Il était une fois les séries : Tom Sawyer

TOM SAWYER
Type : Aventure
Titre Original : Tom Sawyer no Bōken
Diffusion JAP : Fuji TV (1980)
1ère Diffusion France : A2 (1982)
Épisodes : 49 x 26 minutes
Créée par : Hiroshi Saitō / Mark Twain
Production : Nippon Animation
Musique : Katsuhisa Hattori
Inspiré de l’un des plus grands romans, de l’un des plus grands auteurs au monde, Tom Sawyer est, en France et presque partout dans le monde, dans les cœurs des enfants et des adultes qui le regardait ce dessin animé.
Tom Sawyer, c’est d’abord un générique, et une fois n’est pas coutume, le générique français dépasse non seulement les génériques en japonais et en anglais, mais aussi toutes les autres versions, grâce à son rythme joyeux (composée par Jean-Pierre Calvet) et l’interprétation d’Elfie Astier (qui chanta avec Sheila, Chantal Goya et les Compagnons de la chanson).
Très entraînant, il contrastait souvent avec le début de l’épisode, généralement un matin, ou Tom se lève (comme toujours) avec la plus grande difficulté.
La musique de fond des épisodes (BGM) est, elle, une création japonaise de Katsuhisa Hattori, un compositeur de musique de Classique et spécialiste des anime adaptés d’œuvres occidentales (Les Trois Mousquetaires, Rémi sans famille, Flo et les Robinsons suisses, mais aussi du film Hokuto no Ken). Son influence lui vient de ses études à Paris, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse.
Dans le dessin animé, la musique prend une grande importance et rythme les aventures trépidantes du duo de héros, et illustrent chacune de leurs émotions. Les riffs (petites séquences de quelques notes répétées) lancent alors l’action (comme ils lancent les morceaux de musique). Parfaite illustration, les thèmes qui accompagnent Joe l’Indien.
Profitons-en pour parler de l’excellent doublage français.
Francette Vernillat interprète Tom (c’est une spécialiste du doublage des jeunes garçons dans Ma Sorcière bien aimée, de Willie dans La Petite maison dans la prairie, et de Jonathan dans Madame est servie). Marcelle Lajeunesse interprète Huck (Quick et Flupke, Cochonet dans Calimero, Mizar dans Goldorak, Quenotte dans Nils Holgersson, Nicola dans Zora la rousse, Andrew Garvey dans La Petite maison dans la prairie, ainsi que la voix de Marilyn Monroe dans sa version Fox Europa). Et tous les autres…
Mais, bien entendu, il n’y pas que le son. Si le character design est réussi, il est très simple, et est un exemple de ce que l’on peut faire avec les celluloïds (que l’on ne peut plus faire maintenant avec le numérique, surtout au niveau des ombres.
L’animation en est un autre parfait exemple, aujourd’hui, il n’est jamais question de décomposer les démarches très personnelles des personnages. En effet, seules les séries Lupin III et Sherlock Holmes arrivent à ce niveau de justesse.
Les courses de Tom et Huck, leurs visages déformés par la peur, ou tout simplement leurs bâillements, sont inoubliables.
Au niveau de l’histoire, là aussi, Tom Sawyer fait merveille.
Elle se passe sur les bords du fleuve Mississippi, dans le Middlewest américain, au 19ème siècle. On y suit les aventures de Tom (un petit garçon, fainéant mais attachant, amoureux de la douce Becky, et son meilleur ami Huckleberry (orphelin et vagabond, débrouillard, mais toujours fasciné par la vie de Tom, et vice-versa).
Les aventures relatées tournent autour des turbulences et farces de Tom (très sévèrement réprimandées par l’instituteur Mr Dobbins, à coups de fouets), des difficultés de Huck, de l’amour de Tom pour Becky, la fille du juge Thatcher, de la famille de Tom (sa tante Poly, son petit frère Sid, sa cousine Mary, de ses amis (écoliers ou l’esclave Jim Hollis) ou des autres habitants de la petite ville.
De prime abord, on pourrait y voir une sorte de Petite Maison dans la prairie, mais l’ambiance y est bien plus noire, surtout dans les épisodes avec l’antagoniste principal, Joe l’Indien, un grand gaillard aux yeux méchants, et à l’attitude patibulaire (mais presque).
Ce méchant a tellement marqué l’imaginaire de l’époque, avec si peu de choses. Et c’est là toute la force du dessin animé.
Le géant mystérieux est impliqué petit à petit, sa réputation devançant ses actions, un peu comme un croquemitaine que les enfants redoutent par-dessus tout, si bien que l’on peut se poser la question de savoir s’il est vraiment impliqué dans les affaires qu’on lui prête. Le personnage s’en trouve redoutable, et l’un des meilleurs méchants toutes œuvres confondues, avec Long John Silver dans L’île au trésor, justement grâce à cette dualité.
Le tout, parfaitement mis en scène et équilibré, donne un dessin animé éternel, qui, invariablement, titille la fibre nostalgique dès les premières notes du générique, de tous ceux qui l’ont regardé étant enfant.
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