Le balayeur des Lilas : La critique
LE BALAYEUR DES LILAS
MATINÉE - APRÈS MIDI
Date de sortie : 23/10/2024
Éditeur : Éditions Oxymore
Scénario : Thierry Martin
Dessin : Thierry Martin
ISBN : 978-2385610647
Nombre de Pages : 54
Prix : 18,95 euros
DESCRIPTION
Clin d’œil à Jacques Tati, « Le balayeur des lilas », signé Thierry martin, enchante par la mise en scène d’un balayeur qui observe un quotidien se recréer et s’enrichir pour le plaisir des yeux et de l’esprit.
Le balayeur est celui « qu’on croise et qu’on ne regarde pas », tout comme le poinçonneur des Lilas dans la chanson de Serge Gainsbourg. Il est la mémoire de notre quotidien. Tout en balayant dans la ville, les rues, les parcs, nos petits papiers, cigarettes ou autres déchets qui nous caractérisent et que l’on jette...
LA CRITIQUE
Il y avait Le Poinçonneur des Lilas de Serge Gainsbourg, il y a maintenant Le balayeur des Lilas, que nous présente Thierry Martin dans cette histoire sans paroles. Comme le définit Gainsbourg dans sa chanson de 1959, il est "le gars qu’on croise et qu’on n’regarde pas." C’est un hommage aux êtres invisibles, ceux qui sont là pour nous faciliter la vie, mais que l’on ne voit pas. Ce sont ces anonymes que l’on croise tous les jours, dont on connaît l’existence, mais qu’on ne voit plus, tellement ils se fondent dans le paysage.
Ce très amusant format est appelé Leporello. Il s’agit d’une "longue feuille pliée en accordéon qui se déploie pour afficher toutes ses pages en ribambelle." Ce format a aussi pour nom livre-accordéon ou livre frise. C’est très beau et surtout très original, un côté réservé à la matinée et l’autre à l’après-midi de ce balayeur des rues. C’est un magnifique et vibrant hommage à Sempé, et aux scènes de notre quotidien dans la rue.
Portables vissés au nez, les gens défilent, se croisent sans se voir, les animaux de compagnie qu’il faut sortir, l’anonymat de la foule, les bars, les restaurants, les tags, image reflet de notre société politiquement et socialement agitée, et au milieu, ce vieux monsieur qui tente de faire au mieux son métier. Thierry Martin dresse aussi le triste constat de notre société qui ne se regarde plus, qui ne communique plus. Mais c’est dessiné avec une véritable tendresse pour ces citadins. C’est caustique, mais aussi très beau et parfois très amusant.
ET FINALEMENT ?
Finalement, Le balayeur des Lilas est un bel objet. La tendre poésie d’une tranche de vie muette d’un balayeur de rue, anonyme au milieu de tous les anonymes de la grande ville, dans un format véritablement atypique. Il n’en faut pas moins pour en faire un objet à avoir dans sa bibliothèque pour le sortir de temps en temps et observer ces gens que nous sommes peut-être un peu.
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