Wonder Woman 1984 : Le film d’une guerre entre un studio, une réalisatrice et les exploitants de salles
Variety propose une discussion entre Aaron Sorkin, le scénariste et Patty Jenkins, la réalisatrice de Wonder Woman 1984. La cinéaste parle ouvertement de son deuxième voyage dans l’Univers cinématographique DC et admet que les dirigeants de Warner Bros. avaient des inquiétudes concernant la suite en plein "milieu" de la production.
Il était donc compréhensible que Jenkins doive s’assurer que le film puise aller là où il devait aller, et il semble que l’intrigue compliquée (un problème pour de nombreux critiques) était ce qui inquiétait les patrons des studios.
"Le plus difficile est de garder la carte dans sa tête et de ne pas perdre la foi," confesse Jenkins. "Je pense qu’il est absolument impératif que vous ayez votre scénario fait et que vous le trouviez génial. Je ne comprends pas comment les gens font quand les choses changent. Je ne sais pas comment vous pourriez en garder la trace. Je n’y crois pas. Je ne suis pas fan des studios qui font ça. J’aimerais qu’ils arrêtent de le faire, qu’ils se ressaisissent et qu’ils écrivent leur scénario avant de commencer à faire un film. Ça me rend dingue."
"Nous avons donc fait un travail d’écriture très approfondi, et chaque jour, il faut avoir confiance dans le scénariste, en vous et ensuite en les artistes avec lesquels vous avez travaillé pour faire un plan, que le plan va fonctionner. Mais laissez-moi vous dire que c’est absolument fascinant de devoir attendre si longtemps pour voir tout cela se réaliser. C’était un film tellement compliqué que même au milieu, le studio se disait : "Je ne sais rien de ces choses-là". Je me disais : "Vous ne pouvez pas encore le juger. Nous n’avons pas les effets dans le film. Alors ça a l’air stupide maintenant, mais il faut attendre". Porter ça, c’est très solitaire."
Il semblerait que Jenkins était sous pression, mais avec un score de 89% sur Rotten Tomatoes, il se pourrait que Warner Bros. ait pris la bonne décision de garder la foi en la vision de la réalisatrice quant à la direction que devrait prendre le film. Après le succès de Wonder Woman en 2017, cela aurait été une erreur majeure de ne pas permettre à la réalisatrice de raconter cette histoire sans l’intervention des studios, même si les fans n’ont pas encore rendu leur verdict.
Après les soucis avec le studio, le film doit maintenant faire face à la colère des exploitants de salles, furieux de la décision de Warner de sortir le film en simultané en salles et sur HBO Max et qui comptent bien faire payer le studio... littéralement. Le Hollywood Reporter décrypte l’impact de la décision de WarnerMedia de faire débuter les films de Warner Bros. sur HBO Max le jour même de leur sortie en salles, après avoir été longtemps repoussé.
Il va sans dire que cela a provoqué une onde de choc à Hollywood, et des exploitants comme AMC Theaters et Cinemark préparent leur revanche. Cela peut sembler dramatique, mais les initiés disent au journal qu’ils pourraient faire partie des chaînes qui envisagent de réduire le prix des billets individuels à seulement 3 ou 5 dollars pour les films de chez Warner Bros. Ils cherchent également à conserver entre 75 et 80 % des recettes.
Cela signifie que, sur un titre comme Wonder Woman 1984, Warner Bros. ne rapporterait absolument rien. Il est peu probable que le studio se laisse faire, et il est possible qu’il encourage WarnerMedia à se lancer à fond dans HBO Max. Mais en fin de compte, cela pourrait se révéler être une situation perdante/perdante pour les 2 parties.
"J’aurais aimé que nous ayons plus de temps pour parler à nos partenaires et à nos talents. Nous sommes très conscients de payer un prix équitable pour la distribution du film sur HBO Max pendant 31 jours, et nous pensons qu’ils seront heureux de voir les efforts que nous allons déployer pour lancer ces films avec succès."
Cela semble être une piètre excuse, mais la seule chose que l’on peut dire avec certitude est que la façon dont les films sortent à l’avenir ne sera probablement jamais la même... que cela plaise ou non aux salles de cinéma !
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