The Fortress : La critique de la série Canal+

 Date de diffusion : 02/09/2024
 Plateforme de diffusion : Canal +
 Épisode : 1.01 à 1.07
 Réalisateurs : Mikkel Sandemose, Cecilie A. Mosli
 Scénaristes : John Kåre Raake, Linn-Jeanethe Kyed
 Interprètes : Selome Emnetu, Russell Tovey, Rebekka Nystabakk, Tobias Santelmann, Eili Harboe

Dans un avenir proche, dans un contexte de pandémies, de guerres et de catastrophes climatiques, la Norvège décide de fermer ses frontières et de devenir totalement autosuffisante. Pendant dix ans, les Norvégiens vont vivre derrière un mur dans le pays devenu le plus sûr du monde. Quand le poisson d’élevage, principale source d’alimentation du pays, est atteint par une terrible maladie, la responsable de l’approvisionnement alimentaire, Esther Vinter, doit empêcher la famine. Mais la situation s’aggrave quand la population de la ville de Bergen commence à être touchée par une variante de la peste noire. Esther doit trouver une solution, avant que cette maladie mortelle ne gagne tout le pays.

Grace à une intrigue maîtrisée, pas toujours palpitante mais souvent prenante et intelligente, la série norvégienne The Fortress nous parle finalement de ce qui aurait pu arriver après une crise sanitaire comme celle de la COVID.

Le futur proche (il s’agit presque du notre, mais avec la démocratisation des utilisations de drones, de scans faciaux de sécurité et d’IA) est un formidable moyen pour nous parler au cœur. De plus, la série est profondément européenne, avec des personnages de tous horizons, et nous touche sans doute plus que s’il s’agissait d’une énième production américaine.

Tous les tropismes de ce que nous avons pu voir lors du confinement (impression d’éloignement de l’état, interrogations sur la liberté face à la lutte sanitaire, séparation des populations) sont aussi un écho à ce qui passe en Ukraine et dans la crise des migrants. Obtenir la nationalité norvégienne est une façon d’être protégé, mais demande une discipline de fer, et de faire ses preuves, longtemps...

La maladie qui touche les poissons, source alimentaire principale des pays nordiques (et tous les efforts pour la protéger), pourraient aussi bien être le couloir de blé ukrainien qui nourrit le monde.

La série suit principalement trois histoires parallèles qui s’entrecroisent d’une manière ou d’une autre : La lutte scientifique, les pouvoirs publics, et un couple (séparé par les événements) qui tente de s’en sortir. Les personnages qui y évoluent permettent de montrer les différentes facettes de la crise, les différentes solutions, les jeux de pouvoir politique, les intérêts généraux et les choix de chacun.

Bien filmé, en prenant son temps, comme la plupart des séries nordiques, la série s’appuie sur un suspense rythmé par une musique très présente. Par moment, la série a même des allures de 24h chrono (toute proportion gardée).

Même si l’évolution générale est assez classique et facile à appréhender dès le début, l’ambiance est suffisante pour s’attacher à ce qui arrivera aux personnages.

Malgré le thème, The Fortress est l’occasion de se sortir de l’américanisme, comme toutes ces séries européennes ou d’autres contrées encore. Un sacré bol d’air frais.

Les séries TV sont Copyright © leurs ayants droits Tous droits réservés. Les séries TV, leurs personnages et photos de production sont la propriété de leurs ayants droits.