plus grand que le nôtre. Capacités amoindries, cœur agrandi…
Je vous laisse, allant rêver de Philippe, mon ami handicapé parti rejoindre le Père, qui m’a permis avec tant d’amour fraternel de sortir de mes handicaps…
Et comme disait Khaless : « Chapeau bas. Pour une fois, il n’a pas dit trop de couenneries. Ça va pas durer… »
Qapla’
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