Artistes ! 2ème édition : Review de l’anthologie de courts métrages documentaires français

Date : 28 / 02 / 2019 à 10h30
Sources :

Unification


Artistes ! 2ème édition est un programme de court-métrage documentaire, focalisé sur des artistes, et réalisé par des étudiants.

Ces derniers avaient 10 minutes pour s’exprimer sur un sujet, et l’ensemble de ceux-ci sont diffusés sur France 3 le vendredi 1er mars 2019 à 0h30, en 3e partie de soirée, dans la case Libre court, programme de diffusion de courts-métrages de fiction, courts documentaires et films d’animation sur des thèmes singuliers.

Dans le documentaire, il est extrêmement important de choisir un bon sujet. De plus, même si ce dernier est attractif, il faut aussi que les personnes qui soient devant la caméra aient quelque chose pour accrocher les spectateurs.

Les courts sont assez hétérogènes, et de bonne qualité. Filmés de façon plus classique, ou essayant quelques effets de style, ce qui ressort le plus de chacun d’entre eux, c’est réellement le sujet et son traitement.

Vous pouvez donc découvrir ci-dessous un avis rapide sur chacun des cours présentés et vous pourrez les voir vous-même à la télévision et trouver ce qui vous parle le plus.

Vous pouvez aussi découvrir dans l’article les films Rugissement des banlieues et 12 kilos d’écailles qui sont disponibles sur Youtube.

« ’Adami présente Artistes !

Partenaire des artistes interprètes, l’Adami s’est associée au master en scénario, réalisation, production de l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne, à la société de production Everybody on Deck, à France et au festival Premiers Plans d’Angers pour une mise en lumière positive et prospective du métier d’artiste-interprète. Une collection de six courts métrages de 10 minutes chacun.
Partenaire essentiel de la création artistique, l’Adami avec « Artistes ! » donne un coup de projecteur exceptionnel sur le métier d’artiste.

6 jeunes cinéastes / 6 courts-métrages et un partenariat unique en France permettant à des étudiants de réaliser des films diffusés sur une chaîne de télévision nationale et projetés dans un festival. »

- SITE OFFICIEL

TARTERÊTS


Le rap a toujours été présent aux Tarterêts. Les rappeurs comme Bizon et d’autres y ont construit leurs propres lieux de création et y ont élaboré leurs codes musicaux. Pourtant, cette production est restée pendant très longtemps méconnue du grand public. Grâce au récent succès de certains à l’instar du duo MMZ, le quartier fait enfin parler de lui alors même que ses tours sont détruites dans le cadre des nouvelles politiques d’aménagement des territoires. Paradoxe de l’ascension d’un rap identitaire dans un quartier en métamorphose.

Un film de Eva Useille

Avis : Tarterêts est un court sympathique présentant une cité en pleine mutation dans laquelle un rappeur retourne. Ce dernier, accompagné de ses enfants, revient sur ses souvenirs de jeunesse et sur la manière dont il a commencé à rapper. Entrecoupés d’images d’archives et d’extraits du premier clip de l’artiste, les propos de ce dernier permettent d’entrapercevoir un milieu physique en pleine mutation sur lequel se greffent les souvenirs d’enfance d’un homme adulte. Un beau voyage intérieur qui évite les clichés.

L’EMPEREUR EMMURÉ

La Compagnie Dodeka réunit une troupe de théâtre, dont le lieu de résidence est situé dans un hangar à Coutances en Normandie. Ce lieu incongru a permis à Hugo Horiot un jeune comédien professionnel d’initier une pièce de théâtre adaptée de son propre récit publié en 2013 « L’empereur c’est moi ».

Un film de Alexandre Bitoun

Avis : L’empereur, c’est moi, est un livre de Hugo Horiot. Une autobiographie dont l’auteur, comédien, a décidé d’incarner le rôle de son alter-ego enfant sur les planches. C’est cette histoire qui sert de fil rouge au court-métrage L’empereur emmuré. On y découvre un jeune garçon qui n’a parlé qu’à six ans et qui évoque les raisons de ce silence et le poids de la parole. Le réalisateur Alexandre Bitoun met en abîme les images, dont certaines d’archives, et la répétition de la pièce. Ce sont d’ailleurs les monologues du comédien qui ponctuent les images montrées. Celle-ci, parfois minimalistes et suggestives, entraînent une certaine fascination portée par la voix de l’acteur. Cette plongée au cœur de la psyché humaine est intéressante et reste longuement en tête. Un beau travail qui jouant sur la sensation et l’évocation qui permet de s’immerger dans un étrange artiste.

12 KILOS D’ÉCAILLES

Ce documentaire met en avant deux mondes, deux réalités et deux visages. Celui de Claire, une jeune artiste interprète qui travaille sans relâche afin de partager sa passion avec le plus grand nombre. Mais on y découvre aussi le visage d’une créature mythologique et fantasmée pendant des années : une sirène qui renait chaque jour dans la peau de Claire.

Un film de Lila Toupart

Avis : 12 kilos d’écailles est un formidable documentaire sur une jeune femme sortant de l’ordinaire. Cette dernière plonge dans des bassins se faisant passer pour une sirène. On la suit lors de ses préparatifs, de son entraînement, et des shows qu’elle donne. Avec l’unique voix off de la réalisatrice, le film a une vraie pointe de poésie et présente un protagoniste attachant et envoûtant. D’autant que l’opposition entre les images de la vie réelle, et celles du spectacle créent un décalage onirique propice à l’émerveillement.

LE RUGISSEMENT DES BANLIEUES

Partir ou rester ? Marek quitte sa ville natale en Pologne pour poursuivre son rêve : devenir cinéaste en France. Sur son chemin, il rencontre Teddy, un jeune acteur d’origine congolaise, qui n’a jamais abandonné son quartier en banlieue grenobloise. Vivre dans un milieu modeste nous empêche-t-il d’accomplir nos rêves artistiques ?

Un film de Marek Pawlikowski

Avis : Le Rugissement des banlieues est un film dual, présentant sur un jeune homme voulant être acteur professionnel, et s’interrogeant sur les sacrifices à faire pour aller au bout de sa passion, ponctué par les réflexions du réalisateur s’exprimant en voix off. Ce dernier a, en effet, quitté son pays natal pour travailler dans le cinéma. Il met ainsi en abîme son parcours avec celui d’un homme vivant dans un quartier difficile et qui souhaite, tout en y restant, apporter le cinéma à la ville de Grenoble. C’est un beau film posant des questions judicieuses et y apportant certaines réponses à travers le sujet et son auteur.

CASA CONVENIENTE

Monica Calle se bat. Elle se bat dans ses spectacles avec sa troupe pour rester une comédienne, une femme, dans une société où la place de l’art est sans cesse remise en cause. Cette force, elle la puise à Zona J, ce quartier aux marges de Lisbonne où elle a installé son nouveau lieu de création, entourée d’anciens prisonniers, où tout a recommencé…

Un film de Barbara Balestas Kazazian

Avis : Casa Conveniente est un très bon documentaire sur une maison d’artistes dans la banlieue de Lisbonne, pour laquelle une femme se bat afin d’apporter la culture à des personnes défavorisées et à les pousser sur le devant de la scène. Une démarche volontaire, et en partie militante, les fonds alloués n’étant pas pérennes. Le documentaire fait un focus sur la responsable, Monica Calle, et sur quelques personnes dont elle a changé la vie. Avant de se focaliser sur des extraits des spectacles produits. Un bel hommage à la culture et à l’impact que cette dernière a sur les individus et un signal d’alarme concernant les décideurs voulant supprimer ce type de subvention, comme c’est malheureusement le cas pour cette Casa Conveniente qui, espérons-le, parviendra à survivre à ce nouveau coup dur.

SI LOIN DE KABOUL

Marina Gulbahari, actrice-phare en Afghanistan, est menacée de mort dans son pays, suite à des photographies en festivals internationaux où elle ne porte pas de voile. Réfugiée en France depuis 2015 où elle a donné naissance à une fille, elle ne sait pas de quoi son lendemain sera fait. Comment peut-elle se reconstruire et renaître en France ?

Un film de Joel Cartaxo Anjos

Avis : Si loin de Kaboul est un très beau documentaire sur une actrice afghane, Marina Gulbahari, personnage principal de Osama qui a obtenu un Golden Globe en 2003. Cette dernière s’est réfugiée en France, car sous menaces de mort dans son pays. Le documentaire alterne plusieurs séquences suivant la comédienne dans diverses de ses activités. C’est d’ailleurs celle-ci qui fait la voix off du film, énonçant un très beau texte qui s’adresse à sa famille à son pays. Des mots pleins de douleur et de nostalgie, mais porteurs d’espoir envers un jour futur lui permettant de pouvoir revenir chez elle et de profiter de ceux qu’elle y a laissé. L’œuvre est agréable à voir et permet de mettre en avant les artistes afghans, dont malheureusement la plupart d’entre eux sont en exil. La chasse aux artistes pouvant entraîner la mort de ces derniers en Afghanistan.


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