The Prism : La critique du tome 1
PRISM
TOME 1 : BURN
Date de sortie : 12/06/2024
Éditeur : Éditions Oxymore
Scénario : Matteo De Longis
Dessin : Matteo De Longis
ISBN : 978-2385610500
Nombre de Pages : 184
Prix : 25,50 euros
DESCRIPTION
La terre, dans un futur proche. La pollution sonore menace de détruire la planète. Et si le dernier espoir de l’humanité était le rock ?
À la surface de la terre, des espaces immenses sont recouverts par le Stow. Ce phénomène, lié à la pollution sonore, efface la vie où il passe... et son terrain de jeu s’accroît sans cesse. La dernière option pour le contenir provient d’une immense mégacoporation : il s’agit d’envoyer dans l’espace un supergroupe de rock pour un concert hors du commun. Tel est l’objectif du projet Prisme, visant à réunir les meilleurs musiciens de la planète pour sauver la vie sur Terre et enrayer le Stow. Sauf qu’il n’est pas si simple de créer une osmose entre les talents, même lorsque l’enjeu est immense... Matteo de Longis nous plonge avec son incroyable virtuosité graphique dans une ambitieuse et envoûtante épopée du rock spatial.
LA CRITIQUE
Dans un futur indistinct, la Terre se meurt et le S.O.T.W. (Smoke On The Water) à l’origine du mal, s’étend de plus en plus dans les profondeurs des océans et menace les continents ainsi que la faune et la flore. L’homme perd du terrain sur l’épidémie de pollution sonore. Pour trouver une solution et tenter de repousser le mal et de sauver l’humanité, il faut se tourner du côté du rock et de l’espace.
Burn, premier tome de la série The Prims de Matteo De Longis, propose un concept intéressant qui mélange musique et écologie, avec tout de même des enjeux politiques et économiques qu’il ne faut pas oublier, parce qu’on a rien sans rien, ma petite dame... Nous sommes dans un futur proche où les influenceurs ont encore beaucoup (trop) de place, et où l’intelligence artificielle joue, elle aussi, un rôle important.
La BD présente 5 musiciens à l’ego surdimensionné qui doivent apprendre à vivre ensemble et à créer quelque chose ensemble, et bien évidemment, ce n’est pas facile tout le temps. Malheureusement, les clichés du show-business comme l’alcool et les drogues restent bien trop présents et semblent essentiels malgré tout pour planter le décor.
Si l’on n’est pas fan de manga, il faut réussir à se départir de cette mauvaise première impression qui ne va pas dans le bon sens. Les 20 premières pages ne rendent pas justice à l’œuvre. Mais il faut tenir bon et vous serez récompensés puisque l’histoire est très intelligente, très travaillée, les thèmes et la manière dont ils sont abordés sont très intéressants et malheureusement essentiels à traiter. C’est ce qui fait de cette BD une très belle découverte. Décidément, cette année 2024 est pleine de pépites.
Burn propose aussi de nombreuses références musicales comme "The White Duke" (personnage de scène créé par David Bowie) ou encore le SOTW, alias "Smoke on the Water", le morceau culte de Deep Purple ainsi que quelques idées originales comme le vaisseau en forme de guitare qui va transporter ce groupe improbable dans l’espace ou encore les références à des "armes de distractions massives" et ou aux musiciens du Cosmos appelés "cosmusiciens".
Même si l’apparence des personnages reste occidentale, l’inspiration du dessin, très coloré, penche vers le manga. Il en garde tout le dynamisme et toutes les attitudes des personnages. Les lieux sont minimalistes mais très beaux, et il est vrai que le passage sur la lune est magnifique. Le tout est plutôt étonnant, intriguant et il est difficile de lâcher la lecture tant qu’on n’est pas au bout et c’est aussi dû à de sublimes pleines page et une narration intéressante et intelligente.
La postface d’Adrian Fartade, écrivain italien de son état, est passionnante. Il a une vision intéressante de la bande-dessinée, d’autant plus qu’il est ami avec Matteo De Longis et qu’il a la chance d’avoir un personnage à son effigie dans l’histoire.
ET FINALEMENT ?
Au-delà de nombreux clichés qui peuvent être quelque peu agaçants, l’expérience originale que propose cette bande-dessinée est finalement très excitante, parce que c’est plutôt amusant de se dire que la musique, qui est ce qu’il y a de plus universel, pourrait sauver la planète. Surtout dans ces temps obscurs où l’homme se sent de moins en moins concerné par l’écologie et le sort de son foyer qu’il piétine, alors qu’il devrait l’être de plus en plus, avant qu’il ne soit trop tard… C’est aussi là un peu le message.
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