Mémoires de Gris : La critique
MÉMOIRE DE GRIS
Date de sortie : 23/10/2024
Éditeur : Éditions Delcourt
Scénario : Sylvain Ferret
Dessin : Sylvain Ferret
ISBN : 978-2413043645
Nombre de Pages : 240
Prix : 29,95 euros
DESCRIPTION
Conte tragique d’âmes emprisonnées par la violence dans un inaccessible rêve de liberté et d’émancipation, Mémoires de Gris affirme Sylvain Ferret comme un auteur complet à suivre.
Dans la région de Gris, saignée à blanc par les taxes qui financent une guerre lointaine, le chevalier Pierre de Brume est ramené à la vie par Marion, la guérisseuse qu’il a abandonnée il y a longtemps de ça. Tandis que la forêt s’agite et que le peuple gronde, les anciens amants sont rattrapés par le passé et la violence qu’ils ont fui toute leur vie.
LA CRITIQUE
Pierre de Brume, héritier de Val-de-Brume est de retour, les pieds devant, dans le domaine familial. Marion est guérisseuse et vit seule dans la proche forêt de la Malvern. Enfants, ils étaient inséparables, jusqu’à ce que le père de Pierre en décide autrement. Sept ans plus tard, malgré son retour à la vie, les retrouvailles ne sont pas très cordiales, ni avec son père, ni avec Marion.
"J’ai le plaisir de vous présenter mon nouvel album : Mémoires de Gris. C’est une histoire de liberté et de violence, une histoire de dynamiques de pouvoir, une histoire de mythes et de légendes, et de comment nous les transmettons et les déformons à travers le temps. C’est une histoire que j’ai adoré écrire et dessiner et qui je l’espère, vous plaira, et saura vous toucher." C’est ainsi que Sylvain Ferret présente son incroyable album de 236 pages, découpé en 26 chapitres, chacun au titre pertinent, qu’il a aussi bien scénarisé, dessiné que coloré.
Mais Mémoires de Gris, c’est encore plus que ça, c’est une histoire d’amour impossible entre deux êtres que tout sépare, mais qui s’aiment incontestablement. C’est l’histoire d’un homme que la mort refuse. Il avait pourtant accueilli cette dernière avec sérénité sur le champs de bataille. Mais le voilà de retour au pays, bien vivant à affronter ses démons, son père qui a ruiné sa vie et son royaume, les jalousies des autres qui n’attendent qu’un faux pas, et cet amour impossible qui leur brûle les ailes, maintenant qu’ils ne sont plus des enfants.
Sylvain Ferret ajoute une partie fantastique à son récit, de vieilles légendes, des superstitions, de la sorcellerie, mais présente très froidement le pouvoir et l’importance et l’influence de l’église au moyen-âge, la misère qui touche une grande partie de la population, dont certains décident de voler et de se cacher pour survivre, et se transforment en bandits de la forêt (un petit air de Robin des Bois ?), pour être libres de leurs choix. La violence est omniprésente, le triangle amoureux dangereux Le tout servi par un dessin fin s’adaptant aux situations, penchant vers un flou artistique pour les parties du passé.
ET FINALEMENT
Et finalement, ces 236 pages se dévorent à une vitesse incroyable, c’est passionnant, certaines parties, comme le passé commun des deux protagonistes principaux, sont racontées en flash-backs rouges et gris, sont terrifiantes. Le tout est aussi très sombre, très violent, les personnages vivent sous une chape de plomb étouffante. Mais on s’attache à ces personnages sur lesquels le sort se déchaîne, on tremble avec eux jusqu’au bout pour connaître enfin le dénouement de cette cruelle et longue histoire. Une très belle œuvre aboutie, très personnelle, à l’instar d’un Inexistences, le chef-d’œuvre de Christophe Bec.
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