Dune Prophecy : Critique de la Saison 1

Date : 27 / 12 / 2024 à 14h00
Sources :

Unification


DUNE PROPHECY

- Date de diffusion : 23/12/2024
- Plateforme de diffusion : Max
- Épisode : 1.06 The High-Handed Enemy
- Créateurs : Diane Ademu-John ; Alison Schapker
- Showrunner : Alison Schapker
- Réalisateur : Anna Foerster
- Interprètes : Emily Watson ; Olivia Williams ; Travis Fimmel ; Jodhi May ; Sarah-Sofie Boussnina ; Chloe Lea ; Chris Mason ; Shalom Brune-Franklin ; Mark Strong
- Musique : Volker Bertelmann

LA CRITIQUE

On pouvait craindre le pire à l’annonce de ce programme. Les longs-métrages de Denis Villeneuve ayant tellement marqué le paysage cinématographique de la SF et de l’industrie ces dernières années, que créer une série dans le même univers, produit par Villeneuve lui-même, l’attente était légitime.

Après ce dernier épisode, difficile de faire la fine bouche. Dune Prophecy a réussi, au travers de son écriture implacable, à boucler un premier opus de haute volée. Retour sur ce dernier chapitre et sur l’ensemble de cette première saison.
Le grand chambardement

Beauté spatiale

Cela peut paraître comme une évidence, mais une œuvre aussi mythique, ayant alimenté les imaginaires de ses lecteurs depuis presque 60 ans, se doit d’avoir un rendu visuel de grande qualité. HBO Max a clairement mis les petits plats dans les grands dans cette première saison.

Même si les VFX ne sont pas à l’avant-garde, que ce soit dans les paysages, les vaisseaux, les boucliers de bataille ou encore les explosions, ils sont une réussite. Les costumes sont de très bonnes factures également et illustrent parfaitement le faste d’une cour royale et de l’autoritarisme dont cet univers sait faire preuve.

Le travail sur la mise en scène est également remarquable. De nombreux plans iconiques par épisode, l’illustration des rapports de force toujours à l’écran, les chorégraphies et les moments de violence, les caméras font le nécessaire pour impliquer le spectateur au-delà du simple suivi du scénario, en essayant systématiquement de mettre du signifiant. Tant mieux, car les acteurs ne sont pas tous de grandes qualités.

Casting inégal

Durant les différentes critiques épisode par épisode, il a été évoqué quelques erreurs de casting, il est temps d’entrer dans les détails.

Il y a clairement des inégalités dans le talent des comédiens. Chris Mason en descendant Atreides insipide, Jodhi May en impératrice aux deux expressions stoïque et aux bords des larmes - qui reprend exactement le même timbre que dans The Witcher, c’est dire - ou encore Jessica Barden, pas aussi charismatique que son ainé à son même rôle de Valya Harkonnen.

Problème de choix de comédiens ou de directions de la réalisation, difficile de savoir, mais c’est peut-être ce qui manque le plus pour avoir une œuvre totalement marquante.

Nœud narratif épique

A l’opposé, l’écriture est aux petits oignons. Avec une base aussi dense que les livres de Herbert père et fils, il aurait été inadmissible de voir des failles scénaristiques récurrentes dans les superproductions récentes.

Fort heureusement, la narration et l’intrigue parviennent parfaitement à tisser une toile d’araignée aux multiples imbrications qui font qu’à chaque révélation ou avancée significative, on voit les différentes pièces de puzzle bougées. Chaque camp a plusieurs coups d’avance et essaye d’influencer le destin de l’Imperium en sa faveur.

La mission primaire d’expliquer l’importance du Bene Gesserit et de son origine est atteinte. Plus le récit avance, plus l’obscurité humaine prend de la place. Personne n’est vertueux dans l’univers lorsque l’on convoite le pouvoir. Le rapport entre l’humanité et les machines pensantes est aussi centrale dans cette aventure ou comment actualiser un thème imaginé dans les années 60.

Une écriture brillante qui donne envie de suivre les futures aventures et de savoir comment les différents protagonistes vont survivre à tout cela, car tout tend vers des affrontements épiques à l’avenir.

Au presque parfait

Finalement, Dune Prophecy est bien la digne héritière des grandes fresques de HBO. Une série qui mériterait une exposition bien plus grande, car elle a tout pour devenir marquante.

L’une des meilleures création sériestique de cette année 2024 qui s’achève. Il manque seulement un tout petit peu de « Star Power » et des épisodes un peu plus marquants comme le dernier de cette saison.

Vivement la suite.

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