Deux tueurs, suivi de Mickey Mickey : La critique
DEUX TUEURS, SUIVI DE MICKEY MICKEY
Date de sortie : 25/09/2024
Éditeur : Éditions Delcourt
Scénario : Michel Pirus
Dessin : Mezzo
ISBN : 978-2413083085
Nombre de Pages : 112
Prix : 24,95 euros
DESCRIPTION
La signature Mezzo Pirus résonne comme celle d’un seul et même auteur tant leurs talents s’accordent. Ces deux nouvelles, réalisées entre les Désarmés et Le roi des mouches, expriment pleinement leur goût du récit noir.
Deux tueurs professionnels font équipe alors que tout les oppose, l’âge, le caractère, l’humour... Mickey, transporteur de fond, cède aux avances de deux gangsters chevronnés... Au milieu des années 90, Mezzo et Pirus poursuivent leur oeuvre au noir avec ces deux récits mettant en scènes tueurs névrosés et braqueurs malchanceux. Cette réédition, mise en couleur par Ruby, leur donne l’écrin qui leur faisait défaut.
LA CRITIQUE
Deux tueurs à gages que tout oppose, à commencer par la différence d’âge, doivent malgré tout travailler ensemble pour éliminer un gars quelque part dans le désert. Le cocktail explosif du vieux qui n’a de cesse de taquiner le jeune, va mettre le feu aux poudres et surtout mettre sérieusement en danger la mission. Mickey est un transporteur de fond et prépare avec deux malfrats l’attaque d’une banque qui, là-aussi, tournera mal, mais pas pour tout le monde, certains sauront tirer mieux leur épingle du jeu que les autres.
Deux tueurs, suivi de Mickey, Mickey est une nouvelle version colorisée et en un seul volume des deux œuvres du duo Pirus et Mezzo, sorties précédemment au cours des années 90 chez Delcourt. Il s’agit là de polars noirs au possible. Les histoires sont plutôt courtes et simples mais dotées d’un humour tout aussi noir qu’efficace. On pense immédiatement à Pulp Fiction ou d’autres films de ce genre, pour l’ambiance et les personnages qui sont aussi étranges que dérangés.
Autant Deux tueurs, la première histoire, est assez simple et linéaire, autant Mickey, Mickey, la seconde est complexe et l’imbroglio qui la caractérise relève de l’alambiqué. Les dialogues sont aux petits oignons, on dirait presque de l’Audiard mélangé à du Tarantino trash. La mise en scène est aussi extrêmement originale, créative, audacieuse et frénétique dans le second récit, qu’elle est plus classique et sage dans le premier. C’est finalement aussi tarabiscoté qu’un film de Tarantino qui a su relancer le genre au cinéma. Et il faut avouer que c’est assez jouissif. Ça saigne de partout, tout le monde en prend pour son compte, il n’y a plus rien qui compte à partir d’un certain moment, plus d’amour ou d’amitié, seule la survie est importante.
C’est verbeux quand c’est nécessaire et parfois certaines planches le sont moins pour la fluidité de la narration et le tout est plutôt bien jaugé. C’est aussi très violent, sans concession. Dans la première histoire, tout l’intérêt vient de la joute verbale entre les deux tueurs et l’histoire en devient secondaire. Deux générations qui s’affrontent (tout du moins verbalement) un ancien de la vieille école qui ne marche pas ses mots et un plus jeune, plus moderne, plus en retrait, mais qui va pas non plus se laisser marcher sur les pieds. Tandis que dans Mickey, Mickey, c’est plus des rebondissements de situation ainsi qu’une narration très intelligente (flash-back), que vient l’intérêt de l’histoire, sans oublier des personnages bien barrés.
ET FINALEMENT
Finalement, ça sonne très très bien. Ce sera pour moi une belle découverte, ne connaissant ni les auteurs, ni leurs œuvres. La première histoire est plutôt agréable et permet de commencer à pénétrer l’univers du duo tandis que la seconde est une véritable claque, une réussite complète, au niveau de l’histoire et de la mise en scène, haletante jusque la toute fin. Cette histoire en elle-même justifie l’achat de cette BD.
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