Les Vampires de Salem : La première adaptation de 1979
LES VAMPIRES DE SALEM
Diffusion originale : 1979
Titre original : Salem’s Lot
Durée du film : 3h04
Réalisateur : Tobe Hooper
Scénariste : Paul Monash d’après l’œuvre de Stephen King
Interprètes : David Soul, James Mason, Lance Kerwin.
Ben Mears, un auteur en mal d’inspiration, revient dans sa ville natale de Jerusalem’s Lot, qu’il retrouve infestée de vampires.
Le projet d’adaptation est d’abord chaotique, car la Warner, qui a acquis les droits avait décidé d’en faire un film avec George Romero comme réalisateur.
Mais, devant les difficultés de faire tenir l’histoire en 2h, la production décide finalement d’en faire une mini série de 2 épisodes. Le scénariste de la série Peyton Place (dont le roman avait inspiré Stephen King pour l’écriture de Salem), Paul Monash, est embauché, ainsi que Tobe Hooper, le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse.
Dans cette première adaptation, Ben Mears est interprété par David Soul (Starsky & Hutch) et reste assez fidèle au roman. L’ambiance y est pesante, alors que le personnage principal, obsédé tout d’abord par la maison fait connaissance avec les notables de Jerusalem’s Lot. Par des truchements intéressants (une pièce de théâtre jouée par des enfants) on y apprend l’histoire de la ville, vite rebaptisée Salem’s Lot et de ses faits divers étranges (un peu à la manière de Mike Hanlon dans Ça).
C’est petit à petit que tout se déroule, gardant un rythme lent, comme le roman.
Non sans faire avancer l’intrigue principale, le spectateur peut aussi voir l’histoire pas toujours reluisante des habitants de la petite ville. La misère humaine y est bien présente. Finalement c’est ce huis clos qui rend les gens fous (par exemple lors d’une scène où un mari trompé découvre les coucheries de sa femme). La sociologie y est mêlée au fantastique, ce qui est un élément important du roman initial (et de beaucoup d’autres par la suite).
Comme si le mal dans cette ville s’était réveillé.
Pour les différences, notons que la production avait insisté pour que le vampire, décrit comme un homme normal dans le roman, soit plus proche du Nosferatu de Murnau. N’étant plus "présentable", l’importance de son serviteur humain, Straker, fut mise en avant, apportant ainsi un doute sur sa nature dès le début. L’acteur qui l’incarne, James Mason, l’un des plus grands acteurs britannique (qui incarna le Capitaine Nemo dans Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer, de nombreux sénateurs romains dans différents péplum, et tourna pour Alfred Hitchcock dans La Mort aux trousses, pour Sidney Lumet dans Le Verdict, ou encore pour Stanley Kubrick dans Lolita), le campe admirablement, en lui donnant toute sa dureté, uniquement quand on s’intéresse de trop prêt à ses affaires.
Le genre montre le style de production habituel, avec une musique trop insistante sur les moments de suspens mais une bonne partie des effets spéciaux sont étonnamment bons pour l’époque. La scène de la fenêtre et la scène de la cuisine sont particulièrement réussies et seront des références pour les adaptations suivantes.
Un prologue et un épilogue, qui se passent tous deux au Guatemala, ont été rajouté à l’histoire du roman afin d’étendre la fin et d’expliquer le devenir des survivants de l’invasion vampirique.
Pas très habiles, ces scènes furent retirées de la version cinématographique que l’on voulu faire ensuite de cette mini-série. Malheureusement, de nombreux autres éléments furent aussi oubliés afin de descendre à moins de 2h dans les cinémas de plusieurs pays d’Europe dont la France en 1980. À cette époque, le doublage était parfaitement tenu par Francis Lax (qui double David Soul, la voix initiale de Hutch et de tant d’autres) et Jean-Claude Michel (qui double James Mason, et qui fut la voix de Sean Connery, Clint Eastwood, Robert Mitchum, Rock Hudson, Charlton Heston, ou de Minos dans Goldorak). Mais, quand il fallut refaire le doublage pour la sortie video de l’intégrale, ceux-ci ont dus être refaits (avec la voix fantastique mais trop reconnaissable de Dumbledore pour doubler Straker). C’est cette dernière version que vous trouverez si vous cherchez un peu.
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