A Dark, Dark Man : La critique
A Dark, Dark Man est un bon film kazakh qui présente une affaire tragique que gère une police corrompue dans une région reculée du pays.
Le scénario du réalisateur Adilkhan Yerzhanov montre un homme simplet accusé du meurtre d’un jeune homme. Entièrement mise en scène, son inculpation par une police corrompue le place sous la responsabilité d’un inspecteur n’hésitant pas à aider à se suicider les emprisonnés avant leur procès. Mais une jeune journaliste venant enquêter sur des taux de suicide inhabituels dans cette prison va remettre en cause la recherche du véritable coupable de cette affaire de pédophilie.
Le film d’Adilkhan Yerzhanov est très sombre et souvent dur. Néanmoins, avec son titre, un homme très très sombre qui représente parfaitement l’enquêteur, il fait progressivement apparaître une petite lumière qui illumine l’œuvre d’une délicate et tragique façon.
La mise en scène suit de près le policier et laisse une belle part à l’homme faible d’esprit qu’il trimbale partout avec lui pour reconstituer le crime. Cet étrange duo, auquel s’associe la compagne pas très affûtée de l’inculpé, vit une étrange tribulation au cœur des plaines du Kazakhstan, alors que le passé et la propre vie du policier viennent perturber les ordres qu’on lui a donné.
Les personnages sont très bien interprétés et particulièrement convaincants. Daniar Alshinov est formidable en policier sans morale qui ne se pose pas beaucoup de questions sur la nature de son travail. Dinara Baktybaeva est très intéressante en journaliste pugnace essayant de faire éclater la vérité. Teoman Khos est vraiment touchant en homme simplet qui veut juste rentrer chez lui.
Les très beaux paysages du pays participent beaucoup à ce curieux en road trip psychologique dans lequel peu d’individus sortent grandis et qui monte une terrible corruption galopante touchant à la fois la police, la politique et les personnes riches du pays.
À l’image d’une partie finale à la fois belle et poétique, mais aussi brutale et désespérée, Le long métrage se déploie progressivement pour prendre le spectateur aux tripes et le faire plonger dans une histoire ayant des fulgurances de beauté et sachant toucher à l’intime.
A Dark, Dark Man est une œuvre originale et intense qui ne laisse pas indifférent. Avec une histoire bien sombre, une belle mise en scène et des acteurs convaincants, ce polar noir est un étrange thriller psychologique qui interroge sur les questions de la vérité, de la justice, et des choix que l’on fait pour vivre.
Surprenant et touchant.
SYNOPSIS
Bekzat est un jeune policier qui connait déjà toutes les ficelles de la corruption des steppes kazakhes. Chargé d’étouffer une nouvelle affaire d’agressions mortelles sur des petits garçons, il est gêné par l’intervention d’une journaliste pugnace et déterminée. Les certitudes du cow-boy des steppes vacillent.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 50
Titre original : A Dark, Dark Man
Réalisateur : Adilkhan Yerzhanov
Scénariste : Adilkhan Yerzhanov
Interprètes : Daniar Alshinov, Dinara Baktybaeva, Teoman Khos
Photographie : Aydar Sharipov
Montage : Adilkhan Yerzhanov
Musique : Galymzhan Moldanazar
Décors : Yermek Utegenov
Producteur : Serik Abishev, Guillaume de Seille, Olga Khlasheva pour Short Brothers, Arizona Productions
Distributeur : Arizona Distribution
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