Animalia : La critique

 Date de sortie : 09/08/2023
 Titre original : Animalia
 Durée du film : 1 h 30
 Réalisateur : Sofia Alaoui
 Scénariste : Sofia Alaoui
 Interprètes : Oumaïma Barid, Mehdi Dehbi, Fouad Oughaou, Souad Khouyi

On n’a pas souvent la possibilité de voir un film franco-marocain de science-fiction, encore moins réalisé par une femme, ce qu’est ce très bon Animalia.

Le scénario de la réalisatrice Sofia Alaoui, qui allonge son court métrage précédent, tourne autour d’une jeune femme s’étant mariée dans une très riche famille et vivant dans une luxueuse maison isolée. Suite à un étrange événement, elle va la quitter alors qu’elle y est seule pour essayer de retrouver son mari en traversant un pays où il se déroule de bien étranges choses.

Le film de Sofia Alaoui possède une atmosphère impressionnante et fait des propositions, notamment visuelles, magnifiques. Il est chargé d’une certaine poésie et malgré des éléments de plus en plus durs, bénéficie d’une grande luminosité.

Les effets spéciaux utilisés sont très bons et quelques passages sont carrément envoûtants. L’horreur s’invite de temps en temps et l’étrangeté de certaines séquences renforce l’impression de se trouver au milieu de cette étonnante fin du monde que l’on n’a jamais eu l’occasion de voir d’une telle manière.

À travers son personnage principal, la réalisatrice évoque avec finesse l’enfermement d’une femme dans une famille aisée, alors qu’elle est avant tout considérée comme une porteuse d’enfants. La religion n’est pas non plus oubliée, tandis que la croyance se confronte aux événements qui se déroulent et offre une partie finale remarquable.

Oumaïma Barid est magistrale en jeune femme prête à tout pour retrouver son mari. La comédienne rend progressivement son personnage de plus en plus attachant. Et ses tribulations au sein des paysages contrastés de son pays sont de plus en plus captivantes, alors que le paranormal se fait de plus en plus présent.

Mehdi Dehbi est très bon dans le rôle de son époux. Et Fouad Oughaou est vraiment intéressant en jeune homme qui accepte l’aider au cours de son voyage.

La photographie de Noé Bach est vraiment très belle. Elle capte parfaitement les différentes étendues parfois désertiques qui se découvrent à perte de vue. Les séquences de foules sont aussi parfaitement captées et renforcent cette sensation de se trouver devant une étrange œuvre apocalyptique inexorable.

Car, que l’on accroche à l’histoire, ou non, on se retrouve devant une véritable vision cinématographique d’une fin du monde originale dont le traitement est impeccablement maîtrisé et qui reste longtemps en mémoire.

Aussi, si on aime les longs métrages originaux et si on a, de plus, envie de voir un récit de science-fiction singulier, il ne faut vraiment pas hésiter à se plonger au cœur de ce voyage aussi bien physique que mental à travers un pays en plein changement irrémédiable.

Animalia est un très bon film bénéficiant d’une atmosphère intense, d’une interprétation sans faille et d’une réalisation inspirée qui fait une proposition visuelle vraiment surprenante et entraîne le spectateur dans une réflexion métaphysique sur l’humanité.

Impressionnant et digne d’attention.

Itto, jeune marocaine d’origine modeste, s’est adaptée à l’opulence de la famille de son mari, chez qui elle vit. Alors qu’elle se réjouissait d’une journée de tranquillité sans sa belle-famille, des événements surnaturels plongent le pays dans l’état d’urgence. Des phénomènes de plus en plus inquiétants suggèrent qu’une présence mystérieuse approche. Seule, elle peine à trouver de l’aide…

 Photographie : Noé Bach
 Montage : Héloïse Pelloquet
 Musique : Amine Bouhafa
 Costumes : Lydie Collin
 Décors : Hafid Amly
 Producteur : Toufik Ayadi, Christophe Barral, Thomas Carillon, Margaux Lorier pour Jiango Films, Srab Films, Wrong Films
 Distributeur : Ad Vitam

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