Mourir peut attendre : Et si tout cela n’était qu’un rêve ?
Dans un univers alternatif, nous aurions déjà vu le nouveau film de James Bond, Mourir peut attendre. Mais dans un autre univers alternatif, nous aurions vu une version très différente de ce film, une version qui a sans doute été jugée trop "folle" par les producteurs du film, mais que le co-scénariste et réalisateur Cary Joji Fukunaga a quand même présentée sa vision décalée de ce qu’aurait pu être le film.
Mourir peut attendre a été l’un des premiers films à être retardé en raison des inquiétudes suscitées par le COVID-19, sa date de sortie ayant été repoussée d’avril à novembre 2020. Nous avions déjà vu quelques bandes-annonces au moment où le film a été retardé, mais l’histoire était toujours gardée secrète. Nous savons que Rami Malek joue le méchant, nous savons que Christoph Waltz reprend son rôle de Spectre, le méchant Blofeld à un moment donné, et nous savons que Lea Seydoux est de retour dans le rôle du Dr Madeline Swann, venant également de Spectre.
Et bien que le film de Fukunaga soit présenté comme la dernière apparition de Daniel Craig dans le rôle de James Bond, on peut raisonnablement s’attendre à ce que le film soit toujours, eh bien, un film de James Bond. Mais si une version du film de Fukunaga, qui a été rejetée, pouvait nous mettre sur la voix, nous pourrions avoir quelques surprises de plus sur ce à quoi les gens peuvent s’attendent.
Lors d’une interview accordée à Miranda July réalisée pour le magazine Interview bien avant que Mourir peut attendre ne soit repoussé, Fukunaga a révélé qu’il avait lancé une idée pour Bond 25 qui aurait eu lieu dans la tête de Bond :
"Miranda, je jure devant Dieu, j’avais l’idée que ce film pourrait se dérouler dans le repaire du méchant du dernier film. Il y a cette scène [dans Spectre] où une aiguille pénètre dans la tête de James Bond, qui est censée lui faire tout oublier, et où il s’échappe miraculeusement grâce à une bombe artisanale. Et puis lui et Léa font sauter l’endroit, et continuent à sauver la situation. Je me suis dit : "Et si tout ce qui se passe jusqu’à la fin du deuxième acte était dans sa tête ?
De toute évidence, les producteurs de Bond n’ont pas accroché à ce concept, mais cela aurait pu être intéressant. La franchise Bond est fascinante dans la mesure où, bien qu’elle ait toujours recherché à proposer les films les plus "branchés" du moment, les films eux-mêmes ne font pas forcément de grands bonds narratifs. Le plus grand changement de rythme a été de passer de Meurs un autre jour à Casino Royale, ce dernier film relançant la franchise avec un ton beaucoup plus grave et un James Bond émotionnellement disponible.
Alors est-ce que cela n’aurait pas été génial d’être assis devant Mourir peut attendre, de voir les choses devenir légèrement étranges, puis de subir le choc d’apprendre que nous n’avons jamais quitté le fief de Blofeld pendant tout ce temps ? Sans doute Fukunaga s’est-il inspiré au moins un peu de sa série limitée Maniac, sous-estimée de Netflix. Il s’agit malgré tout d’un pari assez lourd et le studio n’a probablement pas voulu risquer de mettre en colère une légion de fans de Bond, sans parler de la nécessité de garder secret cet énorme rebondissement de l’intrigue.
La version non-rêvée de Mourir peut attendre sortira en salle le 11 novembre 2020.
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