Battlestar Galactica : A quoi pourrait ressembler la série aujourd’hui ?
Réunion de famille à la soirée de cloture de l’ATX Television festival pour Ronald D. Moore, créateur de la version la plus récente de Battlestar Galactica accompagné des acteurs, devant une salle pleine à craquer et totalement acquise et conquise. Sur scène, Moore se souvient de son hésitation de base à faire le reboot de la série originale de 1978.
"Je venais de faire 10 ans de Star Trek et je n’étais pas sur d’avoir envie de retourner dans l’espace," se remémore Moore du moment où il a été approché par David Eick en 2002 pour s’occuper du projet. Il n’aura fallu qu’un seul week-end de réflexion avant que Moore ne décide de monter à bord.
"J’étais stupéfait par l’idée de faire cette série à ce moment-là," explique le réalisateur, ayant visionné le pilote original 3 mois seulement après les événements du 11 septembre. "Tout cela avait tout à coup une résonance particulière alors que soudainement il s’agissait d’une attaque apocalyptique sortant de nulle part et qui dévastait ces mondes. L’histoire était celle de ces survivants qui fuyaient des ennemis les les traquant. J’ai immédiatement pensé que si on faisait cette série maintenant, ce serait l’opportunité de parler de ces choses qui se sont déroulées dans le monde."
Moore n’était pas le seul à être réticent à signer. Edward James Olmos a commencé à refuser une première fois le rôle. Sa raison étant qu’il avait "fondamentalement une forte compréhension du monde de la science-fiction mais qu’il l’avait traversé avec Blade Runner" et qu’il souhaitait garder cette esthétique. Il a dit aux producteurs que s’il voyait une créature du type de celle du Lagon Noir, "Je vais m’évanouir devant la caméra et vous allez devoir écrire qu’il est mort d’une crise cardiaque." Finalement c’est bien l’écriture qui lui a fait changer d’avis. "C’était brillant depuis la première page."
Ce fut aussi le cas de Mary McDonnell, qui jouait la présidente Laura Roslin dans la série. Elle a admit ne pas être familière avec la série originale et de ne pas comprendre les prémisses. "Mais lorsque j’ai lu le scénario, je suis tombé amoureuse de tous les personnages. Il était très important pour moi d’explorer cette femme qui accédait au pouvoir sans entrainement culturel ni support derrière elle."
"Nous tournions cela lorsque Hillary Clinton était candidate et c’est devenu un événement opportun. Il y avait une forte connexion émotionnelle."
La réimagination de Battlestar Galactica de Moore a été diffusée pendant 4 saisons de 2004 à 2009. Et lorsqu’on lui demande à quoi ressemblerait la série dans le contexte politique actuel, il répond : "Nous avons fait Battlestar a un moment très spécifique, il y avait cette union entre ce qui se passait dans le monde et cette histoire inhérente d’attaque apocalyptique et le retentissement était très fort puisqu’il s’agissait d’un histoire post 11 septembre. Mais oui, nous profiterions de la situation politique actuelle et parlerions du monde et de la façon dont il a changé", a déclaré M. Moore, bien que la vision de la série n’ait pas été aussi claire. "Il est difficile d’imaginer de la faire aujourd’hui, vous devriez commencer à partir d’une page vierge et décider de ce qui est pertinent de l’histoire originale et de ce que nous devrions dire si nous devions recommencer à zéro."
Des années plus tard, le postulat de Battlestar Galactica reste pertinent. "L’idée que l’humanité pourrait être réduite à 55 000 personnes tout d’un coup et forcer ce groupe collectif de personnes à se voir comme étant les derniers, est pour moi la chose qui résonne en permanence sur cette série," explique McDonnell. "Nous sommes dans un moment où les pouvoirs en place tentent de créer autant de différence entre nous que le permettra leur portefeuille... Nous vivons malheureusement dans une époque comme ça. Nous pouvons peut-être cesser de nous diviser et apercevoir qu’il n’y a pas de différence. C’est l’une des choses que j’aime le plus sur ce que Ron a fait."
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