Poussière d’os : La critique
POUSSIÈRE D’OS
Date de sortie : 11/09/2024
Éditeur : Éditions Delcourt
Scénario : Ben Stenbeck
Dessin : Ben Stenbeck
ISBN : 978-2413085393
Nombre de Pages : 88
Prix : 18,50 euros
DESCRIPTION
Ben Stenbeck - après avoir souvent collaboré avec Mikz Mignola (Lord Baltimore, Hellboy) - signe ici une fresque post-apo en tant qu’auteur complet. Un coup d’essai qui se révèle être un coup de maître !
Un enfant sauvage, à la fois prédateur et proie, tente de survivre dans un monde post-apocalyptique cauchemardesque habité par des tribus cannibales, qui n’est pas sans rappeler l’ambiance de Mad Max... Au milieu de cette brutalité, de cette misère et de tout ce sang, une intelligence artificielle, curieuse et fouineuse, observe et s’intéresse de très près à ce qui se passe...
LA CRITIQUE
Dans ce monde post-apocalyptique ultra violent et désertique, où les restes de l’humanité tentent de survivre coûte que coûte, l’eau est une denrée rare et l’enfant qui décide de voler de l’eau au clan en est conscient. Il joue sa vie dans les deux cas, avec ou sans eau. Sans eau, il meurt de soif, et en volant l’eau, il se met le clan à dos et met sa vie en danger. Il la défendra chèrement parce qu’ils ne peuvent laisser passer un tel outrage. La traque peut donc commencer, sous les yeux ébahis d’un extra-terrestre, étant ici pour étudier la planète et ses occupants.
Avec Poussière d’os, Ben Stenbeck propose une histoire de survie dans un monde futuriste post-apocalyptique, hostile entre Solo et Mad Max. Il s’agit de la première complète réalisation de Ben Stenbeck, qui est un collaborateur fidèle de Mike Mignola. Mais cette fois-ci, il ne fait pas qu’illustrer l’histoire d’un autre, il écrit et dessine son premier propre projet ambitieux. On trouve d’ailleurs en introduction un petit mot élogieux de Mike Mignola envers son ami et collègue.
Graphiquement, Poussière d’os est un récit sanglant, c’est le moins qu’on puisse dire, c’est extrêmement violent, comme l’est devenu ce monde. La traque, très rythmés, est sans concession, on y perd des membres ou encore la vie assez facilement. Sans parler du fait qu’une personne en difficulté peut tout aussi facilement devenir un bout de viande. Manger ou être mangé semble être le lot quotidien des survivants. Mieux vaut être du bon côté de la fourchette.
L’idée de ces extra-terrestres qui sont là pour étudier la planète est intéressante, c’est comme la Directive Première de Star Trek où ils ne sont pas supposés interférer dans le développement des autres espèces. Le petit monde présenté regorge de bonnes idées à découvrir comme celle-ci. Les bases de ce "nouveau monde" captivant sont jetées et le lecteur est plongé là-dedans, sans véritables explications avec ce petit sentiment difficile de frustration qui pourrait venir des nombreuses questions qui restent sans réponse.
Mais ça peut être là aussi tout le génie de l’auteur qui nous présente une tranche de son monde, quelques heures d’immersion en terres inconnues, il suffit juste de faire confiance et de se laisser porter par sa création. Ce monde pourrait tout aussi bien se développer plus tard lors d’une série qui donnerait toutes les explications sur les origines de ce garçon, des extraterrestres, de l’apocalypse et des clans.
ET FINALEMENT
Finalement, la bande dessinée est plutôt originale et c’est une première réussie pour l’auteur qui passe de statut de dessinateur à celui d’auteur complet, mettant en images sa propre histoire avec beaucoup de talent. Beaucoup d’action, de rebondissements, de sang. C’est réussi et plutôt joli (si on peut parler de joli pour ce monde post-apocalyptique et violent), il y a juste la fin qui est pour moi difficile à comprendre, un peu abrupte et qui laisse sur sa faim, que l’on peut tenter d’apaiser avec une copieuse galerie d’illustrations.
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