Goldorak U : Le bilan de la première saison
GOLDORAK U
Date de diffusion : 05/07/2024 Diffusion : Tokyo MX Titre original : Grendizer U Épisode : 1.01 à 1.08 Réalisateur : Mitsuo Fukuda Scénaristes : Higuchi Tatsuto, Ichiro Okouchi d’après l’œuvre de Go Nagai.
LA CRITIQUE
Dès le début du premier épisode de ce remake, la découverte fut douloureuse.
Le nouveau character design était douteux, les couleurs pastelles horribles, l’animation du premier Golgoth qui surgit du sable était digne d’un mauvais gif.
Nombre de choix, nécessaires pour actualiser l’anime, tournaient vers le mauvais côté du versant des idées scénaristiques ou artistiques : rendre Actarus plus jeune, rendre Goldorak plus habile et virevoltant (et ses ennemis aussi, faisant disparaître l’impression de gigantisme), à la manière de Gundam Seed (du même réalisateur) éloignent le spectateur du lore initial, inutilement.
Pour gommer l’effet "Monster of the Week" de l’anime de 1975, qui voyait Goldorak affronter (et défaire) un nouveau Golgoth à chaque épisode, il fallait bien entendu changer ce rythme qui ne sied pas à la narration moderne. Développer les personnages allait donc de soi. C’est une idée nécessaire, mais qui a été, le plus souvent mal réalisée, ici. Le rythme général en pâtit beaucoup, car des épisodes sont presque dénués de combat (un comble).
Trop d’épisodes d’attente, trop de parlottes, trop de pathos, en peu de temps (les épisodes et la saison sont courts), des éléments qui annoncent la suite (la chevalière, la forme en diamant du vaisseau des forces de Véga, l’ombre du Grand Stratéguerre...) mais pourquoi diable nous montrer cela avant !
Parmi les plus grands manques de la nouvelle série, l’absence de BGM tendues qui était un formidable appui aux combats est une catastrophe pour l’ambiance. Mettez en fond ces BGM et l’anime sera déjà beaucoup plus regardable.
La nouvelle attitude d’Actarus, faible et déroutante pour qui connaît l’original, participe aussi à la volonté de rendre l’ensemble moins guerrier (bon dieu, mais alors en ce cas, pourquoi adapter Goldorak ?)
Mais, le pire vient de l’antagonisme. Les Golgoths sont presque absents. C’est un choix véritablement idiot. Ces robots-géants ennemis (pilotés ou non), sont rentrés dans l’imaginaire collectif (encore aujourd’hui, dans le vocabulaire footballistique, d’un défenseur particulièrement massif, on parle de Golgoth) et sont indispensables. Peu nombreux et défaits beaucoup trop rapidement, le pendant qui les affrontent, Goldorak n’a pas à agir, et ses coups spectaculaires accompagnés de leurs noms (grand classique des anime d’affrontement) sont, de facto, moins présents.
Mais la série n’est pas un ratage complet.
En effet, des réalisations sont réussies.
Les génériques (opening et ending) sont vraiment bons. Certaines chansons originales diffusées lors des épisodes sont aussi de bonne facture.
Les clins d’œil aux scènes des anime de Go Nagai, par de nombreux plans, sont aussi de bons moments, mais fuguasses (le remake d’un épisode culte, la mort de Rubina...) et l’importance d’Alcor et de Mazinger Z sont du même acabit.
Au niveau du scénario, la bonne surprise est la mise en avant, encore ténue, de la relation robot et vivant, et de la présence d’une âme morte dans les robots-géants, que l’on voit surtout dans les mangas. On peut aussi apprécier les éléments de La Guerre des Soucoupes Volantes, le film d’animation qui a servi de pilote à la série initiale, et donc l’importance (et la transformation) des personnages de Teronna qui s’ajoute à celui de Rubina, pour créer ce triangle amoureux (la partie romance est très importante dans cette nouvelle version).
Dans l’ensemble peu convaincante, la nouvelle série a tout de même trouvé un créneau de diffusion en France sur la chaîne Mangas mais en (mauvaise) VOSTF et se dirige vers une seconde saison, confirmée par la scène finale qui voit le Grand Stratéguerre verbaliser son obsession de combattre Duke Fleed.
Débarrasé de Minos et Hydargos, le Grand Stratéguerre devrait donc compter sur d’autres forces, dont la division Ruine, avec peut-être Janus ou Titios, et assister à de nouveaux épisodes culte repris plan par plan. Tout cela sera peut-être l’occasion d’aller plus loin que l’anime original et apporter des développements et des réponses inédites. Mais tout ceci restera-t-il lettre morte ? Et cette attente sera-t-elle vaine ? En-tout-cas, pour la production, il faudra se reprendre et ne pas s’entêter dans leurs erreurs.
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