California Dream 3D : un rêve de pionnier
C’est toujours réjouissant de rencontrer un cinéaste "qui a la foi". Totalement impliqué. Au point de jouer les chauffeurs pour ses "buddies" (potes), du groupe The Ruse, qui accompagnent le film sur scène, dans un concept de diffusion des plus innovants.
C’est que le jeune homme a des idées peu conventionnelles "en matière de com". Il s’excuse du côté impromptu de la rencontre, qui donne, en fait tout à fait le ton.
Les garçons sont là pour visiter la salle du Club de l’Etoile où aura lieu le 04 décembre prochain à 20 h, la projection de California Dream 3D, suivi d’un show case du groupe rock, emblématique de la nouvelle scène californienne.
Le concert Premiere Live de The Ruse, a été capté pour la première du 29 novembre à La Rochelle, ainsi qu’ un mini-débat afin de les retransmettre en direct par satellite à la cinquantaine de salles CGR qui avaient programmé le film ce soir-là.
Enthousiaste et dynamique, le jeune homme répond à nos questions avec gourmandise, alors qu’on vient d’assister à la projection, en compagnie d’Isabelle Boucq, journaliste, "fixeur" (en charge des contacts, repérages, logistique...) du projet.
« Vous avez aimé ? Vous avez des questions ? » attaque-t-il avant même qu’on ait eu le temps de le saluer. Portrait d’un cinéaste pressé, toujours "un peu en jet-lag", bouillonnant d’idées et impatient de partager :
« Jeune réalisateur français, Cameron HUGHES signe avec California Dream 3D son premier film documentaire en 3D relief. Avec ce film, il a souhaité emmener le spectateur à la découverte de la Californie en suivant sa réflexion sur ce qui a forgé le rêve californien. » le décrit en une phrase le dossier de presse.
Et le jeune homme d’ajouter ses commentaires sur ses motivations, ses envies de partage...
C’est le souvenir de son grand-père, né en Angleterre, à Liverpool, et de ses aventures qui l’ont amené à se tourner vers cette Amérique, qui a fasciné son aïeul au point de s’enrôler dans l’armée américaine pour venir débarquer en France.
A partir de quelques photos et de bribes d’anecdotes, qui "ont nourri son imaginaire d’enfant et sa soif de liberté" le jeune garçon s’est mis lui aussi à rêver son propre rêve américain.
Devenu cinéaste, s’il se spécialise dans le documentaire c’est juste que "l’occasion aura fait le larron" à plusieurs reprises, dans ce domaine. Mais ce boulimique de l’image est avant tout un concepteur de génie, qui s’attèle à découvrir le meilleur moyen de communiquer avec son public.
Et la manifestation avec The Ruse est une goutte d’eau dans l’océan de son imaginaire.
Précoce, c’est à l’âge de 20 ans qu’il crée la société Abyss Numérique, qui lui vaut le titre de plus jeune entrepreneur de France, décerné par la presse.
Originaire de la Rochelle, on comprend qu’il ait commencé par former un concept de chaîne thématique sur écrans géants pour les salons nautiques, (Grand Pavois, Salon Nautique de Paris…).
De films publicitaires et institutionnels pour l’industrie nautique,
automobile et aéronautique en production et réalisation de documentaires, notamment sur le nautisme (Nautimag , premier DVD-magazine vendu en kiosque) Hugues continue d’explorer diverses méthodes de communication : il produit un film ludo-éducatif (animation et images réelles), La ferme de Pitchou , édité en DVD, des films de campagne pour les élections régionales. Puis crée en 2005, la société Digital Prod, spécialisée dans la production de films documentaires.
A partir de là les contrats et les films s’enchaînent, mais cela ne lui suffit pas. Il faut qu’il innove. C’est pour lui le temps de se consacrer à l’écriture de concepts et de scénarios. A la recherche et au développement sur le format 2K et la 3D Relief.
En 2009 il réalise le DVD Zoo de La Palmyre, dans l’intimité d’un zoo moderne , film sur les coulisses du 1er
parc zoologique français en HD,
et en 2010, se lance dans l’aventure de California Dream 3D. qui sera son premier long métrage.
Prouesse technique et véritable réflexion sur l’utilisation de la 3D, le projet est un challenge pour lequel il s’entoure d’une équipe restreinte mais efficace. Dont le stéréographe, Laurent Verduci nous explique l’ambition et le procédé.
« California Dream 3D est un film ambitieux, quant à la gestion d’un relief cohérent et judicieux, de la captation jusqu’à la post-production.
Au tout début de ce projet, j’ai pu longuement échanger avec le réalisateur Cameron HUGHES, ce qui m’a permis de sentir les émotions qu’il souhaitait faire passer grâce à la 3D, et d’évaluer ainsi les effets relief à privilégier.
La 3D se devait d’être immersive le plus souvent mais aussi intimiste, proche
des spectateurs, en choisissant tout au long du film, des effets de jaillissement mesurés, en intensité comme en fréquence d’apparition. »...
« Tout ce que j’ai appris à maîtriser au cours de mes 17 ans d’expérimentation et d’apprentissage de la 3D m’ont permis d’aborder sereinement ce premier long-métrage et d’apporter, je l’espère, un relief naturel, expressif et porteur d’émotions... »
Tout aussi passionné que son réalisateur, Verduci défend l’idée d’une 3D immersive et complexe, aventure à part entière, plus qu’un simple procédé pour donner une valeur ajoutée. Sur laquelle on reviendra c’est promis, tant l’outil est en soi fascinant.
Et Hugues de conclure sur l’importance d’une parfaite harmonie entre le fond et la forme. Et nous convainc que le relief est bel et bien là pour permettre au public de "toucher du doigt, l’expression"...
Il va réaliser avec California Dream 3D une expérience à la fois technique et à la limite du spirituel : « En faisant ce film, j’avais le désir de partager avec le spectateur, au plus près du réel, l’expérience d’un voyage sensoriel et émotionnel dans le grand Ouest américain. Il y a de l’amour dans ce film : celui que je porte à mon grand-père, celui que j’ai pour cette Californie qui sait allumer les rêves. Il y a de la gratitude pour cette nature extraordinaire et pour ces hommes et ces femmes qui, en m’apportant leur témoignage, ont contribué à donner de l’âme à cette histoire. Mon récit reste objectif et informatif ; il propose un constat contemporain, sans critique ni complaisance, sur le rêve américain. »
De la "matière" à la "manière", le travail de Cameron Hugues est une invitation à vivre autrement son statut de spectateur. A l’ère du cinéma interactif...
Vous pouvez lui poser vous-même vos questions sur le site au contenu alternatif, California Dream 3D dans le cadre d’une démarche inventive, qui offre un modèle de visionnage neuf, donnant au spectateur tout loisir de partager lui aussi, ses sensations. Et de découvrir un tout nouveau monde...
Original. Et décidément précurseur.
<album|id_article= 24063>
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.