La mécanique : La critique du tome 1
LA MÉCANIQUE
TOME 1 : EN MOI LE CHAOS
Date de sortie : 20/11/2024
Éditeur : Soleil
Scénario : Kevan Stevens
Dessin : Jef
ISBN : 978-2302098831
Nombre de Pages : 84
Prix : 17,50 euros
DESCRIPTION
Dans un futur sombre en proie à une drogue dévastatrice, des personnages vont jouer une partition qui les dépasse, dessinant un destin plus grand mais fragile face à la vague de chaos qui s’installe.
Dans une mégalopole au bord de la guerre civile, rongée par le crime, la technocratie et la dictature des écrans, le Blast, une drogue musicale de synthèse ultra puissante, provoque une hécatombe d’overdoses. La mafia se déchire, les technos lâchent leurs commandos, la population se soulève. Tous les rouages sont en place pour que s’enclenche une implacable mécanique.
LA CRITIQUE
À Mégalopolyon, la ville qui est contrôlée par des groupes mafieux, a aussi la main sur le très lucratif marché de la drogue, mais l’apparition d’une nouvelle drogue de synthèse, le Blast qui fait de gros dégâts, n’amuse pas le maire qui souhaite mettre fin très rapidement à la concurrence. Mais cette cité abrite aussi d’autres types de personnalités qui cherchent à exister, ou encore survivre malgré les codes restrictifs établis.
La mécanique c’est un peu un mélange à la Française de Blade Runner pour les décors avec 1984 pour l’ambiance tolérante. Un futur glauque et pluvieux où la Terre est toujours en train de mourir, mais on s’en fout encore, et où la culture, comme les livres ou la musique sont passibles d’exécution publique immédiate. Ces deux références sont pour moi les plus évidentes, mais elles sont loin d’être les seules et je vous laisse découvrir les autres qui sont assez éclectiques.
L’action se déroule à Mégalopolyon, c’est la ville de Lyon futuriste. L’introduction met directement dans l’ambiance très spéciale de cette nouvelle série de bande dessinée de science-fiction. Bien flippante, parce qu’à part les voitures volantes qu’on nous promettait déjà pour l’an 2000, le reste ne présente pas d’évolutions révolutionnaires. Les immeubles sont hauts pour loger tout le monde et peut-être chercher du ciel bleu et moins de pollution en haut. Bien évidemment, les pauvres sont en bas et les drogues n’ont pas disparu et permettent de s’évader de cette noirceur écœurante.
Et dans ce doux paradis, subsistent en cachettes quelques doux rêveurs, des idéalistes, dont on découvre ici la vie quotidienne. Ces personnages qui n’ont rien en commun (que l’envie de (sur)vivre) vont se croiser, dans une mégalopole d’un monde futuriste (et triste). Les dessins sublimes de JEF qui s’inspirent, pour notre plus grand bonheur, du travail d’Enki Bilal (mais pas seulement) donnent vie à cet univers incroyablement poétique malgré toute sa noirceur et sa lourdeur.
Qui dit futur (dystopique ? c’est discutable) dit liberté avec l’environnement et les personnages, et donc l’histoire prend plein de directions différentes avec des protagonistes différents qui malgré tout se croisent et on est un peu frustré, parce qu’on aimerait bien voir se développer telle ou telle situation. Ce monde si riche mérite véritablement d’être développé et d’être découvert. On aimerait savoir par exemple comment on en est arrivé là ? Dans ce monde ultra sécuritaire et policier.
Alors attendons de voir la suite de l’histoire et comment les auteurs vont décider de développer leur monde qui est aussi peut-être une alerte sur la manière dont le nôtre dérive... Dans tous les cas, c’est un très bon premier tome introductif qui donne foncièrement envie d’aller plus loin.
ET FINALEMENT ?
Finalement, on est en présence d’une très belle et dure bande dessinée. La lecture est véritablement prenante et ce monde (qui arrive à grands pas) à l’ambiance pesante, est aussi fascinant qu’effrayant. On a envie de tout savoir sur ce monde, ces personnages atypiques intrigants et bien évidemment, on attend de voir comment les auteurs vont nous régaler dans les tomes suivants.
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