Mort ou vif : La carrière de Sharon Stone marquée par le sexisme ?
Sharon Stone, l’emblématique actrice de Basic Instinct, a dressé un bilan mi-figue mi-raisin de sa carrière cinématographique lors d’une séance de questions-réponses au Festival du film de Turin.
En effet, alors que l’actrice voulait se diversifier, on lui aurait barré la route à plusieurs reprises, dont un film Barbie bien avant celui que nous connaissons aujourd’hui.
On m’a ri au nez quand j’ai proposé l’idée de Barbie dans les années 90.
À propos de Mort ou vif, qui marquait sa première production en 1995, elle déclare :
J’ai eu la chance de travailler avec mon grand directeur de la photographie italien Dante Spinotti, et d’avoir l’opportunité de distribuer les rôles de ce film. Le réalisateur Sam Raimi, que j’ai eu l’opportunité de faire passer de films de série B à des films de série A, puis il a réalisé Spider-Man et est devenu un très grand réalisateur de films de série A. J’ai fait venir Russell Crowe d’Australie (avant Gladiator). J’ai eu l’opportunité de distribuer Leo DiCaprio (avant Titanic) et de lui donner un rôle principal important.
Bien qu’ayant rencontré un échec à sa sortie avec des critiques mitigées et un faible chiffre d’affaires national, Mort ou vif est depuis devenu un classique culte. Ce thriller d’action suit une mystérieuse femme pistolero (Stone) qui débarque dans la ville de Redemption pour venger son père, tué par le maire sadique de la ville (Gene Hackman).
Quand elle a voulu poursuivre ensuite sa carrière de productrice, elle exprime un sentiment de rejet :
Après avoir produit Mort ou vif , je suis venue au studio, j’ai demandé 14 millions de dollars, j’avais un scénario, j’avais la musique, j’avais tout. J’ai fait des pitchs partout. On m’a dit que c’était le meilleur pitch que l’on ait jamais entendu, mais en fait, une femme… En fin de compte, dans les années 90 et au début des années 2000, la résistance à ce que les femmes travaillent, à ce que je travaille, était si grande que je n’ai pas pu revenir à la réalisation et c’était regrettable, mais j’ai l’impression que mon intelligence a été gaspillée à essayer de convaincre des directeurs de studio moins intelligents de me laisser réaliser. Ils m’ont donc demandé de venir les aider à faire le casting des films dans les studios, ce que j’ai fait parce que j’étais évidemment très bonne en production. Je pense simplement que la résistance à ce que les femmes aient du pouvoir, la résistance à ce que j’aie du pouvoir, était très grande et la résistance à ce que mon intelligence soit utile a été énorme, et ce par des gens moins intelligents.
Elle regrette aussi l’attitude du réalisateur de Mort ou Vif :
Sam Raimi est comme un gamin, il n’est pas loyal. Il n’a pas le sens de la famille ; il ne m’a plus jamais adressé la parole, ne m’a pas remercié, ne m’a pas réengagé sur d’autres films et n’a pas eu de considération pour notre relation.
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