Gone : La critique de la BD de Jock

Date : 09 / 02 / 2025 à 08h00
Sources :

Unification


GONE

- Date de sortie : 22/01/2025
- Éditeur : Éditions Delcourt
- Scénario : Jock
- Dessin : Jock
- ISBN : 978-2413088295
- Nombre de Pages : 168
- Prix : 21,50 euros

DESCRIPTION

Quand on vit sur une planète lointaine, où des pauvres travailleurs gagnent leur vie en réparant et en réapprovisionnant les vaisseaux spatiaux, le seul endroit où on rêve d’être, c’est... Ailleurs !

C’est exactement là que Abi, 13 ans, veut aller ! Mais la vie dans le cosmos est loin d’être ce dont elle avait rêvé. Défis et trahisons l’attendent au tournant, dans un voyage imprévisible qui va l’entrainer loin, très loin de chez elle... Jock (Snow Angels, Batman, Losers) nous entraîne dans un récit de science-fiction aux ambiances crades, proches de celles d’Alien 2, dans un futur qui n’a rien d’idyllique et de brillant...

LA CRITIQUE

Quelque part dans le futur, sur une planète éloignée, le fossé entre les riches qui vivent dans la lumière et les pauvres qui meurent de faim dans leur ghetto s’est encore élargi. La jeune Abi fait partie de ces gens-là, ces "crèves la faim" pour qui voler pour manger est un instinct de survie. Alors qu’elle avait réussi à s’échapper in extremis la fois précédente, cette tentative de vol là, dans le plus grand vaisseau de croisière, elle ne va pas réussir à s’en extirper à temps. La voilà bloquée sur le vaisseau avec des terroristes, pour de longues années.

Une nouvelle fois, le futur qu’on nous propose n’est pas rutilant pour tout le monde, les riches sont encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Il faut voler pour manger, pour espérer survivre. Décidément, le futur-là aussi ne fait pas rêver.

Le récit n’est pas vraiment complexe, mais j’avoue avoir été perdu en cours de route. Je m’explique. On a un début fort intéressant, qui parle de pauvreté, de personnages qui doivent voler pour survivre et puis cette jeune fille qui se trouve prisonnière d’un grand vaisseau de croisière. Et le récit change brutalement. Partie trop vite, elle n’a pas eu le temps de descendre et se retrouve prisonnière à penser à sa mère qu’elle a laissé seule avec son bébé, à revenir à la maison... De bonnes idées ressortent comme le fait qu’elle vieillisse plus vite à cause de la distorsion de l’espace-temps, ce qui aura un impact quand elle rentrera, si elle rentre un jour. D’autres bonne idées aussi comme le fait qu’elle se retrouve malgré elle seule sur ce gigantesque vaisseau qu’elle va découvrir et connaître mieux que les gens du vaisseau. Puis l’histoire des terroristes prend finalement plus d’ampleur, et c’est toujours intéressant, tout comme cette guérilla qui dure des années pour prendre possession du vaisseau. Et puis les choses commencent à s’embrouiller avec le personnage du capitaine du vaisseau, et il faudra une seconde lecture plus approfondie pour véritablement cerner les tenants et les aboutissants de la bande dessinée.

Mais avec Gone, Jock (dessinateur émérite de comics comme Batman : One Dark Knight, The Losers, Judge Dredd) livre un récit de science-fiction aussi brutal qu’émouvant, mêlant action, survie et questionnement sur le destin et la liberté. La mise en page est dynamique, parfois éclatée, accentuant la vitesse et l’urgence de la fuite d’Abel. Certaines scènes, notamment celles dans l’espace, sont d’une beauté vertigineuse, jouant sur le silence et l’immensité pour créer une atmosphère unique.

Jock adopte un récit nerveux et épuré, laissant souvent l’image parler d’elle-même. Peu de dialogues, peu d’explications : on est directement plongé dans la tête d’Abel et son instinct de survie. L’immersion est totale, le lecteur ressent chaque moment de tension, chaque souffle court, chaque décision cruciale. Le rythme est effréné, avec des scènes d’action brutes et violentes, mais aussi des instants plus contemplatifs où Jock joue sur la solitude et l’émerveillement face à l’inconnu. C’est un récit où l’émotion passe par l’image, et où l’héroïne, malgré son jeune âge, doit faire face à une maturité forcée.

ET FINALEMENT

Finalement, le projet est intéressant. Le début lance l’histoire de bien belle manière, mais j’ai été personnellement perdu en cours de route. Le tout est un peu confus et pourrait rebuter certains lecteurs. Toutefois, il y a de très bonnes choses et de très bonnes idées dans cette histoire. Avec Gone, Jock prouve qu’il est aussi à l’aise au scénario qu’au dessin. Il livre un one-shot viscéral et intense. C’est un récit de survie puissant, porté par un style visuel saisissant et une narration qui va à l’essentiel, sans artifice inutile. Une BD à ne pas manquer si vous aimez la SF immersive et les aventures introspectives (complexe ?) et violentes.


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