Maria : La critique
MARIA
Date de sortie : 05/02/2025
Titre original : Maria
Durée du film : 2 h 03
Réalisateur : Pablo Larraín
Scénariste : Steven Knight
Interprètes : Angelina Jolie, Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher, Haluk Bilginer, Kodi Smit-McPhee, Stephen Ashfield, Valeria Golino, Caspar Phillipson
LA CRITIQUE
Après deux biopics consacrés à Jacky Kennedy et Diana Spencer, Pablo Larraín vient clore en beauté sa trilogie de films consacrés à des grandes femmes du XXe siècle avec ce merveilleux Maria.
Le scénario de Steven Knight se focalise sur les derniers jours de la grande cantatrice Maria Callas qu’elle a passée à Paris où elle habitait. À travers ses derniers moments, ce sont aussi certains pans de sa vie et de ses relations qui sont dévoilées au cœur de flashbacks.
Pablo Larraín a l’habitude d’offrir des biopics sortant de l’ordinaire. Et sa dernière œuvre ne déroge pas à l’ordinaire. En effet, alors que sur le papier, le récit a l’air peu alléchant et que les moyens ne sont pas alloué pour faire du grand spectacle qui en met plein les yeux, comme dans les divers biopics consacrés à des grands chanteurs qui sont sortis ces dernières années sur le grand écran, le réalisateur montre à quel point il a un grand talent dans ce domaine.
Sobre, souvent très intimiste, le long métrage propose quelques passages surréalistes absolument éblouissants et mis en scène d’une manière virtuose. Alors que dès son entame, on sait comment l’histoire va finir, les deux heures du récit permettent de tellement s’attacher aux personnages qu’il est bien dur de retenir ses larmes lors d’une scène finale d’une grande puissance et d’une beauté bouleversante.
Elle est réussie, notamment, grâce à l’interprétation prodigieuse d’Angelina Jolie qui s’impose comme une évidence dans ce rôle délicat à interpréter. La comédienne s’est entraînée pendant un an à l’art lyrique afin de chanter elle-même les différents morceaux d’opéra qu’interprète son personnage. Et cela, souvent a cappella. Pablo Larraín a mixé en direct la voix de la comédienne avec celle de Maria Callas pour obtenir un résultat bluffant.
Le travail effectué par Guy Hendrix Dyas sur l’appartement de l’artiste est remarquable. En effet, celui-ci a été reconstitué avec minutie à partir de photographies, alors que des prises de vue de l’extérieur ont été faites des fenêtres du véritable appartement.
Les très beaux costumes de Massimo Cantini Parrini sont saisissants. D’autant que certains ont été soigneusement reconstitués grâce à des photographies et à des images d’archives. La photographie de Edward Lachman le met très bien en valeur.
Il y a d’ailleurs trois types de format qui ont été employés dans le film, permettant à celui-ci de passer du 16/9 au 4/3 et du noir et blanc à la couleur. Ce qui apporte une touche vraiment intéressante au rendu visuel et un effet des plus réalistes.
Si le long-métrage parle aussi de la solitude de l’artiste qui aimerait remonter sur scène alors qu’elle a des problèmes avec sa voix, elle se focalise aussi sur son entourage extrêmement dévoué. Pierfrancesco Favino est remarquable en majordome aux petits soins pour sa maîtresse. Alba Rohrwacher est formidable en gouvernante la soutenant envers et contre tous. Les deux comédiens ont une belle alchimie ensemble et proposent des personnages allant au-delà de leur rôle de domestique qui forment une véritable famille pour l’artiste retirée. Et Haluk Bilginer est excellent en Aristote Onassis, le grand amour de la chanteuse qui a hanté sa vie.
Quant aux morceaux musicaux choisis, ils donnent une très grande envie d’aller découvrir les œuvres desquelles ils sont extraits. Et d’écouter aussi les interprétations qu’en a fait Maria Callas. Car le long métrage montre parfaitement que le chant lyrique va au-delà de simplement chanter, et que l’opéra est un spectacle total, très gourmant en énergie, dans lequel la voix, le positionnement, l’interprétation et l’investissement de l’artiste est complet.
Il faut aussi signaler la très grande qualité des effets spéciaux et la manière dont on a vraiment l’impression que le Paris des années 70 est capté. Ce qui renforce encore plus l’immersion du spectateur au cœur d’une époque révolue.
Maria est un remarquable film qui est bouleversant et offre le magnifique portrait d’une femme considérée comme la plus grande soprano de tous les temps et qui a défini le terme de la diva. Avec son histoire rendant un fort bel hommage à l’artiste et à son art, une mise en scène extrêmement brillante, des tableaux impressionnants et une interprétation exceptionnelle, il faut sans hésiter aller découvrir cette œuvre incroyable.
Magnifique et poignant.
SYNOPSIS
La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas, lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Edward Lachman
Montage : Sofia Subercaseaux
Musique : John Warhurst
Costumes : Massimo Cantini Parrini
Décors : Guy Hendrix Dyas
Producteurs : Juan de Dios Larrain, Lorenzo Mieli, Jonas Dornbach pour Fabula Productions, Komplizen Films, The Apartment
Distributeur : ARP Sélection
LIENS
GALERIE PHOTOS
©Pablo Larraín et ©ARP-FilmNation
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