Almamula : La critique
ALMAMULA
Date de sortie : 07/08/2024
Titre original : Almamula
Durée du film : 1 h 34
Réalisateur : Juan Sebastian Torales
Scénariste : Juan Sebastian Torales
Interprètes : Nicolás Díaz, Martina Grimaldi, Maria Soldi, Cali Coronel, Luisa Lucía Paz, Beto Frágola, Tania Darchuk, Adrián Ramallo
LA CRITIQUE
Almamula est un bon film argentin vraiment singulier bénéficiant d’une atmosphère envoûtante.
Le scénario du réalisateur Juan Sebastian Torales se focalise sur un jeune homme harcelé qui va être emmené par sa mère dans le petit village où habite son père. Celui-ci va alors être de plus en plus attiré par la forêt mitoyenne faisant l’objet de la légende tenace d’un monstre qui est l’incarnation d’une femme vengeresse.
Le film de Juan Sebastian Torales joue beaucoup avec le ressenti du spectateur et flirte avec les frontières du genre. Il brosse un très beau portrait de jeune homme découvrant la sexualité et essayant de trouver sa voie malgré les injonctions sociétales et religieuses qui l’empêchent de s’épanouir tel qu’il est.
Le personnage principal est remarquablement interprété par Nicolás Díaz. Celui-ci apporte énormément de nuances au jeune homme qu’il incarne. Il parle souvent peu, mais est parfaitement compréhensible, grâce à son regard puissant et aux comportements physiques qu’il propose.
La très belle photographie de Ezequiel Salinas met parfaitement en valeur les différents lieux où se déroule l’intrigue. Il y a d’ailleurs un grand contraste entre une ville foisonnante et le petit village où vient se réfugier la famille.
De plus, la forêt est aussi imposante. Exploitée par le chef de famille du personnage principal, elle révèle aussi bien ses beautés que des zones plus vivantes dans lesquelles tout peut se passer et qui attirent irrémédiablement le jeune homme.
L’histoire sous-jacente à la création de ce monstre est aussi intéressante. En effet, c’est une femme mise au ban de la société qui devient le croque-mitaine de celle-ci. La sexualité est d’ailleurs au cœur du récit, dans un pays très catholique où avoir des envies différentes de la norme est considéré comme un péché mortel.
Les passages montrant le jeune homme préparant sa communion sont d’ailleurs très instructifs. Et le plan final reste longtemps en mémoire.
Almamula est un bon film, étrange et parfois envoûtant qui est le délicat passage à l’âge adulte d’un jeune homme n’ayant pas les mêmes désirs que les autres. Avec son histoire bien écrite, sa réalisation d’une grande délicatesse et son interprétation impeccable, l’œuvre a un charme singulier qui va droit au cœur.
Étonnant et original.
SYNOPSIS
Dans son quartier à Santiago del Estero, au nord de l’Argentine, le jeune Nino est régulièrement la victime d’actes homophobes parce qu’efféminé. Afin de le protéger, sa mère très croyante emmène toute la famille à la campagne pour les vacances d’été. La forêt près de la maison a la réputation d’être hantée par l’Almamula, un monstre qui, selon la légende, enlève tous tous ceux qui commettent des péchés charnels. Alors qu’il assiste aux leçons de catéchisme en préparation de sa confirmation, Nino se sent étrangement attiré par la forêt maudite.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Ezequiel Salinas
Montage : Juan Sebastian Torales
Musique : Matteo Locasciulli
Décors : Pilar Peredo, Pilar Peredo
Producteurs : Lorena Quevedo, Edgard Tenembaum, Pilar Peredo pour Tu Vas Voir, Augustus Color, Twins Latin Films
Distributeur : Outplay Films
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